L'attente entre le second et le troisième épisode de Trails of Cold Steel fut assez longue. Les fans de Falcom sont nombreux, et là, Il a fallu attendre un changement de génération de consoles ! Et aujourd'hui, c'est en exclusivité sur PS4 et avec des textes en français que nous avons pu le tester. Est-il à la hauteur de la réputation de la saga ? C'est ce que nous allons voir.

Trails of Cold Steel, en avant les histoires

Voila désormais trois jeux que l'on suit les aventures de Rean dans la saga Trails of Cold Steel dans le séculaire univers de Legend of Heroes. Et si un résumé des deux premiers épisodes est disponible, si vous n'avez pas encore joué à cette saga, on vous conseille de passer fissa au paragraphe suivant sous peine de spoilers, je vous prie. La guerre civile au sein de l'Empire est enfin terminée, mais pas forcément de la façon dont les héros de la classe 7 le voulaient. La "troisième voie" qu'ils souhaitaient emprunter est tombée aux oubliettes, et les forces en place à la tête de l'Empire ne sont pas celles qu'ils auraient espérées. Les révélations furent nombreuses et douloureuses à la fin du second épisode, Rean se retrouvant même enrôlé un peu contre son gré comme un toutou de l'armée. C'est avec des enjeux majeurs clôturés et d'autres naissants que se terminait le deuxième volet, et le troisième sera un peu un genre d'épilogue "best of" géant.

Rean est adulte, et désormais, il est formateur. Il va se retrouver à la tête d'une nouvelle classe 7, sur un campus numéro 2 qui ressemble étrangement au premier. L'ambiance sonore est assez classique dans la saga, globalement plutôt stylée, sauf dans les moments plus légers - assez nombreux - ou le thème dédié, en mode musique d'ascenseur, nous a un peu tapé sur le système. On vivra la vie de la nouvelle classe 7 au travers de ses différents voyages, qui seront toujours l'occasion de tomber sur un ancien camarade de Rean, de façon similaire à chaque fois, et faire vibrer la fibre nostalgique à fond. Toutes les têtes connues vont avoir droit à leur heure de gloire, et même quelques vieilles connaissances de la saga Legend of Heroes, sans aucune explications pour nous autres pauvres européens qui n'avons pas eu droit aux traductions à l'époque. Quelques twists peuvent aussi s'avérer un peu obscurs pour les mêmes raisons.

Trails of Cold Steel III est toujours une histoire bien politique, et après la guerre civile, c'est le conflit avec la république de Calvard qui gronde, même s'il faudra attendre la fin du jeu pour voir ce fil rouge réellement évoluer. Mais le jeu possède plutôt un faux rythme, surtout basé sur la vie de nos héros, d'une façon assez similaire au premier, et les différents retournements scénaristiques vont poser pas mal de questions pour lesquelles on ne trouvera les réponses... que dans le quatrième épisode. Malgré tout, le folklore est toujours très développé, extrêmement riche et plein de mystères, ce qui ravira les fans. Les amateurs apprécieront aussi les quelques social link qui pourront pimenter les moments de liberté, avec un fan-service très léger, et un faux jeu de cartes Magic plutôt plaisant. Les autres trouveront probablement là un titre un peu trop bavard, où tous les passages ne sont pas doublés, avec des longueurs presque au niveau d'un visual novel : si vous cherchiez du RPG pur et dur, là, vous allez fréquemment passer plusieurs dizaines de minutes d'affilée sans toucher la manette !

Le chemin de l'acier froid

Et pourtant, dans ses phases RPG, Trails of Cold Steel III est aussi complet et réussi que ses prédécesseurs. On a toujours la même jouabilité bien stylée très solide lors des combats, basé sur le job et le placement des personnages, ainsi que les gabarits de leurs différentes attaques, avec des combats au tour par tour aux nombreuses possibilités. Après avoir équipé ses magies et compétences préférées, on passera à l'offensive avec plusieurs types d'attaques : celles qui requièrent des points de magie et un temps de chargement, mais aussi celles qui utilisent les points d'action pour des dégâts immédiats. Le système de link est toujours présent, tout comme d'autres petites subtilités qui font le sel des combats, et quelques nouvelles fonctionnalités font leur apparition, comme la possibilité de faire entrer son équipe dans une certaine formation pour un temps donné, ce qui pourra attribuer des bonus plus qu'intéressants. Et si les états d'altération peuvent se montrer un poil trop puissants s'ils sont combinés, le système fonctionne et on prend plaisir à affronter des hordes d'ennemis tous plus retords les uns que les autres. Clairement, question RPG, on est sur quelque chose de très solide et prenant, avec pas mal de préparation en amont des combats. Et si on pourra allègrement dépasser les 100 heures de jeu pour en venir à bout, le jeu se montrera très linéaire, n'espérez donc pas de folies de ce côté-là.

Bonne nouvelle, le High Speed mode est disponible d'entrée, et il permet de supporter un peu mieux les quelques soucis de rythme auquel on peut faire face, qu'ils soient scénaristiques ou dans les phases d'exploration. Niveau technique, c'est une petite déception : malgré le passage sur PS4 et l'abandon de la version nomade, il existe au final peu de différences de réalisation avec les volets précédents. Tout est un peu plus fin, et heureusement, tout tourne au poil avec plus de fluidité et de finesse, mais ça reste indigne des ambitions du titre. Et si vous désirez malgré tout flatter votre rétine avec de nouveaux costumes pour vos héros, il faudra passer à la caisse, puisque vous ne pourrez débloquer que de modestes perruques dans les multiples coffres des donjons.