C'est la petite surprise du chef : la réintroduction d'une orientation à la FIFA Street. Autrement dit, plus besoin de réfléchir à des formations ou des tactiques. Ici, si l'on n'oublie guère les passes, c'est le skill individuel qui paie. Et le nombre de buts, toujours. Le Volta Story sera le point de départ pour les pratiquants plutôt solitaires. L'idée est, avec un avatar masculin comme féminin, de grimper les échelons du football de rue en affrontant différents teams et de connaître un tant soit peu les bases de sa culture, avec un fond de scénario, bien sûr. Pour les plus compétiteurs, on n'oubliera pas évidemment le jeu en ligne où son équipe créée de toutes pièces, qui pourra toujours se voir customisée grâce à des éléments chopés ici et là sur le Volta Shop. Un vrai jeu dans le jeu, comme FUT, en somme.

Le trick sélectif

Oubliez donc les rectangles verts de plusieurs dizaines de mètres et autres obligations d'intransigeance défensive. Avec Volta, les terrains sont (forcément) plus petits. Et ça va vite. Un peu plus rapides que dans le jeu original, les matches n'ont pour objectif que de vous laisser humilier l'adversaire sur des petits périmètres avec des actions farfelues et des gestes inaccessibles pour le commun des mortels. Le spectacle avant tout, dans des environnements urbains du monde entier - où des DJ pourront mettre le feu pendant que vous mettez des reins. La maniabilité un tantinet simplifiée laisse accéder à tout un éventail de mouvements totalement dans l'esprit, à base de sombreros, de petits ponts et de cafés-crèmes si chers à Jean-Michel Larqué. Tout dépend bien entendu du niveau du possesseur de la balle. Le clou du spectacle demeure le droit, pour certains, d'arrêter le ballon sur la ligne de but et le pousser délicatement de la tête pour qu'il rajoute un pion au compteur. Aux dizaines de mouvements s'ajoutent le fait que certaines surfaces disposent d'un mur avec lequel on a le droit de composer. Marquer en bande ? Pourquoi pas.

Avec ou sans gardien ?

On trouve différents types de rencontres - avec du 3 contre 3, 4 contre 4 et 5 contre 5 - pour lesquelles le choix d'un gardien de but ou non vous appartient. Et suivant votre choix, certaines choses changent. Sans gardien, les cages seront minuscules. Le système de tir exigera une orientation manuelle, comme dans les mini-jeux d'entraînement. Cela demandera donc un peu de pratique et de doigté. Mais lorsqu'un Goal keeper s'en mêle et que le cadre s'agrandit, les frappes se voient à nouveau automatisées. Une subtilité qui pourrait bien permettre de faire le tri entre les joueurs de différents niveaux, et les laisser s'amuser comme ils l'entendent.

Mais encore faudra-t-il y trouver son compte sur la longueur. Volta le peut-il ? S'ajoutant à la pléthore de distractions déjà disponibles dans FIFA 20, il risque de n'offrir qu'un renouvellement assez limité aux amateurs de balle au pied. Son approche, son dynamisme évident ne devraient pas suffire à masquer un style qui, dénué d'autres composantes du football, peut vite tourner en rond.

ON L'ATTEND... UN PEU
Le mode Volta constitue un supplément intéressant, permettant à FIFA 20 d'avoir une offre absolument démentielle de variété pour les mordus de foot. Mais de là à imaginer qu'on y passera autant de temps que sur les rencontres 11 contre 11 et sur FUT... L'approche est plaisante, très dynamique, laisse parler le skill et l'imagination, se montre bien enrobée et complète, avec un peu de dépaysement, mais a les limites de n'importe quel autre jeu qui a tenté le coup dans ce style. On peut se tromper, mais il n'a pas forcément la stature d'un game changer. À moins qu'EA Sports ne se décide à remettre Kool Shen, commentateur français sur FIFA Street premier du nom, au micro. On verra bien tout ça le 27 septembre prochain sur PS4, Xbox One et PC.