Après avoir tellement entendu parler
de ce jeu, lu de critiques plus élogieuses les unes que les autres
qui m'invitaient au voyage, j'avoue que l'attente était énorme. Qui
dit attente énorme dit cependant exigence, notamment pour un tel jeu
qui promet un émerveillement des sens, un délice visuel et le
partage d'une émotion poignante. En se lançant dedans on se dit
donc « Allez, transporte moi, émeut moi! », et lorsque
l'on s'attend le plus à être ému, le risque de passer à côté de
l'émotion est grand. J'en ai fait la triste expérience avec Ico il
y a des années, dans lequel je n'avais pas ressenti cette poésie
que l'on m'avait promise. Ce précédent me faisait redouter la même
chose avec Okami.

 

Ce soir mon voyage s'est achevé après
une quarantaine d'heures qui m'ont parues bien courtes.

 

Après quelques heures passées dans
cet univers, tous mes doutes étaient balayés un à un, et je
sentais que je tenais là quelque chose qui aurait dû faire date. La
patte graphique est une œuvre d'art absolue comme on en voit si
rarement, et je pèse mes mots à l'heure des consoles HD, ma PS2 m'a
giflé. Voir cet univers crayonné en mouvement est un régal, et
l'on se surprend parfois à ne rien faire, observer les décors comme
on observe un beau tableau, à le balayer des yeux à la recherche de
nouveaux détails.

 

Passé la claque graphique l'aventure
se poursuit, dans un univers riche, coloré, vivant, ou l'inspiration
s'est très clairement trouvé du côté des Zelda, à tel point que
la frontière entre hommage est plagiat peut parfois sembler très
mince d'ailleurs. On découvre une jouabilité instinctive et précise
comme son modèle, qui s'enrichit au fil du jeu avec l'acquisition
des nouvelles techniques de pinceaux, qui nous permettent d'interagir
avec notre environnement. Quel régal de refaire jaillir la nature et
les fleurs dans cet univers inondé par les ténèbres! On se sent
alors touchés, envahis d'un sentiment de satisfaction, car dans
Okami, toute bonne action a un sens et est récompensée à un moment
ou un autre. La Déesse que l'on incarne n'aura donc de cesse de
redonner ses couleurs à ce monde souillé par le mal, un combat
classique dans son thème, mais exceptionnel dans sa réalisation.

 

Et Okami ne serait pas non plus ce
qu'il est sans un environnement sonore magnifique. L'OST du jeu fait
partie des plus belles jamais créées avec ses mélodies
enchanteresses et oniriques, transformant le simple fait de se
balader dans les plaines en petit bonheur.

 

Pour en revenir à des choses plus
terre à terre, la progression du jeu se veut très efficace et sans
fausse note, à l'instar de la série des Zelda une fois de plus,
entre donjons, villages et exploration. On ne se lasse pas, et en cas
de petit coup de pompe, il y a toujours des choses à faire dans
l'univers d'Okami, qui fourmille de choses à découvrir.

 

J'ai beau chercher, j'ai bien du mal à
trouver des défauts à ce bijou parfaitement travaillé, quelques
choix scénaristiques sont discutables, mais je ne peux les évoquer
sous peine de spoiler gravement, je me contenterai donc de dire
qu'ils sont à l'appréciation de chacun, ceux qui y ont joué
reconnaîtront certainement ce dont je parle.

 

Au final, vous l'aurez compris, un jeu
qui m'a transporté, à l'heure où j'ai souvent du mal à me lancer
dans une nouvelle aventure, Okami est une brise rafraîchissante qui
me permet de continuer à croire en le jeu vidéo et qui ravive ma
flamme de gamer.

C'est donc avec quelques années de
retard que je peux enfin dire Merci Clover Studio, et Au Revoir.