Ce jeu est-il bon ? Telle est la question, aurait pu se demander Shakespeare. Mais bon, ce brave homme n’a pas eu le temps de s’y attarder, alors c’est votre servante qui s’y colle. Bien entendu, si je vous le présente, c’est parce que dans le genre bon, ce jeu, il s’est positionné comme un restaurant cinq étoiles dans mon coeur de geek, bien plus savoureuse découverte que les plats d’un gagnant de Masterchef.

 

 

Date de sortie : Novembre 2005

Console d’origine : GameBoyAdvance

 

La saga des Fire Emblem s’est imposée comme une référence du Tactical RPG, dans un monde où se mêlent le médiéval et le fantastique. Bref, le cocktail parfait pour réveiller nos ardeurs de rôlistes amateurs, avec des armes à manier, de la magie à manipuler, des affinités à éveiller entre vos unités ou encore des princesses à sauver.

Fire Emblem : The Sacred Stones, jeu que je vous présente aujourd’hui, n’est pas le premier de cette grande famille. Bien au contraire, la série avait déjà bien pris ses marques puisqu’elle avait eu le temps de sortir sept opus avant celui-ci, qui est donc le huitième si vous comptez dans le bon sens.

Voici une déclaration d’amour à un jeu superbe qui m’a fait plonger dans le monde obscur et réjouissant du RPG :

 

~ L’Empire (contre-)attaque ~

Once Upon a Time in Magvel…

 

L’histoire commence dans le royaume de Renais, situé sur le continent de Magvel. Suite à l’invasion de l’Empire de Grado, son plus fidèle ami et allié, et parce que les empires, dans les jeux vidéo, c’est des pourris, le roi Fado (toute ressemblance avec le prénom d’un personnage de The Legend of Zelda : Ocarina of Time est purement fortuite) assure la défense de son château. Et parce qu’il est un papounet trop cool, son dernier geste est de s’assurer que sa fille, la princesse Eirika, prend la fuite, saine et sauve, avec son serviteur le plus fidèle, un paladin du nom de Seth. Commence alors pour les deux une escapade pour :

  1. Echapper à l’ennemi qui, comme tout bon ennemi, veut lui botter les fesses.
  2. Trouver des amis facebook des alliés de taille pour l’aider à reprendre son royaume.
  3. Comprendre les intentions de l’empire de Grado en retrouvant son jeune héritier, un ami d’enfance.

 

Et la quatrième quête mystique de la princesse sera également de retrouver son frère jumeau, le prince Ephraim, parti combattre Grado dans une mission suicide avec – n’ayons pas peur des mots - quelques péquenauds.

 

 

~ Tea for two and two for tea ~

A partir de là, largué dans l’aventure, le but du joueur sera de jouer différentes batailles pour faire avancer l’histoire. A noter que la première partie de l’histoire se déroule exclusivement du côté de la princesse Eirika mais qu’au milieu de l’histoire, vous aurez le choix entre explorer le continent avec elle, ou alors affronter l’ennemi en face comme le warrior que vous êtes au côté de l’illustre survivor qui sert de frangin royal à l’héroïne, Chuck No… Pardon, Ephraim. Parce que pour lui, frôler la mort en allant combattre une gigantesque armée avec trois troufions à ses côtés, c’était pas un assez gros challenge.

Mais je vois venir la question qui démange vos lèvres closes depuis tout à l’heure : « Ça se joue, ce truc ? »

Oui ! Et même plutôt bien en fait. Depuis le tout premier Fire Emblem, le pitch est toujours le même (et encore dans les derniers opus sortis) : vous êtes largués sur une carte de taille variable, composée de cases et votre but sera de faire évoluer vos unités, appartenant à différentes classes, sur ce champ de bataille en tenant compte de leurs différentes forces et faiblesses.

 

Le principe de la balade revigorante du dimanche, selon Fire Emblem : The Sacred Stones.

 

 

~ Ta vie est entre mes mains ~

Là, entre en jeu l’un des défis les plus jouissifs de cette saga : tant que les héros essentiels à la progression du scénario ne meurent pas, l’histoire peut avancer, mais ATTENTION ! Si vous êtes un grand empathique dans l’âme et que vous n’avez pas d’actions aux pompes funèbres de Magvel, vous pouvez aussi prendre l’option de ne faire mourir aucun de vos personnages secondaires, du héros jusqu’au personnage inutile (parce qu’il y a toujours une unité par opus qui subira le syndrome de l’inutilité profonde, que vous récupérerez pour les statistiques de jeu et la fierté d’avoir récupéré tout le monde avant de l’oublier le plus vite possible). Il faut savoir que lorsqu’un personnage à la barre de vie qui tombe à zéro, il meurt et il n’y a AUCUN moyen de le ressusciter, à part un deus ex machina de la mort qui tue dont je n’ai pas encore décelé l’existence. L’absence de sauvegarde au milieu des combats (hors une sauvegarde rapide qui s’efface sitôt que vous rechargez votre partie) rend le défi encore plus intéressant : il s’agit de penser en tant que stratège tout en tenant compte de certaines règles bien définies.

En effet, vous pouvez prendre l’option communément appelée « CHARGÉDANLTAAAAAAAAS ! » mais vous risquez de vite vous faire rattraper par l’évolution de la bataille. Ainsi, il faudra prendre le temps de réfléchir aux déplacements de ses unités en fonction de la protection offerte par le terrain ou du champ d’action d’un ennemi potentiellement plus fort que vous. Vous devrez aussi tenir compte également des faiblesses de ses vaillants combattants : un chevalier à dos de pégase ou de wyverne craindra les archers, un adepte de la hache sera facilement contré par un épéiste ou encore un magicien noir se montrera très sensible à… un mage de lumière (Vous ne l’auriez jamais deviné celle-là) ! Le bon vieux principe du pierre-papier-ciseaux, en beaucoup plus profond, chaque arme maniée apportant son lots de forces et faiblesses, qui elles-mêmes se cumulent à celles inhérentes à la classe du personnage (sensibilité à certaines armes, vitesse de déplacement, pouvoir défensif, agilité,…).

 

Conseil : ne fâchez pas ce personnage, elle a un caractère particulièrement enflammé.

 

Autant d’inconvénients qui peuvent facilement se transformer en avantages pour le bon cheminement de la bataille. A force de combattre, vos personnages engrangeront de l’expérience, développeront des affinités avec certains types d’arme ou de magie, et au-delà d’un certain niveau, il vous sera proposé de les faire évoluer – ou plutôt de les promouvoir si vous ne vous sentez pas l’âme d’un dresseur Pokémon des temps médiévaux – en d’autres classes plus puissantes, offrant parfois de nouvelles opportunités. A bon entendeur… ;)

 

~ Sans alcool, la fête est plus folle ! ~

Mais le jeu ne se limite pas à du BamBimBoumPloutch (au passage, admirez mon étonnant don à imiter par clavier les bruitages d’une bataille). En dehors, il vous sera proposé d’évoluer sur la carte du monde pour mener des combats aléatoires - Quand je vous parlais de Pokémon. Heum, bref – ou faire du shopping d’armes ou d’objets divers dans les échoppes avec l’argent de poche que vous aurez ramassé sur les corps des monstres et adversaires affrontés auparavant. Y a pas à dire, le métier de méchant, ça paye bien en fait.

Un autre principe culte de la saga Fire Emblem, auquel n’échappe pas The Sacred Stones, est ses célèbres dialogues de soutien qui présentent des avantages majeurs : développer une relation entre deux de vos personnages boosteront leurs capacités de combat quand ils se trouveront l’un à côté de l’autre sur le champ de bataille. Ça, c’est le côté pratique. Les puristes du jeu et du combat n'en auront rien à battre que deux lambdas de son armée deviennent les meilleurs zamis du monde et de l’univers. Un bon soldat ne réfléchit pas, il se bat !!

Maintenant, on passe à l’aspect purement fortuit qui est mon préféré, en bonne geekette romantique que je suis. Les dialogues de soutien, découpés en trois niveaux, peuvent former aussi des couples !! Vous pouvez en effet décider d’assurer potentiellement la descendance de vos unités (contrairement à Awakening on ne récupère pas les enfants des couples), parce que vous les aimez bien : vous prenez un garçon et une fille, et vous les faites discuter jusqu’à la déclaration d’amûûûr ! En fonction de la manière dont vous aurez mené vos dialogues et la nature des liens qui en seront ressortis (amis pour la vie ou plus si affinités), vos personnages pourront bénéficier d’une fin propre à cette relation une fois le jeu fini : serments d’amitié éternelle, road trip en famille, mariages et bébés… Préparez vos mouchoirs !

 

~ Et finalement, pour le joueur, quelle impression générale ? ~

On peut saluer la formidable capacité de Fire Emblem : The Sacred Stones à servir des graphismes pixellisés au charme incomparable : le design unique de chaque unité permet de s’y retrouver facilement et les décors sont bien posés et restituent de façon plus que correcte l’ambiance. Ajoutez à cela des animations de combat très fluides et un character design, avouons-le, excellent pour la capacité de la GBA : chacun, membres de la gent masculine ou féminine, y trouvera son compte dans ces amas de pixels sexys (ou pas, ça dépend de vos goûts) que sont vos vaillants soldats. Ce fut mon cas, héhé.

 

Quand je vous disais que le chara design est splendide pour un jeu issu de la GBA… 

 

La musique, aux accents mi-rétros mi-symphoniques retranscrit de très belle manière le caractère épique de l’aventure et alterne entre mélodies héroïques et odes plus mélancoliques en fonction de la situation.

Le thème principal de la saga Fire Emblem, récurrente à tous les opus. On ne s’en lasse pas !

 

~ En résumé ~

Pour tout ignare de la belle saga qu’est Fire Emblem, ou pour tout néophyte, je leur recommande ce jeu pour commencer. L’ajout d’un mode facile, nouveauté par rapport à ses prédécesseurs, permet de se familiariser à son rythme aux différentes subtilités du jeu sans éprouver l’envie de jeter sa console contre le pauvre premier mur à sa portée. Le challenge reste toujours là, avec la perte définitive d’unités si votre stratégie dévoile ses points faibles, mais avec modération : le plaisir du débutant reste intact et la prise en main des nombreuses options de jouabilité est très rapide et intuitive. Le joueur se sentira bien vite l’âme d’un stratège hors pair !

 

En fait, courez vous procurer ce jeu par tous les moyens (ou presque) si :

  • Vous aimez les ambiances de medieval-fantasy avec du chevaleresque partout, de la magie, des monstres pas beaux et des pierres magiques qui servent à rien d’autre qu’à vous pourrir la vie.
  • Vous avez toujours su au fond de vous que Sun Tzu, l’illustre maître de guerre chinois, c’était un Bisounours de la stratégie militaire et que vous allez prouver au monde entier votre supériorité en la matière.
  • Les dialogues de soutien, ça vous parle : vous vous sentez l’âme d’un coach en capture du c½ur de l’être aimé, réussite en amitié ou au travail (OUI, guerrier, c’est un job comme un autre !) ou résolutions de conflits familiaux bien meilleur que le sorcier Mamadou (pas bien les clichés !!) et gratos en prime !
  • Vous aimez les challenges pas insurmontables mais qui demandent quand même de la réflexion.
  • Vous voulez maîtriser rapidement le gameplay.
  • Finalement, les graphismes rétros, tout ça, c’est votre truc, parce que c’est bien connu, c’était quand même mieux avant.

 

Et sinon, vous pouvez encore vous accorder un temps de réflexion si :

  • La durée de vie inférieure aux autres opus de la saga (20 chapitres et des brouettes seulement contre 30 à 40 chapitres pour ses petits camarades) vous chiffonne.
  • Les histoires un poil clichées et remplies de bons sentiments (bien que travaillées) réveillent l’acné de vos jeunes années.
  • Les réactions parfois un peu boulettes des héros risquent de mettre votre patience à l’épreuve.
  • Vous ne vous sentez pas encore digne de posséder ce superbe opus.

 

Mais je ne m’inquiète pas… Vous ne résisterez pas longtemps… Mwahahahahahahahahaha !!

Bon, je vous laisse, je dois encore sauver le monde de l’Empire.

Estellou

 

Et sinon, pour info, Fire Emblem : The Sacred Stones est disponible depuis le 1er janvier sur l’eShop de la Wii U au prix de 6,99 euros. Autant dire, c’est cadeau !!