Bienvenue au Manoir de votre oncle Qwadrangle, inventeur de génie. Enfin non, pas bienvenue. Cela fait plusieurs fois que votre mère vous envoie tenir compagnie à votre étrange tonton, et vous n'êtes pas mieux accueilli maintenant que lors des occasions précédentes. Mais aujourd'hui le vieux fou semble dans une sale situation dont vous allez devoir le tirer du haut de vos dix ans (ou douze ?). Il s'est coincé dans une dimension parallèle, un truc comme ça... À vous le gant quantique qui vous servira à traverser les nombreuses pièces du manoir remplies de lasers, de robots, de trous béants, de scientifluide échappé des tuyaux, et de meubles. Pleins de meubles, clonés à l'infini par la machinerie locale. Tout ça pour rétablir l'électricité, avec les remarques acerbes de votre oncle en fond sonore. Car où qu'il soit, il reste capable de vous voir et vous juger.

Surf d'intérieur

Vous débuterez votre périple avec le premier pouvoir du gant : passer dans la dimension « fluffy » où tout devient cotonneux et léger. De quoi soulever le plus encombrant des coffres et le projeter. Si vous repassez dans la dimension normale alors qu'il est en vol, vous pouvez être certains qu'il cassera la vitre qui vous bloque. Plus tard viendra la dimension lourde, où tout devient très pesant et indestructible. Puis le temps ralenti. Et enfin la gravité inversée. Vous finirez par lancer des tables, sauter dessus pendant qu'elles sont figées dans l'espace, pour ensuite voyager au-dessus du vide et entre les lasers en jouant avec la gravité et l'effet de momentum. Tao Pai Pai serait fier de vous. Bien entendu, vous n'aurez pas toujours accès à toutes les possibilités du gant. Il faudra faire avec le postulat de base de chaque zone.

Cf Penny Arcade

Même s'il existe une légère répétitivité dans l'enchaînement des puzzles (et je ne parle pas du décor), il faut bien dire que les résoudre se révèle toujours extrêmement satisfaisant. On se sent intelligent, agile, beau et fort. Ne rêvez pas, l'histoire principale n'est pas trop difficile non plus. Vous bloquerez par manque de concentration à la rigueur. Faites un tour cinq minutes et ça ira mieux après. Personnellement, ce sont tous les passages avec des interrupteurs et des ventilateurs géants qui m'ont donné le plus de mal. Vous comprendrez en jouant. Sinon, il existe une série de challenges « hors scénario » qui se montrent largement plus retors. Plus des objets à ramasser dans chaque niveau, si vous les trouvez, et le besoin irrépressible de rejouer pour terminer dans les temps ou sans mourir une seule fois. Côté durée de vie, tout va bien.

Manque un morceau de gâteau

Un huge success, Quantum Conundrum ? Presque. Disons que l'enrobage n'est pas à la hauteur de la barre qu'a pu placer Portal. Certes, l'humour est présent. Il est même omniprésent. Voir envahissant : les nombreux commentaires de votre oncle font souvent mouche, mais parfois ils sonnent bien trop forcés, comme certains autres gags. Pareil pour la petite créature Ike qui ne sert à rien, ni à l'ambiance, ni à l'histoire. Histoire qui d'ailleurs possède une conclusion bien décevante. Et ce n'est pas une chanson originale sympa en générique de fin qui rattrapera le tout.

On se contentera donc de l'aspect puzzle pur et dur de Quantum Conundrum, même si l'ambiance Cartoon Network n'est pas déplaisante (sans compter certaines références adultes : quand on nomme un niveau d'après un roman d'Haruki Murakami, je dis chapeau). Espérons aussi du DLC, soit pour rajouter des salles, soit pour proposer une suite/fin satisfaisante. De quoi offrir au jeu une... nouvelle dimension. Ahah ! Ahem.

Quantum Conundrum est dispo sur PC. Il sortira le 10 et 11 juillet sur PSN et XBLA.