Si à côté des autres papes de la plate-forme Sony, Sly reste confidentiel, il ne fait aucun doute que ces trois épisodes sont des jeux d'une qualité n'ayant rien à envier à celle des séries plus connues que sont Jak & Daxter, Crash Bandicoot (époque Naughty Dog) ou Ratchet & Clank. Côté gameplay, comme côté univers et narration, le ton, la variété et la précision du gameplay, la direction artistique cartoon et l'humour de Sly 1, 2 et 3 ont fait de la série de Sucker Punch (inFAMOUS) ma préférée du genre sur PlayStation 2. Pour tous ceux qui sont passés à côté, l'occasion de croquer ces trois jeux à moins de 40 euros est assurément une bonne nouvelle.

Pour l'amour du livre

Sly Raccoon, premier jeu de la série, a 7 ans au compteur. C'est logiquement le plus faible des trois, avec son héros qui n'a qu'un point de vie pour progresser, une réalisation même remasterisée qui accuse un tantinet son âge, et un gameplay pas encore aussi parfait que celui des suivants. Néanmoins, ce premier contact avec l'univers du raton-laveur reste passionnant. Sly, héritier de la famille de maîtres-voleurs des Cooper, y part à la recherche du Volus Ratonus, véritable relique de son art et de sa famille subtilisé depuis sa tendre enfance par un groupuscule de 5 ordures qui en ont fait au passage un orphelin. Avec ses potes d'enfance Bentley (la tortue géniale) et Murray (l'hippo fortiche), il nous emmène dans une aventure de pure plate-forme, tout juste mâtinée d'infiltration, en tentant d'échapper à l'inspectrice Carmelita Fox pour réunir les 5 parties du bouquin et prouver qu'il est digne de son héritage. Déjà varié, il introduit des mécaniques de progression avec de nouveaux pouvoirs pour le raton à chaque morceau du volume récupéré, et une structure en "épisodes" ; 5 mondes introduits par un niveau spécial, puis articulés autour d'un hub central donnant accès, lorsqu'on a conquis un nombre de clés suffisantes, à chacun des niveaux.

Clockwerk dérange

Sly 2, en son temps, a su non seulement gommer les quelques imperfections agaçantes du premier, mais aussi introduire plus encore de variété dans l'action proposée, même si le coeur de la recette n'avait pas changé. Sly, de retour avec ses deux potes, se retrouve dans l'obligation de contrecarrer les plans de nouveaux méchants qui ont pris possession des morceaux du grand boss de fin, Clockwerk, disséminés la fin de l'épisode original. Toute la clique est de retour, y compris Carmelita, avec de nouveaux talents à son actif. La production fait elle aussi un bon en avant, et passe incroyablement bien dans cette version remasterisée HD. Avec une réalisation toujours aussi soignée, un level design plus brillant et varié que jamais, une ambiance cartoon délicieuse sans un once de niaiserie, l'épisode achève de consacrer la série comme un représentant de prestige de la plate-forme.

Du début à la fin, le raton convainc

Sly 3 débarque pour sa part en 2005, et contre toute attente, parvient une fois de plus à convaincre, alors que les autres séries connues du genre peinent à se renouveler. Si certaines nouveautés s'apparentent plus au gimmick qu'autre chose (les niveaux en 3D stéréoscopique, révisés dans cette compilation HD pour exploiter les technologies d'aujourd'hui), l'introduction de nouveaux personnages jouables dans le gang Cooper suffit à renouveler l'intérêt et la variété une fois de plus, tandis que Sucker Punch n'a pas perdu une once de son talent narratif. Un troisième épisode qui abuse presque de cette variété de gameplays et de scènes uniques, au risque de proposer une histoire un tantinet moins bien rythmée que dans le second, mais c'est du pinaillage de fan, car Sly 3 reste un des tous meilleurs titres de plate-forme sortis sur PlayStation 2. Il se paie même le luxe de modes 2 joueurs amusants pour prolonger l'expérience autrement.

Alors, c'est vrai, la compilation elle-même apporte finalement peu de nouvelles choses, les mini-jeux étant plutôt anecdotiques. Mais indubitablement, pour les fans de plate-forme qui sont passés à côté de cette incroyable série, c'est une occasion en or de mettre la main sur 3 grands jeux qui, en dehors peut-être du premier, n'ont finalement pas pris une ride, tant au niveau gameplay que visuel puisque l'optique Cel-Shading et le bond en 720P se marient particulièrement bien. Et même moi qui les ait essorés en version originale, j'ai replongé avec un plaisir familier mais toujours rayonnant, comme celui d'un feu de cheminée, l'hiver venu, qui rassure, réchauffe, et crépite délicieusement dans l'âtre d'une maison familiale.