D'une même voix, les fondeurs, analystes et développeurs criaient au loup : la dynamique technologique des tablettes risque de bousculer voire de renverser les consoles de jeu. Petites et grandes réunies. Aucune traduction formelle ne pouvait jusqu'à maintenant étayer cet appel à terrasser l'ordre établi. Depuis hier, c'est chose faite. Le levé de voile sur la quatrième génération de l'iPad provoque l'hystérie dans le monde du développement. C'est même toute l'industrie du jeu vidéo qui est en émoi lorsqu'elle se penche sur la puissance de traitement de l'iPad 4 (horloge du CPU et GPU multipliée par deux).
 
"Cela permettra à tous les développeurs de pousser de manière significative l'aspect graphique des jeux développés pour ce support." déclare, enthousiaste, Gabriel Leydon au site GI.biz qui a organisé ce tour de table avec des développeurs. "Nous nous attendons à ce que l'industrie explose les limites techniques des tablettes dès 2013" ajoute-t-il. Et cette nouvelle échelle de puissance serait du domaine réservé de développeurs sensibilisés "aux univers en 3D" dans lesquels ils seront capables d'ajouter "des éclairages temps réel, des textures en relief, ect.".
 
L'iPad mini gagne également leur faveur grâce notamment aux nouvelles dimensions de l'écran "judicieusement choisis" faisant de lui "la tablette de choix pour les joueurs" témoigne Chris Ulm de Appy Entertainment. Là aussi, une petite révolution attend sûrement cette communauté. Une probable baisse de prix de 200 $ fera de l'iPad mini un format destiné au marché de masse mais également "l'intégration d'une puce graphique équivalent à celle de la Xbox 360" lui donnera le change face à la PS Vita et à la 3DS. La pression concurrentielle exercée sur les consoles portables n'en sera que plus grande estime Scott Steinberg de TechSavvy.
 
Mais cette segmentation n'est pas du goût de toute la profession. Jesse Divnich, vice président d'Insights & Analysis à l'EEDAR, se dit préoccupé par cette fragmentation du marché qualifiée de "cauchemar pour les développeurs" en particulier "les indépendants" dont les ressources sont limitées. Un marché à deux vitesses se dessinent donc poussant encore plus sur la touche les petites structures qui gravitent autour de l'écosystème d'Apple dont ils ont fait - en partie - le succès.
 
La course à la puissance tire ce marché vers le haut mais risque de provoquer une envolée des coûts de développement. A terme, qui sera les (ou le) grand(s) gagnant(s) de cette course à l'armement ?
 
Le ver est dans le fruit.