Alors que bien des commentateurs à la langue trop pendue s'évertuent à prophétiser l'arrivée d'un nouveau modèle de Switch doté d'un affichage 4K, c'est donc avec la technologie d'écrans OLED que Nintendo met à jour sa console de 2017, délaissant ainsi la petite dalle LCD qui équipait jusqu'alors les versions classiques et Lite. C'est évidemment ce changement qui s'avère le plus notable, puisque les caractéristiques techniques n'ont pour ainsi dire pas bougé d'un pixel, elle la Switch OLED est donc équipée comme sa grande sœur d'un processeur NVIDIA Tegra X1, en attendant peut-être mieux.

La taille, ça compte ?

Avec son écran d'une diagonale de 7 pouces (ou 17,78 centimètres), la Switch OLED s'adresse avant tout aux joueurs nomades qui souhaiteraient profiter d'une meilleure image lors de leurs sessions de jeu, loin du confort de leur canapé. Sur ce point, la promesse est largement tenue : avec ses diodes superposées, l'écran affiche de bien meilleurs contrastes en toutes circonstances, et ce n'est évidemment pas le ténébreux Metroid Dread qui nous laissera penser le contraire.

Mais que ceux qui ne gouteraient que peu aux nouvelles aventures de Samus se rassurent : tous les jeux - à commencer par ceux du catalogue first-party - profitent de l'éclairage OLED, et malgré la présence persistante de quelques reflets en extérieurs, cette nouvelle Switch permet de jouer dans de meilleures conditions, même sans avoir à pousser la luminosité au maximum. Un bon point, surtout lorsque l'on sait que la batterie de 4310 mAh est également similaire à la version d'origine. Et quitte à s'inscrire sur la durée, les 64 Go de mémoire embarquée devrait repousser pour quelques temps l'achat toujours indispensable d'une carte microSD.

Ravalement de façade

Le confort visuel est également perceptible en mode nomade, puisque les deux centimètres de diagonale supplémentaire offrent l'impression de profiter (un peu) plus d'une surface réservée à l'affichage. L'impression est renforcée par la diminution des bords latéraux, qui passent de 12 à 5 millimètres, un plus non-négligeable pour ceux qui auraient encore l'habitude de basculer en mode Table afin de défier à la volée un ami un peu trop vantard dans le toujours plus colorée Mario Kart 8 Deluxe.

C'est d'ailleurs dans ce mode que l'on savoure l'une des principales modifications apportées à l'ensemble : grâce à un pied de 16,5 centimètres, contre 2 seulement sur la Switch classique, le modèle OLED profite d'une véritable stabilité, et cache désormais le numéro de série auparavant visible sous la console. Les sessions de jeu en extérieur permettent d'ailleurs de profiter de nouveaux haut-parleurs bien plus qualitatifs. Avec une sortie doublée en façade, et un spectre sonore bien plus fin, ils sont l'un des ajouts les plus perceptibles de la console, et permettent de savourer un peu plus ses victoires. Les plus respectueux continueront toutefois d'utiliser leur casque grâce à la prise mini-jack, et n'y verront que du feu.

Les boutons d'allumage et de volume ont eux aussi été redessinés, mais c'est sans doute l'ouverture permettant d'évacuer le chaleur dégagée qui a fait l'objet du plus grand soin : Nintendo semble avoir retenu les erreurs de la console d'origine, et a ainsi équippé la Switch OLED d'un ventilateur plus efficace, et d'une meilleure protection extérieure face aux éventuelles poussières. La console ne dégage plus autant d'air chaud en mode nomade, et nous laisse ainsi espérer une bien meilleure stabilité sur la durée.

Vous auriez dû dire "câblé"

En ce qui concerne la prise en main, il faudra se contenter d'un terrain bien connu, tant la Switch OLED s'évertue à conserver les Joy-Con d'origine, et ce malgré les nombreuses levées de bouclier qui font régulièrement l'actualité. Nintendo l'avait promis, et a tristement tenu parole : les Joy-Con fournis avec la console (et le Joy-Con Grip dont on aurait presque oublié l'existence) portent le même numéro de série que ceux décriés, et l'on se demande à quoi joue le constructeur.

L'avantage, c'est qu'ils sont évidemment interchangeables entre les deux modèles, tout comme le nouveau dock. Comparer le dock de la Switch OLED et celui de 2017 revient presque à mettre côte-à-côte la DS Lite et l'originale : les bords carrés font désormais place à un design arrondi bien plus esthétique, et le panneau entièrement détachable à l'arrière permet de passer ses câbles avec plus de facilité, y compris pour profiter d'une prise Ethernet qui manquait clairement. Rappelons d'ailleurs aux joueurs férus de jeu en ligne que le dock en question sera vendu séparément, bien que les modalités restent encore à déterminer.

Inutile, donc, de dépenser 349 euros si vous êtes avant tous intéressés par la stabilité d'une connexion filaire. Avec de telles similitudes, pas étonnant que les accessoires officiels proposés depuis plusieurs années accueillent sans mal la belle : ceux qui ont déjà investi dans une sacoche de transport Nintendo n'auront pas à repasser à la caisse pour partir à l'aventure, au propre comme au figuré.