Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s'engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n'a qu'une seule obsession, une coupe de cheveux chez son coiffeur

Cosmopolis - Bande Annonce #1 [VF|HD] par addictomovie

Introduction :
Dans un monde en crise proche de l'implosion avec un Robert Pattinson placé dans une limousine high-tech, sous la direction d'un Cronenberg (re)trouvé par le grand public depuis A History of Violence en 2005, Cosmopolis se faisait sacrément désirer ! Celle-ci est d'ailleurs l'autre personnage principal du film. Véritable QG d'un Pattinson aussi froid et glaçant qu'un mort-vivant. Malheureusement, son interprétation ainsi que celles des autres intervenants est difficile à juger tout comme le film lui-même, la faute à une « non-adaptation » du livre de DeLillo de la part de Cronenberg.

Problème d'adaptation :
C'est bien simple, pendant 1h48 on se demande si l'œuvre de DeLillo (que l'auteur de ces lignes n'a pas lu) a subit une vraie réécriture pour son adaptation cinématographique (Cronenberg l'a seulement ré-adapté en 6jours !). Le spectateur suffoque sous un flux d'informations considérables mal dosées que les différents acteurs ne font que déblatéré en pilote automatique. En voulant soulever des thèmes d'actualités sous son avalanche de « blabla », Cosmopolis ne dit rien. Le plus dommageable c'est que des films pratiquants exactement le même genre d'exercices tels que Fight Club où Social Network de David Fincher sont passés avant lui. Avoir une quantité conséquente de dialogue à « avaler » n'a jamais été forcément un problème pour le spectateur (même lambda) à partir du moment ou ils sont correctement adaptés mais aussi interprétés. Car en adaptant (faussement) les lignes de Cosmopolis à la virgule près, Cronenberg a du oublier que ce qui se lit ne s'entend pas toujours. Du coup les acteurs se retrouvent la majeur partie du temps comme des marionnettes, récitant de manière ultra-appliquée leurs lignes sans jamais vivre quoi que ce soit.

Pour ce qui est de « l'action dans le dialogue », Fincher/Sorkin restent définitivement les maîtres absolus. Dans Social Network le réalisateur de Seven réussit pourtant l'exploit d'arriver à nous intéresser à la petite vie d'un être antipathique au possible où sa déstinée est de (probablement) devenir l'Eric Packer de Cosmopolis. Un être devenu « Dieu » que l'exigence de la société et du capitalisme a crée et qui, par la suite des évènements, perd jour après jour le peu d'humanité qui peut lui rester. A de trop rares moments Cronenberg n'arrive à atteindre un degré proche ou similaire ni même à nous rendre fascinant ces différents personnages. La faute à un sur-jeux quasi-constant de la part des acteurs n'étant pas aidé par leurs long (trop long) dialogues et qui par la suite, ne font que nous assommer encore et encore. La dernière séquence du film entre Eric et son poursuivant mystère symbolise par ailleurs à elle seule le soucis majeur de Cosmopolis. On ne sait pas vraiment si l'on est devant un film ou du théâtre filmé.

Le film incarne tout simplement trop son sujet au lieu de prendre le soin de le traiter.

Réalisation :
La seule qualité « tangible » du métrage réside bien dans la forme. Car oui, Cosmopolis est pour le coup l'une des meilleures réalisations en terme technique de Cronenberg, peut-être même la meilleure. Le film jouit d'une gestion du son aux petits oignons avec un réel soin apporté à certaines séquences comme toutes celles situées dans la limousine. Le réalisateur d'Existenz est aussi très inspiré dans ses différents angles et mouvements de caméras. Sa gestion de l'espace dans des endroits pourtant restreints et confinés s'avère être très ingénieuse.

Conclusion :
Cosmopolis est un film « chiant » voilà tout le problème. Et Cronenberg n'a visiblement pas non plus fait ne serai-ce qu'un minimum le moindre effort d'adaptation. Certaines séquences de dialogues sont plus que délicates la faute à une densité d'informations tout simplement mal calculée là où Fincher avait réussi un vrai tour de force avec son Fight Club qui au passage, prône et soulève lui aussi la plupart des mêmes thématiques que Cosmopolis.

Si certaines personnes avaient laissé moult chance à David Cronenberg après A history of violence et Les promesses de l'ombre, il sera fort à parier que ce faux ovni cinématographique les freinera d'un coup sec. Contrairement aux œuvres précédemment citées et dites « normales » du réalisateur, Cosmopolis n'arrive même pas à combler la moindre attente qu'a pu soulever en nous la bande-annonce bien plus proche et « Cronenbergienne » que le film à l'arrivée. Vous attendiez un degré bestiale de sexe ? De nervosité incontrôlé ?, De destruction physique ou psychologique ? De poisse ? De rats géants en plein NY ? Que nenni, Cosmopolis n'est même pas fun, même pas sulfureux, jouissif et ni percutant comme le fait pourtant si bien le réalisateur de La mouche quand il est en forme. La dernière œuvre de Cronenberg nous jette un froid. Elle nous perd et se perd elle-même dans sa masse de dialogues interminables pompeux, abstraits, hermétique et qui s'avère pour finir, prétentieux au possible.

Par Vincent N.Van.