Dernier jeu en date de la légendaire équipe Konami/Bemani, Utacchi tente d'appliquer le concept de tabassage de boutons au stylet de la
DS. Ah oui, d'habitude je suis plutôt RPG ou baston, mais après le
fabuleux Rhythm Tengoku, j'ai décidé que je pouvais aussi aimer les jeux musicaux. Vais-je succomber à Utacchi ?


 Ouais ouais, fais la maligne avec ta guitare...

 

 

 

I) Étymologie

D'abord, quelques explications sur le nom du jeu : il s'agit d'un amalgame des mots « uta » (« chanson ») et « touch » (euh... « toucher »). Ça, tu l'as déjà lu sur tous les autres sites web. Mais également d'une astuce avec le mot « tachi », ouais ouais, le même que dans « tomodachi », parce que les jeux musicaux c'est toujours plus sympa avec les copains. En l'occurrence, les « tacchi » sont des avatars qui viennent faire les bozos sur l'écran de gauche
(si tu es droitier) pendant que tu joues et que tu pourras sélectionner
ensuite lors des séances de free play.

La première chose que tu vas comprendre en essayant de jouer, cependant,
c'est que tu as vraiment autre chose à foutre que de regarder le perso
sur l'écran de gauche quand tu dois suivre un déluge de notes sur
l'écran de droite. Ah ben oui, sur un seul écran, tu as les yeux
partout, mais là, non. Donc l'écran de gauche indiquant le score, les
combos et les paroles des chansons, tu le regardes pas, d'autant que si
c'est pour les combos, ils s'affichent déjà sur l'écran principal.

Tout ça donne un peu l'impression que Bemani a essayé de caser tant bien que mal les éléments-clés de la recette, sans vraiment se soucier du support.

II) Ça tapote, ça papote, ça glisse et ça grattouille


Tu vas rapidement haïr ce têtard jaune...


Penchons-nous à présent sur le gameplay, puisque c'est là que réside la totalité du jeu. Ah ben oui : pas de dialogues, pas d'aventure, pas de boss de fin, juste tu choisis ta chanson et tu la joues. Le jeu te propose
un court tutoriel où tu apprends les 4 mouvements fondamentaux :
tapoter, rester appuyé un peu, glisser rapidement son stylet vers le
haut et faire vibrer son stylet verticalement.

Pour ajouter un peu de fun et de difficulté, tu peux choisir de jouer sur 1
seule colonne (en facile ou difficile), sur 3 colonnes (facile ou
difficile), voire 5 colonnes (difficile), soit 5 modes de difficulté.
Auxquels tu pourras ajouter quelques options à débloquer, comme le fait
d'avoir toutes les notes de la même couleur, ce qui gêne leur
identification.

Le choix du nombre de colonnes a une incidence sur le nombre de combos,
puisque plus il y a de colonnes, plus il y a de notes à gérer. En mode
« 5 colonnes », toutes les syllabes des paroles sont représentées. Pour
autant, certaines chansons sont plus faciles en mode « 3 colonnes »,
qu'en mode « 1 colonne », pour des raisons d'affichage et de rythme. Ce
choix des colonnes sert également de catégories : comme la façon de
compter le score et les combos est différente, tu dois te taper la
chanson dans tous les modes, et chaque mode non utilisé contient les
chansons vierges de tout score.

Réussir une chanson te donne accès à une carte à gratter pour gagner à la fois
des points qui te permettront d'acheter de nouvelles chansons et
débloquer le tacchi de la chanson en question. Une fois tous les tacchi débloqués, tu ne gagnes plus que les points.

La manipulation du stylet apporte son lot d'erreurs, pas vraiment
fréquentes, mais juste énervantes. En effet, les manipulations requises
s'accommodent mal du rythme soutenu et de la petitesse de l'écran ;
quand tu as un bouton par colonne (Pop'n Music), la précision est au rendez-vous, pas quand tu dois déplacer ton stylet
latéralement, taper en rythme et surtout le glisser rapidement vers le
haut, manipulation assez délicate dans les enchaînements. Et c'est là
que tu comprends que
la gamine de la pub, elle est complètement à côté du jeu : un jeu Bemani, c'est pas fait pour jouer, ça s'adresse pas aux enfants ou aux débutants qui veulent juste s'amuser. Les jeux Bemani s'adressent essentiellement aux maniaques qui ne jurent que par le
score et l'apprentissage exhaustif du déroulement de chaque chanson.
Donc si tu es un joueur, tu vas apprécier le challenge, si tu croyais juste te distraire en musique, tu vas être écœuré de la difficulté.

Si tu avais passé du bon temps sur Rhythm Tengoku avec ta copine, je te le dis : celui-là tu vas y jouer tout seul, parce qu'elle va balancer sa DS par la fenêtre avant d'avoir fini les 4
premières chansons.

III) Aaaah ! Mes yeux !


Menu laid et peu pratique. Ne fais pas ça.


Le jeu a gardé cette esthétique de la série Pop'n Music, psyché à donf'. Autant j'ai rien contre les graphismes, même si je trouve pas ça très très joli, autant la police de caractères à peine lisible je trouve ça
pénible, surtout sur l'écran de la DS. Ce petit nuage, là, en bas, pour
changer de mode de difficulté, c'est pas comme ça que vous allez gagner
votre prix Nobel de synoptique, les mecs. Visuellement, le jeu garde son identité, mais là encore, on a l'impression que le support n'a pas
spécialement été pris en compte et on a surtout une impression de
bordel. Attends, je checke les autres jeux de la série...

...

Ah ouais, en fait j'ai compris : c'est pas du tout le problème de la DS, c'est juste que les gars de Bemani, c'est TYPIQUEMENT les mecs qui savent pas ranger leur bureau, tu vois le genre ? Les mecs qui ont un bureau en bordel mais qui EUX savent où se trouve chaque truc. Sauf que toi, le joueur, hein...

IV) La chance aux chansons


La grenouille bleue aussi est reloue, en fait.

Et les chansons, elles pètent ? Ben écoute, je suis mitigé. D'abord il y a 40 chansons, OK, mais c'est pas 40 chansons entières ; c'est un couplet un refrain et baste. On n'est pas sur des chansons de plus de 2 minutes, donc on a vite fait le tour, d'autant que quand tu commences, c'est
difficile de lâcher l'affaire (prends ça comme un point positif).
L'option « download » ne s'adresse visiblement qu'à des
téléchargements entre amis, donc je ne compte pas sur du DLC, et puis si tu analyses la taille de la cartouche, on est un peu léger : moitié
moins remplie que Pokémon Platinum, quand
même... Donc des chansons, on aurait pu en mettre plus, il me semble.
Encore une fois, le jeu s'adresse à des puristes, des gars qui en ont
rien à battre qu'il n'y ait que 40 chansons, vu que pour pour eux ça
signifie 200 fois le score maximum à atteindre (40 chansons x 5 niveaux
de difficulté). Donc ouais, il y a du contenu, mais tout le monde n'y
trouvera pas forcément son compte. Si tu aimes la J-POP, le R&B
japonais, Bleach et Dragon Ball, tu vas quand même kiffer la playlist, mais ne t'attends pas à des morceaux plus space ou décalés.

Mention

Commentaire :

C'est pas un mauvais jeu, c'est super jouable et addictif, le problème, c'est juste que t'as fait le tour en 2 jours (parce que c'est addictif,
justement) et qu'après tu te sens juste pas le moral de te retaper vingt fois la même chanson pour faire un perfect parce qu'il n'y a rien au bout. Tant que tu avais la carotte de la chanson ou du tacchi à débloquer, tu jouais comme un forcené, mais une fois que tu as tout débloqué, franchement...
Et puis tu sais que j'ai horreur des temps de chargements, et là on a
beau être sur cartouche, on ressent quand même certaines longueurs sur
la fin des chansons, entre le moment où tu as tapé ta dernière note et
le moment où le score s'affiche, par exemple, on n'est pas obligé
d'avoir le temps d'aller pisser non plus, je trouve. Disons que je
ressens une certaine latence entre chaque entrée du menu et son
application qui me paraît assez déplacée dans un jeu axé sur la vitesse
d'exécution.

L'article d'origine : https://levelfive.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=103:chronique-utacchi-ds&catid=30:ds&Itemid=28