Sorti
dans l'ombre de Gran Turismo 3, ''Le Mans 24 Heures'' reste
sans conteste le plus bel hommage vidéo-ludique rendu à la plus
grande course automobile du monde. Développé par le studio français
Infogrames, le jeu avait son lot d'innovations pour l'époque, et le
résultat était plutôt bon pour tous fans d'Endurance et des 24
Heures du Mans.


Disponible
en 2001 sur Playstation 2, après un passage sur Dreamcast, ''Le
Mans 24 Heures''
comptait pas moins de 70 voitures, toutes
présentes dans la précédente édition des 24 Heures du Mans, et
quelques voitures bonus. De l'Audi R8 à la Courage Pescarolo, en
passant par la Panoz Roadster LMP1, la Porsche 911 ou encore la Viper
GTS-R, elles étaient toutes fidèlement modélisées. Si le jeu
s'articulait principalement autour de la classique mancelle, ce
n'était pas le seul circuit présent dans le titre. Les plus grands
tracés internationaux étaient présent : Suzuka (Version GP, Est et
Ouest), Barcelone (Version GP et National), Brno, Road Atllanta
(Version Internationale et National), Donington (Version GP et
National) et bien évidemment Le Mans (24 Heures et circuit Bugatti).
Six lieux différents, faisant parti intégrante des séries badgées
''Le Mans'' (Le Mans Series, American Le Mans Series), pour un total
de 12 tracés (en comptant toutes les variantes). Pour les fans de la
discipline, c'était tout simplement le paradis puisque c'était le
premier jeu qui reprenait le tracé Ô combien mythique des 24 Heures
du Mans, mais qui s'appuyait également sur les autres grandes
courses de l'Endurance (le Petit Le Mans à Road Atlanta, les 1000km
de Suzuka...).


Différents
modes de jeux étaient présents : Quick Race (Course rapide),
Championnat, Le Mans (possibilité de courir les 24 Heures du Mans ou
le Petit Le Mans en temps réel ou en accéléré), le Multijoueurs
et le Contre-la-Montre (un mode bien délirant entre potes). J'ai
passé un nombre d'heures incalculable sur ce jeu quand j'étais
gamin, et je l'avais même ressorti il y a deux/trois ans histoire de
me remémorer les bons moments passé entre potes, quand nous
faisions des relais sur une course de 240 minutes en se prenant pour
les Kristensen, Pirro, Collard ou encore Wallace. Le titre avait une
durée de vie hallucinante avec ses nombreux championnats : comme
tout bon pilote, vous attaquiez par la petite catégorie, le GT,
avant de monter successivement en grade et atteindre la catégorie
reine pour pouvoir piloter les prototypes les plus rapides. Il y
avait un total de huit championnats, les derniers étant bien
évidemment les plus difficiles avec des courses longues. Le gameplay
était assez simple à prendre en main, les aides au pilotage
disponibles étaient bien utiles pour débuter. Une fois enlevées,
il fallait bien faire attention à ne pas trop accélérer en sortie
de virage sous peine de partir en toupie ! Seul petit bémol tout de
même, les freins étaient bien trop forts, on pouvait se contenter
de seulement quelques petits mètres pour un gros freinage, alors que
l'on approchait du virage à plus de 300km/h. Mis à part cela,
c'était un réel plaisir de progresser dans le jeu et de débloquer,
au fur et à mesure, les circuits et nombreuses voitures (trois
circuits et trois voitures étaient disponibles dans chaque catégorie
au tout début du jeu). On peut également noter un autre point un peu mitigé, les sons moteurs. S'il y avait bien une différence entre protos et GT, la différence est moindre, sauf si on prenait la Corvette C5-R et son bon gros V8 américain, que l'on pouvait reconnaître facilement.

L'expérience
était totale du fait de nombreuses innovations pour l'époque : la
transition jour/nuit, très bien faite et réaliste, les arrêts aux
stands avec l'animation des mécaniciens lors des ravitaillements et
changements de pneumatiques, et un nombre incroyable de 24 voitures
en piste ! Cela nous changeait des six bolides de Gran Turismo ! Et
il y avait également une option non-négligeable pour ceux qui
voulait faire les 24 Heures du Mans en temps réel : la possibilité
de sauvegarder pendant la course ! Quand on voit que Polyphony
Digital n'est toujours pas capable de proposer cela, alors que les
équipes d'Infogrames l'ont fait il y a dix ans...Dès qu'on en avait
marre, il suffisait de passer par les stands, de sauvegarder sa
progression dans la course et d'éteindre la Play' ! Pour reprendre
la course, il suffisait de charger sa sauvegarde et de ressortir des
stands. Les 24 Heures du Mans pouvait se courir en 10 minutes, 24
minutes, 240 minutes ou en temps réel. Suivant la durée que l'on
choisissait, la transition jour/nuit ainsi que la consommation de
carburant et l'usure des pneumatiques se calquaient sur notre choix.

''Le
Mans 24 Heures'
''
n'était peut-être pas un foudre de guerre
visuellement et graphiquement parlant, surtout après la claque que
nous avait donné Gran Turismo 3, mais c'était sans aucun doute un
des meilleurs jeux de voitures de cette époque et qui a été, si je
ne dis pas de conneries, assez bien accueilli par la presse
spécialisée. Il est malheureusement passé assez inaperçu à cause
du hit de Sony, sorti quelques semaines plus tard, et n'a donc pas eu
le succès espéré. Mais j'en garde un excellent souvenir, et il
repose désormais sagement dans une vitrine au milieu de mes
miniatures 1/43e et des annuels des 24 Heures du Mans. Dommage qu'il
n'y ait pas eu une suite, ça aurait été intéressant de voir ce
que ça aurait donné...