Il y a des films qui font date dans l'histoire, se hissant au rang de véritables chefs-d'œuvre et qu'on ne voit pourtant qu'une fois dans sa vie. Ce titre culte des années 1990 en fait indubitablement partie.
Le cinéma d'animation connaît un essor phénoménal dans le paysage culturel mondial. Désormais, on est loin de le considérer comme une forme infantile. Des productions aussi techniquement réussies que Spider-Man Into the Spider-Verse ont non seulement initié une tendance artistique dans son sillage, mais s'adressent à un public de tout âge. Bien sûr, c'est loin d'être le premier à le faire et de grands studios sont parvenus à prouver depuis longtemps que les dessins animés pouvaient toucher en plein cœur tous les publics, au point que certains peuvent être difficiles à revoir après. La preuve avec ce chef-d'œuvre de Ghibli.
Ghibli, témoin d'une histoire japonaise
Il y a une sorte de rivalité chez les amateurs de films d'animation entre la « team Disney » et la « team Ghibli ». Là où la première se plaît à rêver avec des contes revisités à la sauce américaine, la deuxième préfère le folklore et les récits sans concession du studio japonais. Cependant, quand on parle de ce dernier, on pense souvent aux œuvres du réalisateur Hayao Miyazaki. Pourtant, ce n'est pas le seul à s'être démarqué dans les équipes. Un autre nom, celui d'Isao Takahata, a marqué son histoire avec sa peinture tragique des bombardements de 1945 dans Le Tombeau des lucioles.
Le traumatisme des attaques des États-Unis sur le Japon survenues pendant la Seconde Guerre mondiale est toujours très présent chez les Japonais. Nombre d'artistes tentent de les raconter explicitement, à la manière du manga Gen d'Hiroshima de Keiji Nakazawa, ou de l'exorciser symboliquement, à l'image d'œuvres extrêmement populaires comme Naruto. Avec son film Le Tombeau des lucioles, Takahata serait plutôt de la première école, laissant dans le cœur des spectateurs une marque indélébile qui ne les quittera plus.

Le Tombeau des lucioles, un film qui fait pleurer tout le monde
À l'instar de Gen d'Hiroshima en 1973, Isao Takahata a choisi de raconter le film du point de vue des plus innocents en adaptant une nouvelle semi-autobiographique d'Akiyuki Nosaka publiée en 1967. Le Tombeau des lucioles raconte ainsi comment Seita et Setsuko, un garçon de 14 ans et sa très jeune sœur, se retrouvent orphelins après que leur village a été réduit en cendres à la suite du largage d'une bombe incendiaire par les avions de la flotte américaine. Affrontant le feu, la faim, les intempéries, la solitude, les deux enfants tentent de survivre dans un monde qui n'a plus rien à leur offrir. Même quand la guerre arrive à son terme, il n'est plus temps pour la vie et la fin fendra le cœur du public à jamais.
Lorsqu'en 1996 Le Tombeau des lucioles débarque dans les salles françaises (8 ans après sa sortie japonaise), Le Figaro ne peut que constater que le film « n’épargne pas le spectateur »1. De fait, lorsque Netflix l'ajoute à son catalogue et en parle sur ses réseaux sociaux, les commentaires traduisent à eux seuls l'impact de l'œuvre de Takahata sur le public. « Il commence à pleuvoir », « je l'ai vu une fois, j'ai le cœur brisé », « rarement un film m'a fait autant pleurer »... Indéniablement, c'est là l'un des films Ghibli à voir une fois dans sa vie (accompagné d'un bon paquet de mouchoirs), mais il faudra avoir le cœur assez fort pour le visionner à nouveau.
Source : Netflix sur X.com.