Republication de notre test import du 9 février 2017

Comme tout ses prédécesseurs, Yakuza 6 : The Song of Life se sera fait très longuement attendre en occident. Mais pour les fans comme pour les nouveaux venus, l'attente valait la peine. Toshihiro Nagoshi et toute son équipe concluent avec brio la saga de Kazuma Kiryu. Ici encore, le très sérieux et parfois triste de la quête principale côtoie le décalé, rocambolesque et parfois tout simplement drôle des quêtes et activités annexes. Dans son test import, Rudy indiquait que le jeu est très bavard et qu'il était nécessaire de bien comprendre le Japonais pour pouvoir profiter de la version japonaise. Bien évidemment, les choses sont plus simples ici comme l'intégralité du jeu a été sous-titrée en Anglais. L'équipe de localisation de SEGA a parfaitement réussi à rendre les situations et relations compréhensibles pour un occidental et a même rajouté des explications sur la culture japonaise sur les écrans de chargement (à noter également que, même si Yakuza 6 dispose de son propre scénario qui commence et se termine dans le jeu, des rappels des événements des précédents jeux sont également proposés pour permettre aux novices d'en apprendre davantage sur la saga). Dommage en revanche que les sous-titres soient, une fois de plus, uniquement disponibles en Anglais. Les anglophobes auront par conséquent du mal à comprendre l'intrigue. Cette dernière, une des plus poignantes de la série, est toujours aussi bavarde et nécessite de longues heures de lecture. Depuis la sortie de Yakuza 0, la licence Yakuza bénéficie d'une nouvelle dynamique. Cette dernière ne sera cependant jamais pleinement exploitée tant que SEGA ne proposera pas des sous-titres dans les différentes langues européennes.

Romain Mahut


Ci-dessous une mise à jour de notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise fournie par notre partenaire nin-nin-game.com


Si vous lisez cette critique, c'est que vous devez déjà être familier avec la série des Yakuza. Pour les quelques téméraires qui voudraient débuter avec l'épisode 6, voici un court résumé... Dans les jeux Yakuza, on suit les aventures du plus classe, du plus sensationnel et du plus badass des yakuza, j'ai nommé Kiryu Kazuma. Cet homme n'a peur de rien et distribue les tartes et les pains avec plus de panache et de rapidité que les meilleurs pâtissiers d'M6.

Quand il ne s'en prend pas à une dizaine de loubards à la fois, Kiryu s'occupe de sa nièce adoptive, Haruka Sawamura, qui doit être l'un des personnages ayant le moins de chance dans tout l'univers du jeu-vidéo. Je ne vais pas m'étendre sur son histoire, pour éviter les spoils, mais on va simplement dire que beaucoup de personnes veulent la voir morte tout au long de la série. Elle réussira malgré tout à s'en sortir pour ouvrir un orphelinat avec Kiryu dans l'épisode 3. Pour connaître la suite, je vous invite grandement à jouer aux précédents épisodes des Yakuza (pour ceux qui n'en ont pas la possibilité, des résumés sont proposés dans Yakuza 6). Mais commençons donc notre critique !

Save the idol, save the world

Yakuza 6 débute directement là où s'arrête l'épisode 5. Kiryu est dans un sale état et Haruka décide de quitter son métier d'Idol pour retourner s'occuper des enfants à l'orphelinat. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu. Kiryu est condamné à une peine de prison de 3 ans pour ses agissements en tant que yakuza. Dans le même temps, des stalkers et autres paparazzis s'en prennent à Haruka et à l'orphelinat où elle s'est installée, à cause de sa démission. Son choix de ne plus être une Idol se révèle beaucoup plus compliqué à assumer et le harcèlement se fait de plus en plus pressant dans les médias et sur les réseaux sociaux. Haruka décide donc de fuir afin d'éviter des problèmes aux orphelins du centre. Trois ans plus tard, lors de la sortie de prison de Kiryu, Haruka est retrouvée dans le coma après un accident de voiture et on découvre qu'elle a donné naissance il y a un an à un bébé nommé Haruto.

Vous avez bien lu, cet épisode traitera d'un sujet aussi sensible que celui des jeunes mamans adolescentes, avec un Kiryu devant se battre contre les mafias chinoises et coréennes tout en s'improvisant baby-sitter de l'extrême. Si ce pitch peut vous paraître absurde, c'est parce qu'il l'est, mais ce n'est pas un problème ! Avec ses dialogues efficaces, ses mises en situation maîtrisées et un jeu d'acteur d'une qualité rare dans des productions vidéoludiques, l'histoire de Yakuza 6 prend vie sous nos yeux comme jamais. Le Dragon Engine, moteur spécialement conçu pour cet épisode, fait un excellent travail à retranscrire les émotions et les détails sur les visages de chaque protagoniste. On reste néanmoins légèrement déçu par la rigidité des personnages lors de certaines scènes (difficile de passer derrière Final Fantasy XV, qui réussissait à insuffler comme jamais une humanité à ses avatars virtuels). Mais le bon côté des choses, c'est qu'absolument tous les dialogues, même ceux des quêtes annexes, ont été doublés. Une première pour la série. Enfin, le final de ce Yakuza 6 divisera certainement les joueurs, mais les 40 heures nécessaires pour terminer l'aventure principale marqueront sans aucun doute l'esprit des joueurs. Pour longtemps.

T'ar ta gueule à la récrée

La série des Yakuza n'est pas uniquement réputée pour ses scénarios, mais également pour son système de combats qui s'inspire énormément des bagarres de rue et du genre beat'em-all. Kiryu est un grand gaillard qui n'a pas froid aux yeux et qui n'hésitera pas si nécessaire à s'en prendre à trois voire dix adversaires en même temps.

À l'inverse des versions précédentes, il n'y a pas de temps de chargement lorsque l'on prend part à un combat, la transition s'effectue de manière naturelle et instantanée. Les passants se regroupent autour de vous et de vos adversaires pour créer une arène de fortune dans laquelle vous pourrez vous lâcher sur vos victimes. Enchaînez les coups basiques avec la touche carré et finissez vos adversaires avec des coups puissants en appuyant sur la touche triangle. Les combats sont jouissifs et, bien qu'il n'y ait plus qu'un style unique de combat, on s'ennuie rarement à faire pleuvoir la justice de Kiryu sur les mâchoires brisées de nos pauvres ennemis. De plus, n'importe quel objet se trouvant à portée peut être utilisé pour vous défendre : un vélo, un cône de signalisation voire un loubard pour taper sur un autre loubard... La partie action, aidée par une mise en scène digne des meilleurs films d'action hongkongais, est simplement grisante.

Chaque fin de combat vous octroiera des points d'expérience répartis en différentes catégories, à assigner comme bon vous semble. On notera cependant que le nombre de techniques de combat et d'armes utilisables par Kiryu ont été sensiblement revues à la baisse dans cet épisode. Certainement un revers du passage au Dragon Engine. Cela dit, il y a largement de quoi faire.

Bac à sable "Made in Japan"

Se battre, achever des quêtes annexes, boire de l'alcool, chanter au karaoké, aller au bar à hôtesses, gérer une équipe de baseball pour ensuite participer à ses matchs, jouer à des jeux-vidéo, jouer au mahjong ou encore faire l'avion avec un bébé sont autant d'actions qui vous octroieront des points d'expérience. Et encore, la liste n'est pas exhaustive ! Si certaines activités annexes vues dans les précédents épisodes de Yakuza, comme le casino par exemple, ont été supprimées, elles ont été remplacées par de nouvelles activités souvent plus sophistiquées et intéressantes. Mention spéciale au "Clan Creator," véritable petit STR proposant son propre scénario.

Rares sont les titres aussi généreux que Yakuza 6. Mais cela ne surprendra pas les fans de longues date. La quantité de quêtes annexes disponibles est simplement ahurissantes et les sujets traités par certaines sont tantôt hilarants, tantôt touchants. Ces quêtes impliquent des échanges de corps, du voyage dans le temps ou encore la gestion d'un bar à chats (et les fans de la série ne manqueront pas verser une larmichette devant certains visages familiers ou références à de précédents épisodes insérés habilement dans les quêtes annexes) ! Si vous n'êtes pas très chats, vous pouvez toujours vous divertir dans l'une des salles d'arcade de Kamurocho. Y sont disponibles des versions Arcade complètes de Space Harrier, OutRun, Puyo Puyo ou encore Virtua Fighter 5, le tout jouable à deux joueurs ! Pour ceux souhaitant un peu plus d'intimité... il est toujours possible de sortir avec les fameuses hôtesses de la saga, mais il y a surtout un nouveau mini-jeu de live chat avec de vraies actrices prêtes à se dévêtir ! Attention, Yakuza commence à toucher vraiment du contenu mature et, même si les actrices ne sont pas complètement nues, on évitera de jouer à ce mini-jeu quand mamie Thérèse passe déjeuner le week-end. Vous êtes prévenus !

Moins cher qu'un billet d'avion

Enfin, comment terminer cette critique sans parler de la justesse avec laquelle ont pu être reproduites Kabukicho et Hiroshima. Yakuza 6 est une magnifique lettre d'amour au Japon et à toutes ses petites particularités qui en font un pays aussi intrigant que charmant. Les sons, les conversations, les affiches de publicité et l'architecture des bâtiments, ou encore les habitants qui vaquent à leurs occupations... il est difficile de trouver une carte postale vidéoludique du Japon aussi belle et aussi pertinente. De plus, le titre offre beaucoup plus de liberté que les épisodes précédents, et on prend un plaisir non dissimulé à se perdre dans les rues et allées de ces deux villes, même si çà et là on trouve encore quelques murs invisibles. La majorité des échoppes et magasins sont accessibles sans temps de chargement, on s'y balade, on y commande à manger, ou y joue un petit peu puis on reprend le cours de nos activités (seul petit bémol, certaines zones de Kamurochô visitables dans les précédents épisodes sont "en travaux," et donc inaccessibles, dans Yakuza 6). On peut même s'amuser à prendre des selfies et, s'y vous faites suffisamment attention, vous verrez que certains passants viendront poser à votre insu lors de ces petits moments de détente que vous souhaitiez immortaliser. Justement, ce sont pour ces petits instants que nous procure Yakuza 6, au demeurant insignifiants mais ô combien immersifs, qu'on se laisse transporter avec tant de plaisir dans l'univers du Dragon de Dojima.

QU'APPORTE LAPS4 PRO ?


Yakuza 6 n'a pas été spécifiquement optimisé sur PS4 Pro. En revanche, utiliser cette dernière pour jouer au jeu est clairement bénéfique. Yakuza 6 est le premier jeu à utiliser le Dragon Engine, et du propre aveu de Toshihiro Nagoshi, ce nouveau et gourmand moteur n'était pas encore optimisé lors de la sortie du jeu. De plus, le jeu souffre de screen tearing et de ralentissements assez marqués dans certaines scènes. Sur PS4 Pro, ces défauts disparaissent. Même si les environnements de Yakuza 6 sont beaux sur n'importe quel modèle de PS4, l'expérience optimale sera donc obtenue sur PS4 Pro.