En 2008, j'ai découvert un drôle de jeu sur Playstation 2 : Odin Sphere. Un action-RPG plutôt original, mais dont les mécaniques de jeu et la maniabilité me paraissaient hélas trop désuètes et répétitives. Néanmoins, Odin Sphere avait pour lui de grandes qualités, à commencer par ses graphismes en 2D absolument divins. Couleurs chatoyantes, sprites des personnages gigantesques et parfaitement détaillés, décors artistiquement flamboyants... Une pure merveille pour les yeux. L'histoire, qui reprenait à sa sauce la mythologie nordique, m'avait également interpellé. Mais malgré tout, Odin Sphere demeurait à mon sens non abouti... Un an plus tard, sa suite spirituelle parait sur Wii, toujours développée par le talentueux studio Vanilla Ware : Muramasa The Demon Blade. La claque dans ma gueule, je l'ai eue mais d'une force ! Pour vous dire, une claque artistique pareille je n'en aurai eue qu'une seule auparavant, et c'est Okami qui me l'aura infligée sur Playstation 2, en s'imposant comme l'expérience 3D la plus magnifiquement synesthésique de tous les temps. Et bien pour Muramasa c'est idem, mais en 2D. Muramasa nous plonge dans un Japon tradtitionnel sublimé, où chaque écran qui se déroule sous nos yeux est un tableau de maître à lui tout seul. Le scrolling paralaxe est du plus bel effet (il va même parfois jusqu'à faire défiler 4 ou 5 plans différents simultanément !), et chaque petit détail animé donne littéralement vie au décor, qui prend le plus souvent place en pleine nature (le champ de blé flotte au vent, les poissons sautent dans la rivière, etc...). Le character design est tout aussi célesto-cosmique, tout en exagération, et dépeint avec beaucoup d'humour la personnalité des personnages du jeu. Quant aux animations, volontairement hachées pour rendre un effet plus plaqué et "livre en carton interactif" au style visuel, elles collent parfaitement à l'esprit très théâtral du jeu. Bref, Muramasa The Demon Blade est le plus beau jeu 2D jamais crée. Voilà déjà une force qui n'est pas négligeable, mais en outre, sa bande-son est stratosphériquement awesome ! Imaginez un air japonais traditionnel, joué avec des instruments traditionnels, mais avec une rythmique funky, et un accompagnement métal derrière qui compile guitares électriques, batterie avec double pédale de grosse caisse et tout le bouzin... C'est kiffant. Ultra kiffant. Admirable pour les yeux et les oreilles, Muramasa a de plus le bon goût de proposer un gameplay beaucoup plus satisfaisant que celui d'Odin Sphere, car plus dynamique, plus fluide, plus jouissif et plus addictif. Grâce à la montée de niveau qui se fait à la vitesse de la lumière, combinée au système de combat super punchy, j'ai pris un pied de malade à défourailler du strum et du samouraï, durant les 2 campagnes des 2 héros (vive la durée de vie d'ailleurs). Mention spéciale pour le nombre de sabres gargantuesque, 108, ce qui fait autant de façon de jouer différentes, de coups spéciaux différents, et de stratégies à adopter lorsque l'on switche entre nos 3 sabres actifs, notamment durant les combats de boss qui sont assez corsés. Au final, si je considère que Muramasa a marqué cette génération, et qu'il est le meilleur jeu de la Wii, c'est principalement parce qu'il m'a convaincu qu'il est encore possible de pousser la 2D toujours plus loin, pour en faire une expérience visuelle encore plus esthétique que n'importe quel jeu en 3D, tout en proposant un gameplay jouissif au possible. Et dire qu'il s'apprête à ressortir sur PSVita, il me donnerais presque envie d'acheter la console tiens...