Le monde a bien changé depuis le dernier épisode puisque ce nouveau jeu se situe 5 ans après la fin de XCOM 2, Chimera Squad vous place comme son nom l'indique aux manoeuvres de l'escouade Chimère qui nest autre qu'une équipe d'intervention qui oeuvre pour la sécurité et la paix dans City 31 (le lieu où se déroule le jeu). Cette ville représente l'ouverture sur "les autres" puisque dans ce lieu tout comme dans l'escouade chimère, les humains, aliens et les hybrides vivent en "harmonie". Des groupes paramilitaires et politiques tentent toutefois de chambouler cet état de faits et veulent pour certains une domination totale de l'Homme. Dès les premières minutes on assiste à un attentat sur un personnage public de la ville, histoire de mettre directement dans l'ambiance. Le jeu a donc une portée moins large qu'un épisode classique car ici nous suivons la vie d'une ville et non de la planète toute entière.

Une échelle plus réduite

Contrairement à Xcom 2 qui propose de diriger un groupe militaire d'envergure internationale, dans XCOM Chimera Squad on dirige une équipe beaucoup plus restreinte qui se compose de 11 personnages dont chacun possède des caractéristiques spécifiques et un comportement uniques. Il y a vraiment le désir de vouloir humaniser au possible ce petit groupe pour en faire une vraie famille. Le studio Firaxis a donc veillé à ajouter suffisamment de dialogues pour rendre tout ceci possible. On notera au passage le doublage français assez inégal. Dès les 10 premières minutes on se rend compte que certains personnages surjouent au maximum et décrédibilisent totalement l'action. C'est dommage et dans le doute on a quand même testé la version originale et il y a là une grosse différence de qualité.

Changement de ton

Cet épisode à la différence de XCOM 2 change clairement d'atmosphère en prenant un aspect BD/Comic qui peut perturber quand on est un habitué de la saga. Mais force est de constater que l'aspect purement artistique est un joli point fort de ce jeu-surprise. On ne peut pas forcément en dire autant de l'aspect technique qui est un peu à la ramasse et qui fait pâle figure face au très récent Gears Tactics. Ça fonctionne toutefois bien avec le genre tactique et ça permet aussi de pouvoir faire tourner le jeu sur une grande majorité de PC sans avoir trop de soucis de framerate. Chaque mission est ponctuée par une cinématique au format Comic avec des plans fixes sur les personnages (comme vous pouvez l'entrevoir via les screenshots qui ponctuent le test). On sent vraiment le manque de budget avec un côté Comic en guise de "cache-misère".

Pour ponctuer chaque mission on doit faire un passage obligatoire au QG pour préparer notre équipe, dans laquelle il est possible d'accomplir certaines tâches secondaires pour débarrasser la ville de ses troubles. Il est aussi obligatoire de modifier petit à petit l'équipement de nos agents avec comme toujours la possibilité de modifier l'armement individuel et les divers équipements de protection.

Une carte de la ville permet de voir l'évolution de la situation avec toujours comme objectif de réduire le chaos. Dans le même ordre d'idée que ce proposait déjà XCOM 2 à échelle planétaire.

Des changements bienvenus

Le titre a fait le pari de modifier en profondeur son système de combat au tour par tour et sa première phase de déploiement/embuscade. Le jeu introduit un système d'infiltration, un système très "SWATIEN" qui permet de placer de part et d'autre d'une entrée principale ou secondaires des agents avant d'entrer dans un bâtiment ou autre. Ce qui permet d'avoir un effet de surprise sur le joueur qui ne sait pas ce qui l'attend à l'intérieur, tout en évitant les temps morts avant l'action comme dans un XCOM 2. On regretta une nouvelle fois cette VF très limite qui traduit le mot "Breach" par infiltration. C'est pour cette raison qu'on parlait d'un système très SWATIEN auparavant car ce que le jeu nomme infiltration est en fait littéralement une phase d'intrusion musclée comme dans une équipe d'intervention policière ou militaire. Et cette phase n'a strictement rien à voir avec de l'infiltration au sens propre. Il est d'ailleurs possible pendant cette phase d'utiliser du matériel comme une grenade flash bang pour désorienter l'ennemi. Ce nouveau système fonctionne très bien.

À l'assaut !

Cette phase laisse ensuite place à du tactique plus traditionnel même si cette fois le tour par tour est par personnage et non par équipe. Ainsi chaque fois qu'un de vos agents entreprend une action, ça sera au tour d'un ennemi d'agir. Ce système permet notamment d'adapter sa stratégie et sa tactique à tout moment puisqu'il est désormais possible d'anticiper un peu plus la stratégie de l'adversaire. On pourrait penser que dans ces conditions le jeu est plus simple mais ce n'est clairement pas le cas quand on sait que la moindre perte d'un agent signifie la fin de la partie. Vos agents ne sont pas remplaçables donc un combat se solde soit par une victoire soit par une défaite et il n'y a pas d'entre-deux possible comme dans XCOM 2.

Vos agents sont suffisamment variés pour élaborer un grand nombre de tactiques différentes. Bouclier magnétique, grenades, fusil sniper... L'arsenal est suffisamment vaste et varié pour tenter de nombreuses folies. Comme toujours le système de couverture est essentiel pour assurer la protection de vos agents et le XCOM Chimera Squad utilise encore un système de pourcentage sur les chances de réussite d'une action. Ce qui comme dans XCOM 2 laisse parfois place à certaines incohérences comme la possibilité de rater sa cible à moins d'un mètre de distance. Dans l'ensemble le combat est grisant et tant mieux puisqu'il s'agit du coeur de l'expérience. Le moteur graphique vieillissant n'offre sans doute pas suffisamment assez de touche épique aux affrontements mais ça reste tout de même globalement très agréable à gérer et regarder.

Une caméra qui n'en fait qu'à sa tête

Par contre on se serait bien passé de cette caméra CATASTROPHIQUE qui désoriente totalement le joueur à certains moments. Avec parfois des étages visibles dans les bâtiments alors qu'ils ne devraient pas. On espère que ce problème technique sera vite réglé car c'est tout simplement insupportable même si le mini-tarif de 9,99 euros fait passer la pilule un peu plus vite que sur un jeu au tarif fort. On peut tout de même se demander à certains moments si XCOM Chimera Squad n'est pas sorti un peu à la va-vite pour essayer de contrecarrer Gears Tactics (sortie quasiment au même moment). C'est dommage. Dans l'ensemble ça reste toutefois un bon Xcom même si le maître est désormais clairement dépassé par la concurrence.