Confiée dorénavant aux prétendus bons soins du studio Feelplus, l'affaire ne commençait pourtant pas trop mal. Les cinématiques et diverses cut-scenes ont de la gueule, tandis que les premiers instants sur le champs de bataille impressionnent durablement la rétine, tant la masse ahurissante d'ennemis à moissonner se fait pressante autour de son personnage surpuissant, le tout enrobé d'une débauche d'effets graphiques outranciers lorsqu'on laisse parler la magie. Un sacré morceau de bravoure technique, que la Xbox 360 affiche sans sourciller le moins du monde. Une fois l'introduction terminée, on a la possibilité de customiser sommairement son héros en distribuant l'XP engrangé et surtout de choisir entre plusieurs personnages qu'il faudra débloquer au fur et à mesure de son avancée. Chacun d'entre eux possède sa propre trame scénaristique - qui se recoupent épisodiquement - ce qui oblige parfois à parcourir deux portions de niveaux similaires avec chaque avatar concerné. Un petit côté RPG donc qui n'est pas pour nous déplaire, attendu qu'il sera quasi obligatoire de faire du level-up pour venir à bout de passages beaucoup plus critiques.

Bien vu l'aveugle !

Et là... c'est le drame ! Car que l'on choisisse Galen, Sephian ou un autre protagoniste, on se rend assez vite compte que Ninety-Nights II ne se résume finalement qu'à un bête défouloir décérébré, potentiellement addictif, mais dont l'action se répète ad vitam æternam jusqu'à la nausée dans de loooongs couloirs aux textures souvent grossières, accompagné d'une nappe musicale qui tourne rapidement en boucle. La jouissance visuelle des débuts laisse alors place à une véritable partouze numérique où tous les pixels du jeu sont conviés dans un bordel le plus total, les multiples gerbes de sang omniprésentes à l'écran - et autres effets de particules qui s'invitent régulièrement - ne faisant que rajouter à l'incompréhension ambiante. Retrouver son personnage dans cette bouillie relève dès lors de l'exploit et on se contentera d'appuyer bêtement sur les boutons afin d'y voir davantage plus clair. Et ce ne sont pas les trois niveaux de zoom de la caméra qui y changeront grand-chose. Sans compter que le niveau de difficulté est plutôt élevé, le mode Normal mettant déjà une grosse pression au bout du second chapitre, d'autant plus que les checkpoints sont complètement fantaisistes. Il n'est en outre pas rare de tomber sans prévenir sur des mid-boss soudainement plus retors que les autres, qui vous renvoient par conséquent illico presto à l'entrée du donjon. La haine. D'étranges choix de game design issus d'une époque que l'on pensait révolue, même si ce bon vieux Gauntlet avait au moins le mérite d'être lisible lui... et fun de surcroit.

Bref, inutile de tergiverser pendant des heures, Ninety-Nine Nights II ne viendra pas redorer le blason salement terni d'une franchise qui ferait mieux d'en rester là désormais. On peut néanmoins être sûr d'une chose, c'est qu'il fera le bonheur des ophtalmologues...