En confiant le développement de LittleBigPlanet Karting au studio de Vancouver, United Front Games, auquel on doit récemment Sleeping Dogs pour Square Enix, Sony remet le couvert avec ceux qui avaient déjà réalisé l'honnête mais déjà oublié ModNation Racers. Avec l'univers mignon et farfelu du petit personnage en laine (ou en toile de jute ou en ce que vous voulez...) et son aspect créatif et communautaire, on est en droit de se dire que LittleBigPlanet possède tous les éléments pour proposer un jeu de course de karts inspiré et fou-fou. Sur le papier oui, en jeu, c'est autre chose.

Tous les ingrédients...

On passera rapidement sur le mode histoire de ce LBPK, car oui, à l'instar du jeu de plateforme, le titre UFG en possède un. Même si on retrouve l'humour propre à la série, le déroulement est assez barbant par ces dialogues avec la galerie de personnages qui s'expriment en yaourt vidéoludique façon Okami et Banjo-Kazooïe. Eh oui, dans un jeu de karts, je m'attends à des courses, pas à du bla bla, d'autant plus dans ce baragouinage relou. Mais ce mode histoire qui fait plutôt office de tuto géant, permet de récupérer un tas d'objets, de parures, de motifs, et de débloquer des épreuves différentes des courses traditionnelles ou des affrontements en arène. Ainsi, pourra-ton jouer avec des voitures télécommandées, en vue isométrique, par exemple, où s'essayer à des phases de plateformes avec notre kart. Amusant encore une fois sur le papier, en vrai c'est pas folichon...

...mais la recette ne prend pas

Et c'est bien là tout le problème de ce LBP sur roues, tous les ingrédients d'un Mario Kart sont là, des courses avec dégommage en règle (ou pas), des batailles en arènes, du multi (un passe en ligne est nécessaire pour jouer avec le monde...), mais à aucun moment on ne s'amuse vraiment et cela pour plusieurs raisons. Déjà, comme pour ne pas trahir la physique un peu lunaire du Sackboy dans ses aventures piétonnes, le gameplay du jeu souffre d'une certaine mollesse et c'est globalement une impression de lenteur qui prédomine lors des courses. A aucun moment on ne se retrouve embarqué dans l'intensité d'un tourbillon de folie mécanique comme peut en proposer Mario Kart. Ajoutez à ça des objets peu inspirés (si ce n'est l'avance rapide, pour griller des places), directement pompés toujours sur les courses du plombier, mais qui par leur logo, ne sont pas immédiatement reconnaissables, ceux-ci étant bien trop génériques. Là où on a tout de suite idée de l'utilité d'une banane ou d'une étoile chez Mario et ses fous du volant, ici on ne se rappellera jamais vraiment de l'effet de ce que l'on vient de ramasser, à moins d'y jouer des heures, et ça, on n'en a pas forcément envie, d'autant que si les morceaux de musique durant les courses sont assez sympas, les tracés ne réservent pas vraiment de surprise. On ne gardera pas un circuit en tête comme on peut le faire avec d'autres jeux et on préférera se tourner vers la communauté pour retrouver des valeurs sûres.

Mario Copykart 64

Des valeurs sûres comme la Ferme Meuh Meuh ou le Désert Kalimari, car on le sait, c'est dans les possibilités de créations que LittleBigPlanet déploie sa puissance. Pas d'exceptions à cette règle, les possibilités sont toujours immenses et c'est ainsi que l'on peut se tirer la bourre sur les célèbres circuits de Mario Kart 64, reproduits par de petits fortiches de la communauté. Car si on s'ennuie un peu avec ce gameplay si peu nerveux et le manque de fun général, en termes de création de circuits, mais aussi de personnalisation du kart et de son pilote, y a de quoi faire ! Du choix du modèle de véhicule (dragster, 4X4, bentô...) au son de son klaxon, de sa couleur, ses motifs et de ceux du petit Sackboy à son volant, c'est un vrai coffre à jouets auquel on a affaire. Mais malheureusement, l'aspect de son kart et de son bonhomme ne constituent pas l'élément essentiel de ce type de jeu et on se demande pourquoi rouler sur des copies de circuits de Mario Kart, quand on peut jouer à l'original ou à un autre jeu du genre autrement plus réussi et pêchu que LittleBigPlanet Karting, j'ai nommé Sonic & All-Stars Racing Transformed, disponible sur la même console.

Toutes les mamans vous le diront, vous aurez beau avoir les meilleurs ingrédients du monde, si ce n'est pas fait avec amour, votre recette ne vaudra rien et votre plat sera loupé. Dans le cas de LittleBigPlanet Karting, de l'amour, il y en a, à juger par les innombrables options de personnalisation pour relooker son kart et son Sackboy de pilote, et de possibilités pour réaliser le circuit de ses rêves, ce dont ne se prive pas la communauté. Ce qui manque à ce titre, c'est de la folie, de la pêche. Si le mode histoire est plan-plan, le pire, c'est que les sensations ne sont jamais au rendez-vous. Et quand ailleurs ou même sur la même machine, Mario ou Sonic nous font plus vibrer, y a pas à tortiller.