La gamme eSwap est la tentative de Thrustmaster pour se démarquer du tout venant du gamepad. Il faut dire que ce marché très concurrentiel est dominé de la tête et des épaules par les fabricants de consoles : sur PlayStation, c’est la manette Sony qui écrase la concurrence quand les pad officiels Xbox dominent outrageusement le monde Xbox et s’offrent, au passage, l’univers Windows. Comme le nom l’indique, les eSwap se distinguent par la possibilité de modifier les contrôles en échangeant certains modules. Sans doute pour rogner sur le tarif, l’eSwap S Pro Controller revoit toutefois la proposition à la baisse, mais elle perd aussi pas mal de sa pertinence.

Une version « budget » de l’eSwap X Pro Controller ?

Sur le papier et Thrustmaster ne s’en cache pour ainsi dire pas, l’eSwap S Pro Controller est donc une déclinaison plus accessible de la manette haut de gamme que le Français a mis au point pour les Xbox Series X|S. Pour autant, cela ne se ressent pas directement et au premier coup d’œil posé sur la manette, on a plutôt l’impression d’un périphérique de grande qualité, aux finitions proches de la perfection comme en témoigne le ressenti des sticks, des boutons, des gâchettes.

Bien sûr, il n’est pas question de comparer les produits Thrustermaster avec le premier pad « no name » venu, mais même les plus grands fabricants se sont parfois loupés en essayant de descendre en gamme. Ce n’est clairement pas le cas ici et l’eSwap S Pro Controller paraît même très proche de sa grande sœur : on repère simplement quelques changements de position pour certains des boutons d’interface et, bien sûr, la disparition de certaines options de personnalisation.

« Bien sûr », car c’est surtout à ce niveau que Thrustmaster a fait des économies. Il n’est par exemple plus ici question de pouvoir modifier les poignées en achetant certains kits de personnalisation. De la même manière, seuls les deux mini-sticks sont montés sur des modules interchangeables. De fait, certains éléments de construction paraissent plus simples sur cette manette et si ses dimensions sont pour ainsi dire identiques à celles de sa grande sœur, la version ‘S’ perd quelques grammes au passage, ce qui n’est d’ailleurs pas un mal, au contraire.

Les mini-sticks constituent donc la seule option de personnalisation pour l’eSwap S Pro Controller. Aucun module accessoire n’étant livré avec la manette par Thrustmaster, il va falloir se rendre sur la boutique du fabricant pour faire l’acquisition des modules supplémentaires et c’est peut-être là que le bât blesse. En effet, on ne pourra par exemple échanger le mini-stick de gauche avec la croix directionnelle pour bénéficier d’une disposition symétrique, façon PlayStation.

La croix directionnelle étant « soudée » à la manette, on ne pourra pas non plus la remplacer par un disque ou quoi que ce soit d’autre. Même si les choses ne sont pas forcément très visibles sur le site de Thrustmaster, le principal changement possible sera donc de troquer les mini-sticks pour des modules S2 NXG ou S5 NXG et remplacer les capuchons par des modèles concaves / convexes. Par rapport à l’eSwap X Pro Controller, on perd beaucoup en latitude.

Ergonomie, confort et précision

Heureusement pour Thrustmaster, le Français a d’autres atouts que la seule modularité de sa manette ou plutôt, il dispose d’autres fonctionnalités pour en ajuster les commandes. Ainsi, en plus de disposer deux boutons supplémentaires au dos du pad, le fabricant a intégré deux petits curseurs : avec deux positions chacun, ils sont simplement là pour réduire la course des gâchettes qui leur sont rattachées. De fait, on profite de courses « normales » ou de courses 50% inférieures.

Autre intérêt de l’eSwap S Pro Controller, son logiciel de personnalisation qui se montre aussi complet que sur les précédentes versions et fait aisément concurrence à l’interface de personnalisation de Nacon. On peut ainsi définir des zones mortes pour les sticks et ajuster leur courbe de sensibilité. Il est aussi possible d’agir sur la puissance des vibrations ou, plus classique, de modifier la fonction de la plupart des commandes : c’est ce que l’on appelle le « mappage ».

De fait, il devient possible d’agir de manière assez profonde sur les réactions de la manette et même si cela ne s’adresse qu’à un public restreint, ces options sont intéressantes. Sachez cependant que si vous ne réglez rien du tout, vous profiterez malgré tout d’une manette d’excellente facture. La réactivité des sticks est impeccable, de même que leur retour au centre. Le capuchon par défaut est très agréable et ne glisse pas le moins du monde, peu importe la longueur des sessions.

On regrette évidemment que Thrustmaster ne livre même pas un petit jeu de capuchons convexes pour les modifier, mais la plupart des joueurs ne s’en laisseront pas compter. Ils profiteront aussi de boutons très agréables, sensibles juste ce qu’il faut. Un rapide commentaire pour évoquer une croix directionnelle précise qui ne pose aucune difficulté pour trouver les diagonales. Enfin, s’il est subtil, le grip des poignées fait son office. Il ne faut cependant pas espérer mieux que sur l’officielle Xbox

FICHE TECHNIQUE

  • Prix : à partir de 130 euros
  • Poids : environ 300 grammes
  • Dimensions : environ 160 x 62 x120 millimètres
  • Connexion : filaire USB-C (3 mètres)
  • Connectique supplémentaire : USB-C, jack 3,5 mm
  • Compatibilité : PC, Xbox One, Xbox Series X|S
  • Où acheter : Site officiel