C'est à peu près comme ça que Julo m'a vendu Vampire Rain. C'est très limité, il faut bien l'admettre, mais en même temps, on ne peut pas décrire le jeu autrement : Vampire Rain, c'est un mauvais jeu d'infiltration avec des vampires et des Swats, doté d'un scénar' qu'Ed Wood aurait certainement refusé...

Dans un futur proche, une dimension parallèle ou autre chose, cela importe peu, les vampires ont pris le dessus sur les êtres humains. Dieu merci, il existe néanmoins une société secrète qui emploie des soldats d'élite formés pour tuer les suceurs de sang. Vous êtes l'un d'eux et, forcément, vous débutez dans le métier.

Les Charlots contre Dracula

Je n'aimerais pas être le scénariste qui a écrit ça. Quoique, quand on y pense, même si ce n'est pas le genre d'oeuvre que l'on met sur un CV, c'est une bonne anecdote à raconter dans un dîner après le dixième digestif. "Hé les gars, vous savez quoi ? C'est moi qui ait écrit le scénar' de Vampire Rain ! Vous vous rendez compte, un jeu avec des vampires et des Swats !" . Là normalement, toute la table se bidonne et on repart avec la blonde à gros seins qui n'a probablement pas compris la portée comique de l'histoire. Enfin bref, Vampire Rain, c'est donc un jeu avec des vampires et des Swats.

Sam contre les vampires

Comme ce sont des Swats super balèzes, ils pratiquent l'infiltration tout en finesse. Pas de "tatapoum" ni de quelconque bourrinage : silence et discrétion sont les mots d'ordre de leur mode opératoire. De toute façon, on ne peut pas faire autrement, étant donné que pendant une très longue partie du jeu, dès qu'on est repéré, on est certain de se faire bouffer en moins de dix secondes tellement les vampires sont surpuissants. Pour la palette de mouvements, c'est simple : prenez Splinter Cell et vous y êtes. On se plaque contre les murs, on rampe au sol, on s'accroche aux tuyaux en hauteur, etc. Tous ces gestes super fourbes et discrets qui s'offrent à vous pour feinter... des vampires. Le gameplay se résume à un melting-pot approximatif de ce que l'on a vu dans les autres titres d'infiltration, sauf que les terroristes habituels ont cédé leur place à des suceurs de sang que les marketeux à l'origine du projet on dû trouver plus "bankable".

Nanar, vous avez dit nanar ?

Pour le même prix, on a aussi (et surtout) un niveau de difficulté tellement élevé que pour finir l'aventure, il vous faudra de looongues heures de jeu. Et des heures de jeu du genre qu'on sent bien passer, à moins que la console ne finisse fracassée contre la télé. Le tout est enrobé de succulents dialogues imparables (en anglais sous-titré) qui émanent de la bouche de personnages super énervés en toutes circonstances, comme si les créatures de la nuit avaient fait du mal à leur mère... Ce qui est le cas de certains d'ailleurs. La jouabilité reste ultra classicos, et quoique bien foutue on retiendra surtout sa rigidité cadavérique. En tout cas, pour un jeu avec des vampires et des Swats, on ne pouvait pas espérer beaucoup mieux.

Au final, j'ai presque envie de remercier l'éditeur de Vampire Rain de l'avoir sorti : il alimentera à n'en pas douter mes conversations de gamer pendant quelques années (voir un nouveau volet de nos Podcasts sur nos pires souvenirs de jeu). Maintenant, il ne manque plus qu'un jeu avec des zombies et des belles bagnoles, des loups-garous adeptes du grand banditisme ou des démons qui enchaînent les passements de jambes, et ma vie sera comblée.