Very Bad Trip 2

13 juillet 2011

Zach Galifianakis. Warner Bros. France

C'est
l'histoire d'un succès surprise : Todd Phillips, honnête
réalisateur de comédies US, produit Very Bad Trip, l'histoire de
quatre potes enterrant la vie de garçon de l'un d'entre eux, la
veille du grand mariage. Mais le lendemain, catastrophe, le futur
marié a disparu, les souvenirs de la veille aussi. S'ensuit une
longue virée dans les rues de L.A, à la poursuite des événements
chronologiques de la vieille. Et là : miracle, sans tête
d'affiche ni prétention aucune, Very Bad Trip devient le succès
record de l'été 2009 et engrange près de 500 millions de dollars
de recettes. Un triomphe inattendu qui en appelait forcément un
autre, deux ans plus tard donc, voici sa suite.

Nouvelle histoire
: Todd Phillips et la Warner, non content du succès du premier
volet, décide d'en faire une suite, logique me direz vous, oui mais
tout a changé depuis deux ans, ni les motivations, ni les
prétentions, ni l'ambition de cette suite ne sont les mêmes. De
plus, le trio d'inconnu ne l'est plus vraiment, Bradley Cooper est
devenu une star, Zach Galifianakis (imprononçable) aussi. Todd
Phillips et la Warner avait en tête, à l'époque, de réaliser un
comédie originale, décalée, loufoque, mettant en scène de
parfaits inconnus, le tout au sein d'un script ingénieux, tournant
en dérision les dérives de l'alcool et ses conséquences. L'idée
d'une suite renvoie donc à une certaine forme d'interrogation :
Comment vont-ils poursuivre la franchise d'un film qui ne se base que
sur son concept original ? La réponse ? Todd Phillips et la Warner
l'ont trouvé depuis bien longtemps : refaire le même film !

Un
choix prévisible (mais pas moins logique, malheureusement) qui fini
de décevoir les derniers optimistes du projet. Very Bad Trip 2 est
donc la copie conforme du premier, excepté l'environnement,
délocalisé à Bangkok. Sinon c'est la même chose, l'histoire
reprend les mêmes personnages et le scénario les mêmes mécanismes
(à la différence près que c'est Stu, dorénavant, qui se marrie).
Alors oui, on est content de retrouver la bande qu'on avait quitté
il y a plus de deux ans, oui, certains gags sont drôles (la scène
du travesti notamment) mais a part ça tout est réchauffé de A à
Z. Le succès du premier résidait dans l'effet de surprise générale
qu'offrait, entre autre, le script de Jon Lucas et Scott Moore, les
révélations Cooper et Galifianakis ainsi que l'humour
irrévérencieux achevait de faire de Very Bad Trip LA comédie de
l'année 2009. En remélangeant les mêmes ingrédients la recette
perd cette fois ci de toute sa saveur, ça se savoure toujours, mais
l'arrière goût bâclé fait qu'on tire rapidement la langue.

Surfant
sur son propre concept à succès, le cinéaste n'y a vu que l'appât
du gain et la promesse d'une fidélité spectatorielle certaine.
L'objectif financier évident donnera raison aux producteurs, moins à
nous, spectateurs, plus attentifs (pas tous, malheureusement pour le
cinéma, heureusement pour la Warner) à la qualité d'une telle
fainéantise numérique. Bien que conscient d'une telle démarche, on
ne pourra en critiquer la forme, prévisible, d'une telle machine à
capitaliser. On en critiquera par contre ouvertement le fond,
paresseux au possible, se limitant à calquer le schéma narratif du
premier dont il n'en modifiera que le décor. Un foutage de gueule en
bonne et dû forme dont on ne peut accepter l'idée qu'elle envoie au
monde du cinéma : faites le minimum, ramasser le maximum.

Ma note pour ce film : 2/5