Aujourd'hui, nous abordons un style de jeu vidéo plutôt obscur chez nous, et qui fait pourtant fantasmer pas mal d'animefans et de geeks : le jeu de drague, ou "dating sim". Un genre très codifié, entre le dessin animé interactif pour l'aspect et l'intrigue, connotés manga, et le livre dont vous êtes le héros pour le choix de vos actions. Celles-ci influeront directement sur vos chances de conclure avec la minette de vos rêves. Souvent considéré à tort comme un bastion pour obsédés puceaux de sexe masculin, ce type de jeu est en réalité aussi populaire auprès des filles, principalement au Japon. Et aujourd'hui est un jour de fête parce que voyez-vous (roulement de tambour) pour la première fois un jeu de drague pour les filles est traduit en français !

Un jour mon prince viendra

Le ton de Princess Debut : Le Bal Royal est très adolescent, voire préadolescent. Pas étonnant d'ailleurs que le character design ait été confié à Momoyuki Kotori. Cette mangaka est publiée dans Nakayoshi, un mensuel de prépublication de mangas destiné aux toutes jeunes filles. De fait, l'héroïne que vous incarnez restera très sage en compagnie des princes de son cœur : un rendez-vous et des dialogues interactifs suffiront à faire naitre une romance ! Mais au-delà de son manque de... piquant, Princess Debut fonctionne assez bien. Même sur une vieille gameuse qui ne devrait pas glousser de plaisir à la vue de Luciano. Surtout parce que les princes sont bien pensés, avec leurs looks et leurs caractères très différents ; mis à part Liam et sa coiffure de monstro-plante et César, le Enrique Iglesias local. Même Kiefer (plus jeune et moins accro au téléphone que son homologue américain) est craquant, avec son look de président du conseil des élèves glacial au dehors mais... bref, je m'égare.

C'est donc ça l'amour...

Avec les dialogues interactifs, les épreuves de danse représentent la deuxième activité principale de notre héroïne. Elles reprennent complètement le principe du très bon Ouendan (Elite Beat Agent dans nos contrées) : taper en rythme sur un cercle puis déplacer le stylet sur l'écran. Mais Princess Debut est beaucoup, beaucoup plus conciliant. Très étonnamment pour un titre en partie musical, le rythme n'est pas un motif de disqualification, et si les tracés sont variés, il faudrait être aveugle pour ne pas réussir à les suivre. Les petites filles (à la base c'est quand même le public visé) ne seront donc pas désorientées, et probablement jamais frustrées. Quant aux plus grandes, elles pourraient s'ennuyer ferme. L'amusement viendra des chorégraphies d'une part, assez fidèles aux styles représentés (tango, valse, paso doble...) et des tenues, bien entendues chatoyantes et toujours de bon goût, quoi que pas toujours assorties aux uniformes de nos princes...

Histoire éternelle

Le gros avantage de Princess Debut, c'est qu'il ne nous condamne pas à la monogamie. Nous sommes donc libres d'épouser nos cavaliers, puis de recommencer le jeu, changer d'avis, ou de partenaire. Il y a au total douze fins qui nous récompensent chacune d'une photo souvenir, et deux autres photos supplémentaires à débloquer. Sachant que chaque intrigue se joue en 3h30 environ, si vous multipliez ce temps par le nombre de princes, vous avez déjà une petite idée de la durée de vie du jeu. D'autant plus que chacun permet de débloquer des accessoires différents, qui permettent de se transformer à la manière d'une magical girl (rappelez-vous Gigi, Creamy...). Ils sont ensuite disponibles dans le mode Salle de Bal, uniquement accessible lorsque vous avez terminé le jeu. Là, vous pouvez encore vous abandonner au délicieux vertige de la valse viennoise ou du fox trot, pour le simple plaisir de battre vos propres high scores. Autant dire que de 7 à 14 ans, (plus si vous aimez vraiment le genre) votre lune de miel princière n'est pas prête de s'achever.