Comme ne l'indique pas son titre, A Fisherman's Tale nous propose de diriger un gardien de phare qui, à ses heures perdues, a réalisé une maquette parfaite de son lieu de travail. Si parfaite qu'elle inclut même une représentation miniature de sa propre personne. Un beau jour, au réveil d'une sieste, il s'aperçoit que toutes ses actions sont reproduites en temps réel sur sa maquette, mais aussi, après avoir regardé par la fenêtre, qu'il est lui-même dans une maquette au sein d'une plus grande version du bâtiment... entrainant ainsi une mise en abîme dans laquelle les versions du phare sont démultipliées et imbriquées les unes dans les autres à la manière de poupées russes qui interagissent entre elles. Cette particularité de gameplay servira de point d'orgue à la résolution d'énigmes qui vous mèneront du rez-de-chaussée jusqu'au sommet du phare.

Y'a pas plus original

Il vous faut une casquette de toute petite taille alors que celle qui traine dans la pièce est de taille normale ? Pas de souci : il suffit de récupérer la version miniature dans la maquette du phare. A contrario, si l'objet doit être de plus grande taille, il suffit de jeter votre version à l'intérieur de la maquette pour qu'il se retrouve en taille XXL dans votre pièce. Pour plus d'explications sur ce gameplay très particulier, nous vous recommandons chaudement d'aller voir le dernier épisode de VR Le Futur par l'ami VR Singe, qui vous détaille tout cela parfaitement.

Côté énigmes, étant donné que la narration est fortement privilégiée, on avance sans véritable point de blocage. Dans le pire des cas, de subtiles indices (désactivables dans les options) sont donnés par l'intermédiaire de la voix off en cas de longue période sans avancée. Pour mener à bien l'aventure, les deux PS Move (obligatoires), serviront de représentation graphique de vos mains grâce auxquelles on pourra saisir les objets. La captation dans l'espace étant assez limitée sur le PSVR, du fait de l'utilisation d'une seule caméra frontale, il est possible d'appuyer sur un bouton pour allonger la portée d ses mains et ainsi agripper des objets qui se trouvent éloignés sans se déplacer. D'autres touches sur les deux PS Move permettent en sus de réorienter les angles de vue. Enfin, pour les déplacements du personnage, le jeu propose un système de téléportation comme on en a déjà vu dans de nombreux titres tels que Doom VFR par exemple.

Le vieil homme et le phare

L'histoire est joliment racontée, de manière poétique et dans un style qui n'est pas sans rappeler les titres de Giant Sparrow (The Unfinished Swan, What Remains of Edith Finch), avec une certaine tristesse onirique qui se dégage du voyage proposé. C'est bien écrit, mais surtout bien narré grâce à un excellent doublage français. Malheureusement, à l'utilisation, le titre est desservi par une maniabilité qui s'avère parfois frustrante, du fait d'une gestion des collisions des objets attrapés régulièrement défaillante, qui les fait traverses le décor. Un aspect négatif qui devient particulièrement agaçant lors du dernier puzzle du jeu, où l'on se retrouve à se battre contre les bugs alors que la solution à l'énigme est évidente. L'autre point noir du jeu vient de sa faible durée de vie. Pour boucler l'aventure, composée de quatre chapitres, il vous faudra tout au plus 2 heures, et cela sans véritable élément qui pousse à la rejouabilité par la suite. Un aspect du jeu qui en freinera certainement plus d'un, malgré toutes les autres indéniables qualités du titre, en termes de gameplay et de narration comme on vous l'a détaillé ci-dessus, mais aussi en termes graphiques.