Pratiquer le sport de Tiger Woods avec Mario et ses amis ou encore avec les singes de Super Monkey Ball, ça avait déjà un petit goût exotique. Mais avec des Mechas de plusieurs dizaines de mètres prêts à bousiller des immeubles entiers pour réussir un drive ? Personne n'y avait pensé. Jamais. Et pourtant, quelle idée lumineuse ! Une idée que No Goblin a concrétisé avec 100ft Robot Golf sur PS4 et qui promettait énormément.

Blame it on the Bogey

En se lançant dans la campagne solo, qui fait office de tutoriel de luxe, on découvre qu'il s'agit bien d'un jeu de golf, avec différents clubs, du vent, ses surfaces plus ou moins domptables... Et quelques aménagements. En apprenant à se familiariser avec tous les robots du jeu, dont les pilotes se voient présentés à travers de jolis saynètes, on réalise que les règles officielles de la discipline ne sont pas toujours appliquées. Pour certaines missions, il sera question de parvenir au trou en un nombre de coups minimum. Mais l'idée principale et innovante, c'est que plusieurs géants d'acier peuvent se trouver sur le "green" en même temps avec pour objectif d'atteindre leur but le plus vite possible. En évitant soigneusement de se précipiter et en utilisant des pouvoirs spécifiques qui permettent, par exemple, d'accélérer ou de maîtriser la sphère dans les airs. Et en en profitant, quand l'occasion se présente, pour troller les autres concurrents en bloquant ou détournant la balle qu'ils viennent de taper. Magique, n'est-ce pas ?

Super green

Dans l'esprit, c'est assez enthousiasmant - et cet automate géant piloté par cinq Welsh Corgis Pembroke fera fondre plus d'un coeur. Dans les faits, malheureusement, on est loin de l'extase. En dépit de la sympathie que l'on peut avoir pour le design général et les personnages qui s'expriment dans des cinématiques semi-fixes rappelant des anime des années 90, il faut reconnaître que le tout laisse perplexe. Difficile d'occulter des environnements des plus sommaires, des déplacements lourdingues (avec une pose risible lorsque l'on active les réacteurs permettant de flotter), un manque d'ambiance sonore satisfaisante et une redondance assez affolante - notamment au niveau de commentaires, en anglais, volontairement calmes, drôles une fois mais pas quinze. Niveau golf pur, rien de folichon non plus. On ne réclamait pas forcément une simulation autorisant à gérer tous les paramètres possibles. Mais la visée du point de chute, parfois compliquée à cause d'une caméra inadéquate et l'application de la puissance, à travers des jauges testant votre réactivité , se révèlent peu satisfaisante. La faute également à une physique de balle qui paraît des plus aléatoires et dont on ne comprend pas toujours les réactions.

Ni Putt ni soumis

Reste évidemment, histoire d'ajouter un peu de sel, la possibilité de customiser sa boîte de conserve et pouvoir se lancer dans des parties à plusieurs, jusqu'à 4 online et en local (avec écran splitté). On peut effectivement y voir un intérêt... Mais casser du building mal modélisé en choeur pour arriver le plus vite à la fin du parcours ne rend pas l'expérience plus emballante, d'autant que le contenu se montre limité et qu'on a la sensation de retomber sur les mêmes circuits (plus d'une trentaine situés en ville, dans les montagnes, sous l'eau ou encore sur la Lune...). Dernier mot sur le mode PlayStation VR. Il vous placera en haut du robot que vous incarnez sans changer quoi que ce soit, si ce n'est que vous pourrez avoir une meilleure vue de l'endroit ciblé et que vous pourrez mieux jeter un oeil sur les alentours en jouant en solo. Et c'est tout. Pas de quoi rehausser l'intérêt, malheureusement.