L'histoire de Rayman ne casse pas trois pattes à un canard laqué, mais a le mérite de plonger directement dans l'ambiance. Et puis, vu l'univers onirique qu'elle décrit, elle est finalement totalement légitime. Pour faire simple et très "manichéen", des Lums (1000 très précisément), des êtres de lumière qui composent le coeur du monde de notre "petit d'homme", ont été enlevés et emprisonnés dans des cages métalliques par des Pirates. Rayman part donc à leur rescousse, et doit en délivrer un maximum de 50 par niveau. Comme ces derniers sont souvent bien cachés, il va falloir scruter un peu partout, via la caméra subjective, pour les dénicher, puis enfin trouver un moyen d'aller les délivrer. Tout comme les fameux "Ptizêtres", moins nombreux, mais tout aussi bien cachés, qui ne demandent qu'à être libéré. Cette "astuce" fait d'ailleurs partie intégrante de la replay value du jeu, puisqu'il n'est nullement nécessaire d'y arriver du premier coup pour venir à bout d'un niveau. En revanche, si vous parvenez à réaliser le score parfait, un niveau-bonus s'ouvre alors en guise de récompense... Le décor est planté. Il va falloir la jouer serré, et être une véritable fouine pour dénicher tous les Lums du monde. Fort heureusement, la difficulté est suffisamment bien dosée pour vous tenir en haleine. Progressive comme dans tout bon jeu, elle invite à continuer sans cesse son aventure.

Une 3D immersive

Vous l'aurez compris, et je vous sens d'ores et déjà impatients à ce sujet : qu'en est-il de la 3D, puisque c'et tout de même l'ajout (l'atout ?) majeur de cette version ? Comme l'intertitre l'indique fort justement, elle est "immersive" au possible. Remarquablement exploitée, elle invite au voyage, et vous fait pénétrer plus avant dans le monde onirique de Rayman 3D. Les personnages rencontrés ici et là paraissent réellement vivants, et les multiples insectes, plantes et animaux qui peuplent ce monde (papillons, poissons, oiseaux, touffes d'herbe...) semblent littéralement sortir de l'écran, pour peu que vous soyez proche d'eux. Le revers de la médaille, car il y en a tout de même un, c'est le caprice d'une caméra, qui s'emballe parfois un peu trop et qu'il faut souvent réajusté. Il se peut, en effet, que vous restiez "bloqué" sur un objet au premier plan... Attention alors à la double image qui se crée alors, et qui peut en gêner certains. Fort heureusement, les graphismes améliorés, plus fins et colorés, apportent de la douceur à l'ensemble, et confèrent à l'univers Raymanien, une touche absolument superbe. A mi-chemin entre le pastel et la peinture à l'eau pour les décors (ou à l'huile, je ne sais plus).

Jouabilité maximum

Rayman se dirige parfaitement bien. J'ajouterai même qu'il se laisse littéralement faire, sous vos doigts boudinés et grâce notamment au fameux Pad circulaire de la 3DS. Il répond parfaitement aux injonctions de votre cerveau donc, qu'il soit en l'air avec sa fameuse "hélico-chevelure", lorsqu'il balance son super coup de poing (à débloquer plus tard dans l'aventure), ou bien lorsqu'il s'agit de sauter de plate-forme en plate-forme. La nage sous-marine est également agréable, pour peu que l'on ait compris le mécanisme. Un bouton pour plonger, un autre pour remonter, le tout dirigé facilement au Pad. Si globalement, il n'y a aucun souci de ce côté-là, les développeurs ayant parfaiement su maîriser le "portage", et s'adapter à la nouvelle console portable de Nintendo, en revanche il est dommage que l'écran tactile ne soit pas utilisé pour étoffer un peu le gameplay. idem pour le micro qui aurait pu être utilisé pour souffler sur des passages secrets (c'est un exemple), ou même l'utilisation de la détection de mouvements de la 3DS. Evidemment, c'est un "bête" portage, fort réussi au demeurant, mais si Ubisoft peut y penser pour la suite, ce serait tout simplement un grand pas pour l'homo-videoludique.

Quelques défauts, quand même ?

Oui, comme dans tout bon jeu qui se respecte, quelques mini-défauts inhérents sans doute à un "remake", viennent parfois agacer un jeu par ailleurs sacrément réussi et accrocheur. Mais c'est un peu pour chipoter aussi. Les sons tout d'abord, semblent parfois saturer dans les aigüs. Les haut-parleurs de la 3DS crachent alors leurs poumons, et vous vrillent littéralement les oreilles. Heureusement, les musiques sont absolument superbes et contribuent bien évidemment à vous happer dans ce monde fait de lutins et de Les vues de caméra sont également parfois à la ramasse et pas toujours idéalement placées. Il faudra alors la repositionner pour éviter de tomber dans le vide ou assurer face à ses ennemis. le coup de bloquer la caméra tout en tirant est d'ailleurs fort agréable, face à un ennemi plus coriace. Ceci étant dit, je n'ai pour ma part, été que très légèrement gêné par ces petits soucis.

Au final, si on aurait tout de même souhaité avoir quelques niveaux supplémentaires, un gameplay un peu plus étoffé, utilisant les nombreuses fonctionnalités de la 3DS... bref une prise de risque un peu plus osée de la part de l'éditeur, Rayman 3D reste sans conteste l'un des 5 titres majeurs du lancement de la 3DS en Europe. Beau, jouable, doté de magnifiques musiques et d'une replay-value appréciable, le remake promis sort grandi de cette conversion, d'autant que la 3D relief lui apporte ce surplus d'immersion, qui manquait finalement lorsque le titre est sorti à l'époque. Bref, du grand Ubi ! On ose désormais imaginer de grandes choses pour le remake de Zelda : ocarina of Time....