Toutes les grandes marques gaming se tournent vers la marché de l'arcade. Le secteur se développe non seulement grâce à la scène VS Fighting, mais également à l'aide d'un regain de succès pour tout ce qui concerne l'émulation et la nostalgie de l'arcade. Il est en effet bien plus simple d'investir dans un stick arcade que de se refabriquer une borne.

Le Panthera était apprécié pour ses capacités de personnalisation lors de sa sortie et il utilisait des composants classiques et éprouvés. Cela lui a malgré tout valu quelques désagréments et une mise à jour firmware de sa carte mère a permis de diminuer sensiblement son temps de réaction. Ce nouveau stick corrige-t-il d'emblée ce défaut ?

Bis repetita

Etant directement issu de la version sortie cet été, il est bien normal que l'EVO lui ressemble énormément. Le boîtier est presque identique dans sa forme générale. Le bord biseauté du côté du joueur est toujours aussi confortable pour accueillir les poignets et les soutenir. La répartition des touches est identique, avec les commandes Playstation dans le quadrant supérieur droit et un layout Viewlix pour les touches d'action. La fonction de verrouillage en combat est toujours aussi pratique et ne risque pas de bouger accidentellement avec un switch va et vient.

Le principal changement concerne l'apparition d'une fonction d'inhibition du micro. Razer comble ici une grosse lacune du Panthera original en ajoutant une prise casque à son stick. Il fallait donc pourvoir mettre le micro en muet au besoin et c'est d'une simple pression sur cette touche que cela est possible. En outre, elle sert également à modifier à la volée le niveau sonore du casque. Une fonction très pratique. En parlant de fils, le câble USB de 3m n'est plus sécurisé par vissage (il n'est plus non plus tressé), mais en le coinçant dans le plastique du boîtier. Il est assez pénible à mettre en place et à ranger, la plaque du compartiment de rangement n'ayant aucun mécanisme de verrouillage. Elle se maintient fermée avec un système de ressort et devient donc gênante quand il faut déployer le câble ou le ranger.

Sur la droite, on retrouve les boutons select et start qui ne sont pas concernés par la fonction de verrouillage. Mais cette position prévient tout risque d'appui accidentel pendant une partie. Ces touches restent standard. Razer ne le précise pas dans ses données, mais une fois la bête ouverte, il semble bien que ces boutons soient des OBSF-24 comme dans la version précédente. Le stick reste également un Sanwa JLF-TP-8YT enchâssé entre des plaques de métal.

En revanche, le toucher des boutons d'action est assez différent et pour cause. Razer a décidé cette fois d'intégrer son propre matériel et une fois les entrailles de la bête ouverte, on constate effectivement que le système n'est pas standard du tout.

Des modifications surprenantes

La disposition Viewlix des boutons est contemporaine et classique, mais Razer a délaissé les boutons Sanwa pour mettre en avant son savoir faire. En l'occurrence il s'agit de matériel propriétaire avec une carte sous chaque bouton. La marque californienne garantit ainsi ses boutons pour 30 millions de frappes.

Mais ce choix a également des implications contraignantes, en particulier pour ceux qui souhaiteraient personnaliser leur matériel. Razer annonce d'emblée que la décoration de plaque peut être changée pour que le look du stick colle au style de son utilisateur. C'est en effet faisable, mais au prix d'une session pénible de dévissage d'une bonne demi douzaine de vis par l'arrière du socle sans compter la dernière à côté du joystick. Certes, cela offre un aspect lisse et sans visserie sur le dessus, mais c'est contraignant pour qui aime varier les plaisirs. Pour dévisser la boule du stick, il faut également passer un tournevis plat par un orifice peu pratique à l'arrière... Bien entendu, Razer met à disposition un fichier de modèle pour ceux qui veulent personnaliser l'artwork de plaque.

Sur l'aspect extérieur du Panthera EVO, vous aurez sans doute noté que le logo de la marque a disparu de la face biseautée. Le bouton d'ouverture facile a disparu. Il n'est plus question d'accéder aux entrailles su stick sans jouer du tournevis (non fourni bien sûr). Ici encore, il faut retirer une bonne demi douzaine de vis supplémentaires pour découvrir que chaque bouton d'action possède sa propre carte électronique. Si vous aviez envie de changer les boutons pour avoir un toucher qui vous correspond, passez votre chemin, ou prévoyez du temps pour le bricolage. On peine à comprendre ces choix, la conception générale étant tout sauf pratique pour le customiser. C'est pourtant une caractéristique très importante dans cette gamme de prix !

De plus, un démontage en règle jusqu'à la carte mère, révèle que la qualité d'assemblage n'est pas irréprochable. La nappe de connexion à cette dernière par exemple n'était pas correctement verrouillée et des fils de colle traînaient en travers du boîtier.

Une prise en main correcte

On peut râler parce qu'il est compliqué à ouvrir, mais le but premier d'un joystick, c'est tout de même de se poser et de l'utiliser. Alors qu'est ce que cela donne une fois qu'on l'a sur les genoux ? Cela donne de bonnes choses concernant sa réactivité. On est pas surpris par le stick qui est un grand classique et les touches sont très "'légères" au toucher et sensibles. Un plus pour les shoot qui demandent à ce qu'on martyrise les commandes.

En revanche, la plaque en plastic a tendance à se déformer légèrement à l'appui. Elle ne dispose d'aucun renfort dans sa partie centrale et peut donc s'enfoncer un peu. C'est dommage, car cela donne un sentiment de fragilité, alors qu'en dessous il y a bien une plaque en métal qui garantit une bonne solidité à la fois sur la stabilité du joystick et des boutons.

De plus, son poids plutôt léger (1,3Kg de moins que le Panthera, il est aussi légèrement plus petit) vient renforcer ce sentiment de fragilité et l'absence de grip sur l'ensemble de la surface de la base diminue sa stabilité. Encore un point qui donne le sentiment qu'il y a moins sur cet EVO que sur la version initiale. On aurait pu corriger cela avec une plaque de lest, mais comme il est compliqué à ouvrir...

C'est d'ailleurs le sentiment général sur ce matériel. Il fonctionne parfaitement et fait ce qu'on lui demande, mais mis en face à la fois de sa version originale et de la concurrence dans cette gamme de prix, il est incontestablement en retrait. Comme si Razer avait absolument voulu réduire les coûts un peu partout.

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EN RÉSUMÉ :

UN PANTHERA AMPUTÉ

Le Razer Pathera EVO est clairement une régression par rapport à son prédécesseur. N'offrant que des éléments de personnalisation limités, un niveau de finition inférieur, ainsi qu'un confort moins aboutit, on se demande bien ce qui a pu pousser Razer à le vendre presque aussi cher que la version initiale. A ce prix, la concurrence propose bien mieux, à l'image d'un Daija chez nacon. Seule amélioration notable, l'arrivée de la prise jack 3,5mm et des fonctions de gestion sonore. Le seul conseil à donner concernant l'EVO c'est d'attendre une baisse de prix pour qu'il soit intéressant ou de rester sur la version initial que vous prendrez soin de mettre à jour. C'est à cette condition que l'on pourrait se satisfaire d'avoir un joystick PC correct pour jouer sur PS4 et PC. Car le EVO perd également sa compatibilité PS3.

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ON A AIMÉ : ON N'A PAS AIMÉ :
  • L'arrivée d'une prise casque directement sur le joystick.
  • le système de gestion sonore
  • Le système de personnalisation esthétique peu pratique
  • L'impossibilité de le customiser facilement
  • la qualité d'assemblage
  • Le rapport prix/prestations
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FICHE TECHNIQUE :
  • Prix : Environ 200€ (décembre 2018)
  • Compatibilité : PS4, PC
  • Joystick : Sanwa JLF-TP-8YT
  • Type de grip : Balltop
  • Boutons d'action : 8 x Raze et 2 x OBSF-24 (select et start)
  • Turbo : Non
  • Connectique Fixe USB de 3m
  • Prise casque : Oui, en façade droite
  • Mécanisme d'ouverture : Non
  • Dimensions : -
  • Poids : 2,1 Kg (câble compris)