Premier grand changement qu'il faut souligner, Starhawk propose une véritable campagne solo. Si le but de celle-ci est évidement de vous apprendre les rouages du titre avant de vous lancer dans le jeu en ligne, avouons que cette mise en bouche de plus de cinq heures est plutôt plaisante, même si nous étions en droit d'en attendre un peu plus...

Western Space Opera

Affublé d'un scénario agréable réparti sur une dizaine de missions, Starhawk impressionne surtout en solo par sa réalisation, son design et la fluidité de ses rixes. Le héros, Emmet Graves, se déplace avec élégance, rapidité et enchaine les mouvements sans interruption pour un jeu de tir en vue à la troisième personne frénétique. Le tout profite d'une direction artistique vraiment agréable à l'oeil avec des espaces souvent riches en détails et d'une taille importante. On notera aussi l'atmosphère western futuriste, reprise à la fois au travers du look du héros, les environnements et l'ambiance sonore ainsi que les musiques. Un vrai régal à première vue même s'il faut malheureusement admettre que l'ensemble s'essouffle un peu sur la longueur, notamment à cause d'une mise en scène et de voix off peu convaincantes, surtout en français. Pour résumer, l'univers de Starhawk a peu de chance de marquer les esprits.

Tutoriel intergalactique

La campagne solo introduit le joueur dans l'univers de Starhawk et en profite aussi pour le familiariser avec le fonctionnement un peu particulier du jeu. Le but est de permettre à chacun de se faire la main contre des bots dans une campagne scénarisée afin de se préparer au gros morceau, le jeu en ligne. Ainsi, chacune des missions met en lumière plusieurs aspects de l'atout majeur du titre, la possibilité de construire des bâtiments sur les cartes afin d'en modifier l'architecture et par conséquent les stratégies pour gagner. Pour exemple, il est possible de poser des bunkers, de créer des motos et des buggies afin de se déplacer plus rapidement, voire des tanks (un joueur au pilotage, l'autre au tir), ou encore de poser des centrales capables d'exploiter les Rifts, des puits dont l'énergie récoltée est nécessaire à la construction des bâtiments. L'interface de construction est fluide (les bâtisses se construisent en quelques secondes), facile à prendre en main, et se paye même le luxe de ne pas ralentir l'action. Un système pertinent, donc, qui enrichit constamment les affrontements puisqu'au lieu de canarder avec les meilleurs armes, comme dans les autres jeux du genre, on réfléchit à la manière dont il faut poser les murs, les tourelles de défense et autres bunkers. Le clou du spectacle vient de la possibilité de créer des Mechas, les Hawks. Ces robots font un carnage sur terre mais aussi dans les airs en se transformant en vaisseaux à la manière de la série animée Macross. Les grands enfants que nous sommes apprécieront...

Multi Online Battle Big Arena

Si la comparaison avec les MOBA classiques peut paraitre osée, avouons que l'on comprend vite le principe de jeu à plusieurs tant il est simple. Dans des arènes de taille respectable, jusqu'à 32 joueurs se font la guerre au travers de plusieurs modes de jeu. Le but étant de bien se répartir les tâches en contrôlant à la fois les Rifts, le plancher des vaches et l'espace aérien. Il y a bien entendu des cartes de différentes tailles adaptées à certains types de combats et de matériels mais le principe reste le même, on est enfermé dans une arène et il faut prendre un drapeau, survivre en mode chacun pour soi, contrôler une zone ou encore casser l'équipe adverse dans des matchs à mort. Rien de bien grisant et c'est d'ailleurs l'un des reproches que l'on peut faire à Starhawk. Nous aurions en effet apprécié un peu plus d'audace côté modes de jeu. Néanmoins, les parties sont fluides et sur le terrain, il faut réellement jouer en coopération via le micro pour se coordonner et assurer sur tous les fronts, construire les meilleurs bâtisses aux endroits clés, etc. De quoi largement s'éclater sans compter les possiblités d'upgrade et de customisation ainsi que l'option jeu en coopération à deux contre des vagues d'ennemis, les Outcasts, des humains contaminés par le Rift qui font office de grands méchants dans la campagne solo et que l'on peut incarner en multi.

Variété de l'arsenal

Pour finir, sachez que même si la plupart des armes proposées dans ce TPS sont archi-connues, passer du fusil d'assaut, au tank lourd pour revenir au pistolet ou au corps à corps afin d'embarquer dans un Hawk et s'envoler vers les étoiles pour dominer le ciel est un régal. Tous ces passages d'un gameplay à l'autre, variables selon l'arsenal, se font de manière fluide et permettent surtout de varier les activités et les rôles. Avec le Hawk on passe en mode shoot them up à la troisième personne et votre mécha se révèle d'une incroyable souplesse pour réaliser de véritables prouesses aériennes qui procurent d'incroyables sensations lors de séquences de dogfights vraiment jouissives. De même, piloter un buggie à deux est grisant et se jeter à l'assaut d'un bunker adverse avec d'autres comparses dans un tank, pendant qu'un allier bombarde la zone avec son Hawk, laisse des souvenirs impérissables.

Starhawk fait encore mieux que son prédécesseur et s'impose comme une référence du jeu en ligne sur PlayStation 3. Avec une réalisation superbe, une jouabilité beaucoup plus souple et des possibilités tactiques étendues en multijoueurs, il ne pourra que satisfaire les amateurs du genre. Pour autant, la campagne solo aurait gagné à être plus peaufinée et les modes de jeu ainsi que certaines cartes auraient pu être plus variés. Heureusement que le nouveau système de construction vient agrémenter l'ensemble pour proposer un des tous meilleurs TPS multijoueurs du moment.