"Parti à la recherche d'une équipe de diplomates américains dans la forêt équatorienne, un commando de mercenaires dirigé par Dutch Schaefer (Arnold Schwarzeneger) est attaqué par un ennemi invisible et indestructible. La chasse est ouverte." 

  

Ok, ne me lancez pas des pierres ! A la vue du pitch, on dirait un énième Direct-to-video. Vous savez, ces téléfilms sur W9 avec Chuck Norris et une ancienne actrice de porno reconvertie dans les films fauchés... Pas sur d'ailleurs qu'elle ait choisie une meilleure carrière... 





 

Mais je vous rassure, cette série B mérite amplement son statut de film culte. Il y a eu un avant et un après Predator. Le film allait poser les bases des films d'actions des années 90. Bestial et viscéral, le long-métrage se permet même d'être l'un des blockbusters les plus osés et violents de sa génération. Ça fait baver hein ? 

  

En 1986, arrivait dans les salles obscures la suite d'Alien. Véritable film de commando avec des corones, le spectateur allait apprécier de nouveau la chasse à l'homme mais en version plus musclée. Le risque était donc grand pour Predator et son réalisateur Mc Tiernan, de s'embourber dans un copié- collé du film de Cameron. Faut dire que le cahier des charges n'était pas à l'avantage du film : militaire surarmé et bestiole impitoyable. 



  

Là où le film innove, c'est dans le lieu où se déroule l'action. Exit les couloirs sombres et métalliques et bonjour la jungle. Le réalisateur va donner à cette nature sauvage un rôle déterminant, un rôle symbolique dans cette partie de chasse. La quasi absence de dialogues annonce une ampleur quasi mystique à cette chasse. Le film en devient plus épuré, plus sauvage. 

La créature se fond dans cette jungle, est en osmose avec elle. Et le héros va devoir, lui aussi, embrasser cette nature pour en sortir vivant. A travers une sorte de rite initiatique, Dutch va devoir redevenir un animal. Comme en témoigne cette scène où Schwarzie est recouvert de boue. Pour chasser un monstre, faut-il en devenir un ? 

 

 

 

 

 
Contrairement à Aliens, le film ne joue pas sur la terreur. Mais bel et bien sur de l'action bestiale. Violent et saignant, Predator est surtout la réussite d'un réalisateur, Mc Tiernan. le film est fluide, haletant, indompté. Nous ramenant sans cesse à la moiteur de ce bourbier verdâtre. À cette jungle qui nous colle à la rétine et à l'oreille grâce à l'orchestration tribale d'Alan Silvestri. 

Mais, il y a toujours un "mais". Il est temps de calmer vos ardeurs. Le film traine quelques coquilles. Car pour un film épuré, les personnages le sont aussi. Les soldats sont très caricaturaux (cigare en bouche, virilité dans le pantalon et dialogues un peu cons) et on ne peut pas dire qu'ils ont fait dans l'actor studio. Bon, je m'étale pas sur le scénario qui tient sur un timbre poste. On va éviter de se faire du mal.

Predator reste toutefois le chef d'œuvre absolue en matière de survivor. Avec ce film, on saigne, on hurle, on transpire... On vit ! Et en plus, la créature est d'enfer ! Alors je dis respect. Magnéto Serge !