Avec sa réalisation en voxels (pixels en 3D) rappelant furieusement le travail de nombreux demomakers et sa difficulté qui demande une concentration extrême, Resogun joue sur la corde sensible des nostalgiques du scoring et des adeptes de "la zone". Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le studio Housemarque est un spécialiste des SHMUPs hypnotiques au rythme techno intense, de Stardust en 1993 sur Amiga à Super Stardust HD sur PlayStation 3 en 2007. Resogun partage d'ailleurs avec ce dernier jeu sa "mise en forme". Dans Super Stardust HD, on faisait évoluer son vaisseau uniquement autour d'une sphère, dans Resogun, c'est sur un axe cylindrique. Certes le décor change un peu au fil de la progression à travers les cinq niveaux, mais ça reste léger, tout comme ce nombre d'environnements d'ailleurs. Mais comme évidemment ce jeu, qui évoque également l'indispensable Geometry Wars (déplacement avec le stick de gauche, tir avec le stick droit), donne déjà bien du fil à retordre avec ses boulettes partout et ses patterns à l'ancienne, on a déjà de quoi s'amuser.

Sauver les petits hommes verts

Même si la finalité de Resogun est de détruire toutes les vagues d'ennemis et les gros boss bien massifs qui se matérialisent à la fin des stages, le titre répond aussi à une mécanique plaisante qui demande d'être toujours attentif. Des humains, des silhouettes vertes en fait, sont emprisonnés dans des petites cages de verre, et il va falloir les sauver. Pour ce faire, il faudra détruire en priorité les ennemis entourés d'un halo vert afin que cette lueur se matérialise en boule d'énergie capable de détruire les cages des petits bonshommes. On récupère l'humain, on le dépose au relais, on bénéficie dans le même temps d'un bonus (vie supplémentaire, bouclier...) et hop, le tour est joué. Comme ces sauvetages s'effectuent dans un temps limité avant que les humains ne trépassent, on abusera de son "overdrive", permettant de défoncer les ennemis (celui-ci demandant d'être rechargé après un petit laps de temps) et de son arme de soutien à la puissance considérable, elle aussi soumise à la recharge. Et pour faire le ménage total dans un effet d'onde des plus classes, il y a bien entendu la bombe, dont l'explosion fait la révolution du plan cylindrique. Sans oublier que l'ensemble de la performance repose sur un multiplicateur qu'il faudra constamment alimenter en en cibles touchées pour que celui-ci ne s'effondre pas. Du coup, quand on fait le bilan, on s'aperçoit que si Resogun captive quand on a la confortable manette DualShock 4 dans les mains et un bon casque audio sur les oreilles, c'est parce qu'il condense plusieurs idées de jeu malignes qui constituent un ensemble cohérent. Cerise sur le gâteau : vous pourrez jouer avec un ami en ligne, même si l'âme de ce jeu réside évidemment dans le solo... et dans la manette, habitée, et par laquelle une voix féminine vous indiquera des indications utiles dans vos étapes de jeu.