Vous connaissez tous le principe du casse-briques, c'est un des plus vieux concepts de jeu vidéo. Une balle, une raquette, des briques à casser via ces deux ustensiles... le tout sans perdre cette grosse farceuse de baballe qui adore rebondir là où on ne s'y attend pas. À partir de cette base simple et efficace, déclinée en dizaines de jeux ces vingt dernières années, les frenchies d'Arkedo ont décidé d'apporter leur touche toute personnelle. Déjà parce que la DS permet bien plus de fantaisies que nos consoles d'antan (ayé, je parle comme papy), et ensuite parce qu'ils sont tous fous. Mais ça, je l'avais déjà dit.

Lifting sans cicatrices

Sur le principe, Nervous Brickdown est un casse brique "normal". Mais sa réalisation en fait un titre atypique et attachant. Parlons déjà "poids" : plus de cent niveaux, répartis en une dizaine de mondes aux ambiances totalement différentes, et un gros (gros) paquet de bonus à débloquer. La petite équipe à l'origine de ce titre a clairement voulu ne pas faire un titre "à l'économie", et n'a pas ménagé ses efforts pour ça. Il y en a pour tous les goûts : des mondes colorés un peu enfantins, d'autres oldschools qui tireront une larme de nostalgie aux plus anciens, du flashy d'inspiration Tron, etc. Et à chaque fois avec un gameplay qui varie. Quand on débarque dans le monde des fantômes, avec son décor 3D qui claque, on est surpris par le scrolling vertical permanent, qui oblige à suivre la balle, à éviter les objets fixes qui peuvent bloquer la raquette, le tout en massacrant des blocs récalcitrants au stylet dès qu'ils passent sur l'écran tactile. Tout ça en soufflant sur sa DS pour repousser les fantômes qui sont insensibles à vos autres "armes"... Oui, dans le métro vous passerez pour un débile avec ce titre. Je veux dire, plus que d'habitude.

Ne pas paniquer

À chaque monde donc, une nouveauté dans la présentation et le gameplay, et pas seulement dans le look des briques à détruire. Il faut donc prendre soin de garder ses neurones actifs. Sinon, on passe pour un abruti, comme moi quand j'ai oublié qu'on pouvait harponner les requins au stylet dans le monde aquatique, et faire des bulles pour orienter les plates-formes immergées. Le tout pour pouvoir timer le sauvetage des petits bonshommes avec ma raquette-sous-marin. Forcément, sans ces 2 éléments, je trouvais la difficulté mal dosée... Quand je vous dis que ça change à chaque monde.

Prévoir une DS de rechange

Pourtant, Nervous Brickdown n'est pas un titre facile. Ho non. Vous allez en perdre des parties. Plein. Pour plusieurs raisons, la plus logique étant que certains niveaux sont, à dessein, très ardus. Il faut savoir rester zen, piger le "truc" du gameplay et avancer calmement jusqu'au boss final. Car chaque monde, composé d'une dizaine de niveaux, se termine en effet par un boss toujours original, dont il faut aussi comprendre les faiblesses. Et parfois, c'est très très difficile de ne pas balancer la console contre le mur le plus proche, de frustration. Casuals gamers : vous êtes prévenus. La deuxième raison, je l'ai découverte en faisant tester le jeu à d'autres et en discutant avec ceux qui l'ont acheté lors de sa sortie américaine, il y a quelques semaines : certains joueurs ont beaucoup de mal à suivre la balle entre les deux écrans de la DS. Pour être franc, j'ai eu le problème environ 5 minutes lors de ma première partie et j'ai totalement oublié ce détail. Visiblement, ce n'est pas le cas pour d'autres qui sont vraiment perturbés par le système.

La DS en duo

Pour être complet, Nervous Brickdown propose aussi de jouer à deux, chacun sur sa DS (une seule cartouche suffit), avec un mode coopératifs. Le but est de jouer chacun avec sa raquette pour venir à bout du niveau, avec une petite finesse bien sadique, qui oblige chaque joueur à ne toucher la balle que lorsque celle-ci est de la même couleur que leur raquette. Bonjour les engueulades quand le partenaire manque de réactivité...

La question qui fâche

La foule en délire veut savoir, c'est l'heure : "on achète ou pas ?" scande-t-elle en rythme, devant la déesse caisse-enregistreuse. Argh, la question piège ! Vu la note, vous aurez compris que de mon côté, la réponse est oui. Mais on ne parle pas de Bioshock ici. Nervous Brickdown est un casse-briques, il faut donc supporter les fondamentaux du genre. Si vous n'avez jamais accroché à ce type de jeu, peu de chances que vous changiez d'avis malgré les ajouts. Ça reste une histoire de raquette et de balle. L'autre réticence pourrait venir de la difficulté, parfois vraiment élevée, qui pourrait rebuter le joueur DS formé à Nintendogs. Mais si vous aimez les challenges, que la course au hi-score vous motive, vous aurez entre les mains un produit cultivé avec amour, beau, doté d'une bande-son qui colle impeccablement à chaque niveau et qui saura vous surprendre. Ce qui, vous l'avouerez, est un tour de force pour un breakout-like.

De toute façon, un titre qui vous accueille avec une image de carotte et d'hameçon quand on n'a pas joué depuis un moment et qui vous colle un chien qui fait du breakdance dans les crédits ne peut pas être mauvais.