« On prend les mêmes, et on recommence ! » Une phrase qui revient souvent quand on parle de Nintendo. Une phrase qui va coller parfaitement au jeu d’aujourd’hui : Nes Remix 2, qui est une sorte de gros DLC du premier, vendu 5 euros de moins que son prédécesseur. C’est réellement étrange d’avoir fait un 2 tant les nouveautés sont quasi inexistantes.

Le concept reste donc le même : une série de tableaux représentant des univers de l’épisode 8 bits. Chaque tableau offre un nombre d’épreuves (entre 5 et 20) vous demandant de réaliser une action aussi rapidement que possible, à l’instar des Wario Ware. Les tableaux sont variés, bien que moins nombreux par rapport au premier épisode. On y retrouve des jeux cultes : Zelda, Metroid, Mario, Kirby. Et des jeux qui le sont beaucoup moins : Wario Wood, Dr Mario. Ou alors des jeux carrément datés : Punch Out, Kid Icarus. Pour peu que vous ne les ayez pas faits à l’époque, la jouabilité peut être un véritable calvaire.

Les épreuves reprennent en général des « morceaux » des jeux d’origine en détournant le game design ou en modifiant les règles. Et tout le sel des Nes Remix se trouve là : proposer des épreuves loufoques et chronométrées dans des univers qui ont bercé notre enfance (ou notre adolescence pour les plus vieux) ! Entre challenge et nostalgie, le jeu fonctionne terriblement bien. Notamment grâce à ses stages « Remix » qui reprennent le même concept mais en allant bien plus loin, en mixant les univers. « Ramasser 20 pièces dans le temps imparti ! » Jusque-là, rien d’anormal, mais il va falloir le faire sur un niveau rempli de bloc et avec Kirby. « Tuer le boss ! » Idem, ça semble plutôt simple. Vous savez, le boss Arbre dans Kirby, dans lequel il faut se retourner pour avaler une pomme et les lui recracher à la tronche… Et bien pareil, mais avec une invasion de Boos en plus. Ça peut également jouer sur une vision réduite, notre personnage qui se dédouble, des zooms et des dézooms… On en viendrait presque à regretter que le jeu ne propose pas que des stages Remix !

La notion de scoring a d’ailleurs été renforcée via quelques ajouts qui faisaient cruellement défaut au premier. On garde le même système de base, chaque épreuve est notée en fonction de vos actions : de 0 à 3 étoiles avec un palier supérieur qui ne sert qu’à souligner l’incroyable score que vous venez de faire, les étoiles rainbow ! Les étoiles récoltées vous permettent de débloquer de nouvelles épreuves et votre score permet de débloquer des tampons à utiliser sur le Miiverse. Heureusement pour nous, là où le 1 ne proposait aucun moyen de partager nos résultats, le 2 a enfin inclus un moyen simple de poster ses scores et ses vidéos de nos meilleurs temps sur le Miiverse. Un leaderboard est également inclus pour le nouveau mode championship (réservé aux acheteurs du premier) : une série de trois épreuves. Et dernier ajout, plus ou moins anecdotique, la présence du jeu complet Super Luigi Bros. Qui n’est que Super Mario Bros, mais à l’envers.

La présence de ce jeu en « bonus » est une réponse à ce que l’on pouvait reprocher au premier quant au fait que le jeu ressemble (prétendument) à une opération marketing pour vendre du jeu sur la Virtual Console. Certains réclamaient carrément tous les jeux jouables. Ça me parait être une « polémique » quelque peu alambiquée. Difficile d’imaginer que Nintendo propose pour 10 euros, une dizaines de jeux vendus séparément à 5-6 euros. Et ça n’est pas le but de ce Nes Remix selon moi puisqu’il s’agit d’un jeu avant tout destiné aux fans, aux nostalgiques qui ont probablement déjà retourné les jeux et qui les ont peut-être encore en leur possession. Un néophyte du 8 bits s’amusera beaucoup moins et je ne le vois pas aller s’acheter Ballon Fight (cette purge) ou Kid Icarus après y avoir touché sur Nes Remix. Et on peut alors s’interroger sur la nécessité de ce 2. Les déserts de planning mis de côté : pourquoi ne pas avoir fait un SNES Remix qui aurait 10 fois plus de charme ? Il est quasi unanimement admis que l’ère 16 bits n’a pas pris une ride ! Ou alors, un GBA remix pour accompagner la VC de la console et qui aurait pour le coup une vraie portée commerciale.

On retrouve donc les qualités du premier opus, mais un paquet de défauts également : jouabilité vieillotte (pour être poli), pas très long, inégal, un poil cher, une pertinence toute relative. Le jeu s’adresse donc à nouveau aux nostalgiques, aux fans de scoring et à ceux qui n’en ont pas eu assez avec le premier. C’est fun, mais pas parfait !