Il n'y a bien que les Anglais pour imaginer un héros édenté... Il n'y a bien que les Anglais qui demanderaient à un mort vivant de sauver le pays de Gallowmere... Et il n'y a bien que les Anglais pour rendre la mort aussi sympa !

1998 : je viens tout juste d'acheter une Playstation, je découvre la 3D, la machine à baffes est en route... Et pourtant. Avec Medievil, ce n'est pas une claque que je me suis pris, c'est véritablement un grand coup de pelle dans la che-tron.

Car au-delà de graphismes sympa sans être transcendants, Les développeurs de Cambridge Studios (disparus depuis peu, espérons que leur mort soit aussi joyeuse que celle de leur défunt héros !) ont réussi le pari de nous proposer une aventure grandiose dans le squelette d'un chevalier déchu, Sir Daniel Fortesque, à qui l'on a attribué la victoire sur le maléfique sorcier Zarok, alors que le pauvre Dany se fit démonter dès la 1ère salve de flèches ennemies... L'une d'entre elles le touchant mortellement à l'œil.

Mais comment qu'ils ont fait, ces Anglo saxons bouffeurs de bacon et de sauce à la menthe, pour nous produire un titre aussi exceptionnel ?

Bon, il faut le dire, leur inspiration est très nettement marquée par l'univers burtonien de l'Etrange Noel de Mr Jack (on a trouvé pire comme inspiration !), la ressemblance se caractérisant déjà par le perso principal (un squelette, tout comme le héros de Tim Burton), un humour quelque peu décalé sur un thème pourtant pesant (la mort, car oui, dans Medievil, comme dans la réalité, quand on sonne les cloches, les curés affluent... Sauf qu'à Gallowmere, ils sortent de leurs tombes !), et un univers extrêmement soigné, avec des décors torturés, des lignes très étirées et des niveaux à l'architecture moyen-âgeuse et aux thématiques fort soignés.

Imaginez un peu : un passage à travers le cimetière de Gallowmere et ses occupants quelques peu dérangés par des sosies galopants de « la Chose », un p'tit tour dans la campagne et les champs de blés dont les Raymonde, fourches en mains, semblent nous en vouloir, une escapade dans un village fantôme, une traversée de la Forêt Enchantée... Ou encore une rencontre avec le fameux Justin des Bois, le maitre des Enigmes ! Un exemplaire ? « Elles viennent à la nuit sans qu'on aille les chercher, le jour on les perd sans qu'elles aient été volées... »

Tout cela servi par une bande son enchanteresse, dont le Cd était vendu à l'époque avec un exemplaire de Joypad !

Bien que l'on ait pu être quelque peu déçu après les promesses des développeurs, qui nous faisaient baver d'avance devant un "RPG aventure" où l'on pourrait interagir avec l'ensemble des personnages présents, bien que celui-ci ne soit finalement qu'un mix entre action-plateforme-aventure, il n'en reste pas moins que ce jeu présentait un univers très travaillé, fort soigné, avec un soin apporté tel que bon nombre de blockbusters d'aujourd'hui ne parviennent pas à se hisser à son niveau!

Parfois peu maniable, Sir Fortesque étant atteint de dérapages chroniques quand il stoppait ses courses (les sauts... Rappelez-vous, le niveau des Anciens Défunts, avec un passage en plate forme pur et dur, trèèèèèès énervant !), mais très envoutant, Medievil a eu un successeur, Medievil 2, qui avait lieu quelques siècles plus tard, à l'époque victorienne. Puis, il y eut un remake du 1er, sur PSP, très réussi. Si tout cela vous rappelle de bons souvenirs, ou que vous ne savez pas à quoi jouer lors d'un prochain Halloween, dites vous bien que le premier épisode est dispo sur le PSN... , A bon entendeur ;)

Signé: Stanyer le Ferrailleur