Pour couper court à toute interrogation : oui, je vous rassure, PES 2009 est nettement meilleur cette année. Mais cela dit, ce n'était pas très difficile, tant on partait de loin. Déjà, le titre est mieux fini, on n'a plus cette impression de jeu bouclé à la va-vite pour respecter coûte que coûte les impératifs d'une date de sortie (sauf sur certains aspects que j'aborde plus loin). Du coup, on retrouve effectivement "l'esprit PES" d'antan, et les sensations de jeu se rapprochent des versions précédentes, qui avaient fait le grand charme de la série. Concrètement, cela se traduit par une circulation de balle beaucoup plus agréable, un système de jeu plus efficace, ainsi qu'un rythme nettement mieux ajusté. En outre, on retrouve bien évidemment les fameuses options de management qui ont fait de PES une référence en son temps, ainsi que la ligue master, mais aussi - et c'est la grande nouveauté - l'intégration de la Champions League, dont Konami a récemment obtenu les droits pour quatre ans.

Mieux, mais ce n'est pas encore ça

En partant sur cette base, on pourrait presque sauter au plafond en se disant que la "football tribe" est de retour et tout le tintouin, mais hélas, une fois que l'on plonge en profondeur dans le jeu, on s'aperçoit que le résultat est loin d'être si réjouissant. En fait, pour faire simple, KCET est tombé dans le piège de l'accessibilité. Dans ce PES 2009, tout a été fait pour que ça aille vite... trop vite, aurai-je tendance à dire. En deux ou trois passes, on se retrouve dans la surface de réparation adverse. On n'a plus cette exigence dans la circulation de la balle et la tactique que demandaient ses grands frères. Cela est dû à une IA qui a été revue à la baisse (probablement volontairement, d'ailleurs), afin de donner un rythme effréné aux matchs, avec un grand nombre d'occasions de but. Du coup, on se retrouve avec des situations qui feront bondir les fans de la tablette graphique d'Angel Marcos. Les espaces entre les footballeurs sont parfois hallucinants, par exemple. On se retrouve régulièrement avec de véritables boulevards (surtout sur le long de la touche) qui permettent de faire des courses en solo de 50 mètres. Dès que l'on entre dans la surface de réparation, ça devient confus, les défenseurs se trouent, etc. Du coup, les actions deviennent stéréotypées, déjà-vues. Elles sont certes spectaculaires, mais paradoxalement, elles en deviennent ennuyeuses à force... Bref, on finit par se rendre à l'évidence : PES s'est "arcadisé". Attention néanmoins, ce n'est pas un gros mot, ni une insulte, mais tout simplement ce qui convient le mieux pour résumer le gameplay de ce PES 2009. En tout cas, si on le compare à FIFA 09 qui, cette année plus que jamais, a mis le paquet sur la finesse de la construction de jeu, il ne fait pas le poids en terme de réalisme.

Les erreurs du passé...

Côté technique, on remarque de nettes améliorations. Surtout sur le public, qui n'est plus une bouillie de pixel... Ouf. La modélisation des joueurs est pour sa part de très bonne facture. Un gros travail a été fait à ce niveau, c'est évident. Et surtout, on constate que les textures, plus chaudes que celles de FIFA, rendent le tout plus agréable à l'oeil. En revanche, côté des commentaires, on reste dans le mauvais. Christian Jean-Pierre et Laurent Paganelli sont régulièrement, soit hors du coup, soit ridicules... ou parfois les deux en même temps d'ailleurs. En clair, votre premier geste sera probablement de les couper pour laisser place à l'ambiance du stade, qui s'est légèrement bonifiée. Ce problème récurent de PES n'a donc toujours pas été corrigé, et au fil des années, ça devient plus qu'agaçant. Même constat pour l'interface graphique, d'une autre époque : on se retrouve devant des menus laids, visuellement aussi sexy qu'un tableau Excel.

These are the champions ?

Reste la Champions League, la fameuse compétition européenne que Konami a réussi à récupérer en dernière minute, espérant concurrencer un minimum FIFA au chapitre des licences. De toute évidence, ça c'est fait de manière tellement inattendu que les développeurs l'ont intégrée "à l'arrache". Si l'intro et la présentation fait effectivement vaguement penser aux retransmissions télé, pour le reste c'est confus et ça manque de détails. Le déroulement du tournoi s'en tient au strict minimum, et avec une austérité qui fait peine à voir, tant le potentiel de la licence était pourtant énorme. En gros, étant donné que l'acquisition court sur plusieurs années, j'en conclue que la qualité de ce mode sera peut-être au rendez-vous l'année prochaine...

Aaaah Seabass, réveille-toi !

Au final, PES 2009 n'est pas un mauvais jeu de foot, bien au contraire. C'est même un très bon titre, mais son manque de finition, d'innovation, et surtout cette sorte d'immobilisme que pratique KCET au fil des versions commence à devenir franchement pesant. Surtout que FIFA, de son côté, fait à chaque fois preuve de volontarisme pour faire avancer le schmilblick. Et il y arrive.