Accuellir un nouveau rejeton, dans le genre archi usé du beat them all se fait toujours avec une pointe d'appréhension, mêlée à de l'excitation. Mais désabusé, on se méfie toujours un peu...

Depuis qu'avec God of War, le genre a trouvé son maître, la concurrence peine à vraiment se démarquer, l'ombre de Kratos posant problème aux développeurs. Il y a pourtant eu des essais réussis, Darksiders, Bayonetta, Dante's Inferno (quoique ce sera plus discutable pour certains), mais aucun d'eux trois n'a pourtant laissé de vraie trace dans notre ADN vidéoludique. Il y a God of War, c'est puis c'est tout, les autres peuvent aller se la mettre bien profond.

Si je me suis interessé à Castlevania: Lords of Shadow dès sa présentation, ce n'était pas pour les beaux yeux de Gabriel, mais parce que Kojima avait promis de s'interesser au projet et d'y apporter ses appréciations pendant sa gestation. Le Monsieur n'est pas n'importe qui, et il y a toujours quelque chose de brillant dans ses productions, je croisais les doigts pour qu'il détinde un peu sur Castlevania. A vrai dire, la démo ne m'a pas du tout convaincu, je me suis royalement fait chier. Encore un de ces jeux exigeants où la moindre QTE ratée donne lieu à un pitoyable Game Ever. Encore un de ces titres à la mise en scène léchée qui cache une misère de level design. Encore une licence qui ne sait plus quoi faire pour engranger du poignon. Et globalement, je me suis ennuyé ferme pendant cette démo.

Un peu masochiste, et surtout parce que les bonnes critiques m'ont encouragé, j'ai investi quelques brouzoufs dans cette galette. Et j'ai pris une grosse claque dans la gueule. Voilà, Castlevania est le God of War 3 que j'esperais, une évolution logique du genre, un vrai défouloir mais pas que, il y a beaucoup de choses autour. Des hommages/plagiats, des énigmes, un gameplay profond, une durée de vie solide, une mise en scène millémétrée, un vrai univers, des moments cultes comme on les aime, et des boss mémorables qui font trembler.

J'aurais sans doute apprécié un éventail d'armes plus varié, pour apporter de la variété, heureusement, on peut acheter diverses améliorations qui rendent les combats de plus en plus dynamiques jusqu'à la fin. Enfin, un vrai point positif: la difficulté. Alors qu'aujourd'hui, beaucoup de titres se finissent sans grande difficulté, Castlevania propose un vrai challenge, avec des boss compliqués à appréhender, et des ennemis intelligents. Rien d'insurmontable, mais on s'y reprend parfois à plusieurs fois avant de se lancer.
Un soft comme je les aime, sûrement mon jeu de l'année!