Tout commence un après-midi alors que notre ami Wario, avachi dans son Futon, zappe des chaînes sur sa télé en quête de divertissement. Et là boum, il tombe sur une émission dont la vedette est un magicien cambrioleur capable de changer d'apparence. Son cerveau torturé ne fait qu'un tour : aguiché par l'appât du gain, il décide de fabriquer une invention révolutionnaire lui permettant d'aller dans le programme télé de son choix.

Piqué au vif dans son amour propre, le très râblé Wario pénètre dans l'univers du transformiste comte Cannoli histoire de lui ravir tout ses biens et lui prouver au passage qu'il est bien meilleur voleur que lui. Fraîchement "débarqué" dans le divertissement cathodique du comte, Wario arrive déjà sans peine à lui subtiliser sa baguette magique. Le détenteur de cet objet étrange jouit de la capacité de se métamorphoser en plusieurs personnages aux pouvoirs variés. La seucla.

C'est trop bien de se déguiser

Comme vous l'aurez deviné, Wario Master of Disguise fait l'apologie du déguisement. Notre anti-héro bénéficiera en tout de 8 transformations, à condition bien sûr de mettre la main préalablement sur des gemmes spéciales. Fringué en voleur, le perso peut défoncer des cloisons. Le Cosmonaute (prononcez « cozmonote » comme les anxiogènes frères Bogdanov) quant à lui, possède un pistolet laser. Le peintre-artiste fait apparaître des portes ou des blocs en quelques coups de pinceaux via le stylet bien sûr. Le Wario-génie, affublé de ses lunettes de vision de nuit, pourra détecter les passages secrets. Le Wario électrisé force les serrures des coffres dans l'obscurité. Le capitaine pirate navigue à l'aise blaise sur l'eau. Le Wario dragon détruit les blocs en crachant des boules de feu, et enfin, le Wario diablotin plane dans les airs et gagne de l'altitude lorsque vous soufflez dans le micro ! Bref, comme dirait Peter à son pote Steven dans la Classe Américaine : « c'est trop bien de se déguiser ».

Plateformes, actions et mini-jeux

Sinon le soft est bien évidement un jeu de plateformes à l'instar des autres volets radiculaires de la série. Mais ici, le gameplay a été repensé de sorte que l'on puisse optimiser l'écran tactile de la DS. Et au résultat, la sauce prend plutôt bien ! Pour changer de déguisement, il suffit de dessiner sur votre personnage avec le stylet, ce qui amorcera sa transformation devant vos yeux de merlans frits. Les parties alternent génialement des phases de plateformes pures et dures avec toute une tripotée de mini-jeux bien débiles à la Wario Ware au moment de forcer les différents coffres qui vous tomberont sous la main. Cela ira de l'écrasement de cafards, au banal jeu de coloriage en passant par des résolutions de labyrinthes. Un cocktail détonant de bonne humeur qui ravira les amateurs du héro hussenien de Nintendo par sa jouabilité polymorphe et son ton bourré d'humour. En somme côté gameplay, l'éditeur japonais frappe une fois de plus encore très fort !

Une réussite totale !

Malgré sa réalisation surannée digne d'une Gameboy Advance, Wario Master of Disguise demeure pourtant attachant et passionnant. On se poile aux différentes mimiques surjouées du personnage. Résoudre les diverses énigmes de progression ou errer dans les niveaux labyrinthiques du jeu devient également une véritable drogue. D'autant plus que l'on n'échappera pas ici au légendaire slogan de Nintendo en guise de leitmotiv : « des jeux intelligents ». Parce qu'il vous en faudra de la matière grise pour venir à bout des nombreux niveaux de WMOD en trouvant la bonne combinaison de déguisements et bénéficier des pouvoirs adéquats pour franchir les obstacles. Et si on ajoute à cela la possibilité de pouvoir recompter tout son argent comme le ferait Picsou fantasmant sur un futur trésor, on obtient au final un soft de plateformes furieusement drôle et porté à donf sur l'idéologie de l'ultralibéralisme, prôné par les Sarkozystes. En somme, Wario Master of Disguise en plus de ses qualités ludiques intrinsèques, pourra devenir une source de motivation pour une France en perte d'esprit d'initiative et d'entreprise. Je sais, j'exagère un peu... Mais en fait non.