Comme ça, au premier abord, en voyant de simples images de The Club, on se dit qu'il s'agit d'un shoot à la troisième personne comme on voit ouatemilliard tous les ans... et on est alors bien loin du compte. En effet, si la jouabilité est identique aux autres jeux de ce type, le gameplay, lui, est complètement différent : l'objectif principal n'est pas de tuer tous les ennemis qui se présentent, mais de chercher à obtenir le meilleur score possible, à la manière d'un Tony Hawk... Si, si, vous avez bien lu.

Tenue Incorrecte exigée

Avant de décrire ce concept, attardons-nous sur le background. Ne vous en faites pas, ça va être rapide... The Club, société secrète surpuissante et surfriquée, dont les membres sont aussi riches qu'anonymes, organise un petit tournoi à la cool, dans lequel huit énergumènes, assez caricaturaux dans leur genre, sont kidnappés puis lâchés dans des environnements hostiles. Pour remporter le trophée, ils doivent arriver au bout des épreuves imposées en tuant un maximum d'ennemis. Mais attention, on ne se contente pas de tirer à tout bout de champs : pour marquer le plus de points possible, il faut enchaîner les cibles sans temps mort, façon combo. Lorsqu'un sbire est éliminé, le score augmente et le multiplicateur se met en route. Une jauge, associée à ce dernier, descend progressivement si l'on reste inactif... Pas question donc de traîner comme dans un jeu de tir classique, dans lequel on élaborerait une stratégie : il faut au contraire avancer et tirer sans s'arrêter, comboïser sans prendre le soin de vérifier si l'on est à découvert ou pas, pour bonifier encore et toujours son multiplicateur.

Fire & Forget

Si le gameplay s'avère assez perturbant au début, on se prend rapidement au jeu et on apprécie le rythme frénétique que l'on doit forcément s'imposer. Dès la seconde où l'ennemi est à terre, on pense déjà au suivant en fonçant le plus rapidement possible, le tout en scrutant l'écran à la recherche d'une cible ou même de panneaux (ces derniers augmentent le multiplicateur et servent de "link" pour conserver un combo intact entre deux ennemis). Le titre est composé de huit environnements différents, chacun d'entre eux possédant plusieurs épreuves (six en moyenne). Ces dernières n'offrent pas toujours le même objectif : on retrouve le classique niveau dans lequel il faut trouver la sortie en scorant un maximum, la survie, où l'on doit résister à un assaut d'ennemis pendant une période de temps donnée, dans un zone fermée de la map... On a également la course, avec son parcours prédéfini et son nombre de tours à parcourir, et enfin la course classique, où il faut atteindre la sortie du niveau avant la fin du temps imparti. Toutes ces épreuves ont pour point commun la recherche constante du scoring, qui doit être le plus élevé possible si l'on veut remporter le tournoi.

Une jolie déco

Techniquement plus que valable, The Club affiche des graphismes assez classes, qui compensent un certain manque de personnalité, esthétiquement parlant. Les maps possèdent pour leur part un niveau de détail véritablement élevé. Idem côté animation : rien à redire étant donné que c'est assez spectaculaire tout en restant parfaitement fluide, en toute circonstance. En ce qui concerne le gameplay atypique, il est effectivement accrocheur... tout du moins au début. The Club fait en effet partie de ces jeux qui nous poussent à faire, refaire et refaire encore les mêmes niveaux, à la recherche de la séquence qui permettra de faire le combo parfait. Car une fois que l'on maîtrise bien les différentes techniques, on se rend compte que le level design est assez bien pensé pour que l'on puisse obtenir des phases ahurissantes, où tout s'enchaîne sans une seconde de répit. Tout cela offre une marge de progression assez énorme.

Un jeu, un trip

En réalité, parmi les joueurs de The Club, il y aura deux catégories de personne... je le vois trop arriver ! D'un côté, ceux qui aiment relever les challenges et qui sont assez obsessionnels pour recommencer un niveau mille fois jusqu'à atteindre la perfection, de l'autre, ceux qui ne le sont pas et qui se contenteront d'enchaîner les épreuves rapidos. Si les premiers prendront leur pied, les seconds trouveront probablement le jeu bien trop répétitif, lassant, et ce malgré la variété des environnements. A vous de voir dans quelle catégorie de joueur vous vous trouvez. Néanmoins, il faut savoir aussi qu'en sus de l'aventure principale, le mode multi (jouable à 8 online) est bien complet, grâce à une bonne quantité de modes de jeu somme toute efficaces. Notez d'ailleurs que l'on peut construire ses propres épreuves, mais c'est avant tout à réserver aux acharnés.

Toute sortie est définitive.

En bref, The Club est un trip résolument old-school. Soit on adhère et on prend un gros plaisir à enchaîner (et refaire) les niveaux cent fois, à la recherche du combo parfait, soit son gameplay laisse de glace et on vogue de niveaux en niveaux sans réelle conviction. Dans tous les cas, on peut néanmoins dire que Bizarre a fait techniquement du bon boulot et s'est bien décarcassé pour nous offrir un jeu qui, à défaut d'être génial, est résolument original dans son concept.