Je viens de passer quasiment 2h de ma vie devant un débat traitant de la presse videoludique. Evidemment, plein plein plein d'idées me viennent en tête, que ce soit pour argumenter ou contre argumenter. Ca vous arrive aussi peut être, mais dès que je vois un débat sur le net, ça me frustre de ne pas pouvoir y participer (que ça parle de jeux vidéo ou non). Alors voilà ma petite et modeste pierre à l'édifice monstrueusement géant qu'est le débat qui fait rage suite au "Doritosgate", alias un mot tellement débile qu'on le croirait directement sorti de l'esprit d'un développeur de chez Ubisoft.

Vous l'aurez compris avec ce titre, je ne suis pas de ceux qui défendent la presse vidéoludique. Du moins je ne l'étais pas. Je me souviens il y a plus ou moins trois ans quand j'ai découvert Gameblog. Jusqu'ici, mes informations vidéoludiques venaient principalement des magazines comme PC JEUX et Canard PC, mais surtout de Jeuxvideo.com et .fr. Alors moi j'étais content de découvrir de vrais rédacteurs avec de vraies personnalités : Julo le dingue de Shenmue, Trazom avec ses bruits bizarres, ou RaHan et ses phrases improbablement longues. Les podcasts notamment me donnaient le sentiment d'une équipe hétérogène, pleine de bonne volonté et de passion.

Depuis ce temps là, il y a eu l'avènement des blogs. Oh ça existait bien avant, mais désormais les gens prennent le temps de poser un regard analytique dans leurs posts de blog. Jusqu'à il y a très peu de temps, pour être franc, ça se limitait à "ce je c de la merd lol" ou "o putin je ve ce je". Mais ça a évolué, ce qui n'est pas tellement le cas de la presse. Aujourd'hui, Gameblog fait malheureusement partie de cette masse gigantesque de sites relayant avec peu de détails des news. Une image de GTA par ci, une date de sortie de Final Fantasy par là. Voilà. Il n'est plus qu'un site que je vais visiter en allant à peine sur la page principale pour aller directement soit télécharger le dernier Podcast, soit dans la partie Communauté & Blogs. Tout comme je vais sur Jeuxvideo.com pour voir le dernier Usul (une des très très très rares personnes travaillant dans la presse jeu vidéo qui ait une once de réflexion sur le média qui lui permet de manger). Tout comme j'allais sur Jeuxvideo.fr pour aller dans la partie vidéo des lecteurs. Tout comme je vais sur Gametrailers pour voir le dernier Pop Fiction.

Voilà, un nouveau site rentré dans le moule que je ne visite que pour quelque chose d'annexe. Heureusement que cette chose annexe est captivante, en l'occurrence.

Désormais, et là c'est une généralité dans la presse du jeu vidéo, les rédacteurs sont rentrés dans un moule. Je ne parle d'aucun problème d'intégrité (et il y en a) dans cet article, non je parle de défaitisme. Quand JulienC dit qu'il ne se considère pas comme un journaliste, j'aurais aimé que ça soit le cas. Malheureusement non. Tous les tics du parfait journaliste putassier sont sur Gameblog, entre les fausse news, les news pour nous filer trois screenshots de merde filés par les éditeurs sur leur page Facebook, et celles au titre tellement débile qu'on croirait qu'un gamin de 7 ans s'est emparé du clavier des rédacteurs, c'est totalement pathétique. Je ne comprends pas comment il est possible que toute une équipe ayant survécu à l'effondrement de la presse vidéoludique papier puisse faire les mêmes erreurs quelques années plus tard. 

Actuellement, Gameblog est dans le même embouteillage de médiocrité que tous les autres sites. Allant à la surface des choses, et récompensant les jeux qui font le service minimum : à savoir être regardable et fun. Voilà, ne vous posez pas la question de pourquoi le jeu vidéo est actuellement d'une pauvreté sans nom, et pourquoi on est tout contents quand on a un scénario aussi médiocre que ceux des Uncharted ou de Heavy Rain.

Il y a quelques années, une ribambelle de journaux papiers se faisaient la nique, au final ils se sont tous cassés la gueule. Tous ? Non ! Il y a bien entendu Canard PC. Et comme ils le disaient dans le débat avec JulienC, s'ils sont toujours là c'est grâce à leurs qualités rédactionnelles, rien d'autre. Alors quand dans 10 ans il y aura la crise du journalisme Web avec l'arrivée du DoritosGate 3.0, qui va rester ? Le magazine qui met 4 étoiles à tous les jeux assurant le minimum syndical sans se poser de questions, ou le magazine couillu qui aura réuni assez de gens qui comprendront qu'il a su éviter de rentrer dans le moule ?

Parce que oui, aujorud'hui, il y a des gens qui ne rentrent pas dans ce moule. Des gens qui réflechissent, qui ne considèrent pas un jeu comme bon quand il n'est que techniquement bon, qui réfléchissent à l'échec dans le jeu vidéo, qui en ont marre que tout soit permis parce que "ce n'est que du jeu vidéo", qui gueulent ouvertement quand un développeur ou un éditeur décide de se foutre de nous. Et surtout, surtout, qui ne nous abreuve pas de news putassières, en montrant des nibards à tout va juste avant de clamer qu'on veut du jeu vidéo mature, qui ne provoque pas son lectorat à coups de news intentionnellement débiles, et surtout, surtout, qui mettra à coup sur des notes mirobolantes à des jeux qui ne le valent pas. 

Et croyez moi, ça me fait vraiment chier de pointer du doigt tout ceci, j'aurais adoré mettre en avant les coups de génie dans un torrent de merde, mais aujourd'hui, j'en ai pas envie.

 

En lisant la presse jeu vidéo web, aujourd'hui, je ne vois que le passé de demain.



Cet article est autant un coup de gueule pour les professionnels qu'un coup de coeur pour ceux qui parlent de notre média, sans même toucher le moindre centime.