Ils sont 23 , et forment ensemble la 34ème Horde du contrevent . La 34ème , sous la houlette de leur traceur le 9ème Golgoth , bien décidé à mener ses troupes là ou les 33 Hordes précédentes ont échouées : L'extrême Amont , le bout de la terre afin de découvrir l'origine du vent.

 

La horde du contrevent  , gros pavet de quelques 800 pages en poches , n'est pas une lecture facile. Alain Damasio est un virtuose de la plume , c'est indéniable , mais j'ai parfois eu du mal a rentrer dans le récit ...Trop de personnages , quand bien même , certains sont parmis les plus "beaux" qu'il m'ait été donné de lire. Je pense ici au Golgoth, chef de troupe, bourru , dur au mal , au langage de charretier et à l'abnégation digne des meilleurs shonen. Ou bien au noble prince pietro , stoïque face aux diverses péripéties et au langage calme et posé.Vient ensuite Caracole ,ce virtuose du verbe ( Damasio ?) , troubadour de la troupe toujours présent pour motiver ses frères et sœurs de la horde... Le temps me manque pour vous parler aussi de Erg le protecteur de la Horde , Oroshi , Sov ...Et bien d'autres. Le problème n'est donc pas dans la qualité des personnages , mais dans leur nombre.

J'en veux pour exemple où la Horde , arrivée à Alticcio , se voit contraint de subir 3 épreuves pour gagner le droit de continuer sa route. Damasio choisira de nous faire vivre seulement l'épreuve de Caracole ; une joute verbale contre un noble d'Alticio... Quel dommage de passer sous silence l'épreuve du Golgoth !


Damasio aime se lire, cela ne fait plus aucun doute après ce passage. Selon moi , son choix de nous faire vivre l'épreuve de Caracole et de passer sous silence les autres , est un moyen pour lui d'étaler toute la virtuosité de sa plume. Alors , certes , cette épreuve se rapproche vraiment du génie littéraire (Parler en palindromes ou juste avec la voyelle O, il fallait le faire! ) , j'y ai même pris mon pied malgré tout , mais BON SANG ! L'épreuve du golgoth quand même ! J'ai juste l'impression que Damasio à voulu se faire plaisir , avant de faire plaisir à son lecteur .

Un autre aspect du récit m'a grandement gêné. Tout ce vocabulaire technique pour décrire la horde , aurait gagné à être plus clair, avec des mots plus simples ...La description sur le vif , lorsque Oroshi décide de transmettre son savoir à Sov, m'a aussi grandement gonflé , à tel point que j'ai eue parfois envie de sauté ces passages, dont le sens , riche au demeurant aurait su me toucher avec plus de simplicité


Mais ce livre possède tout de même une force , une poésie , ce monde où le vent est roi vous fait voyager vraiment très loin . la charge symbolique est forte et chaque lecteur pourra trouver un sens dans le "contre". J'ai particulièrement aimé reconnaitre chaque personnage de la horde , rien que par leur façon de s'exprimer. Je me  suis vraiment beaucoup attaché à certains d'entre eux , au point d'en avoir les larmes aux yeux lorsque leur arrive des pépins.

Au final , la horde est un roman qui m'a tantôt captivé , tantôt ennuyé , parfois intense , parfois d'une longueur assommante . Quelques pages de moins aurait sans doute donner plus de punch . Un bon livre mais loin du chef-d'œuvre que l'on m'a si souvent vendu ....