Passé à l'ennemi (il était l'ambassadeur du PES de Konami en 2011 encore), Lionel Messi figure sur la jaquette et l'écran titre de FIFA Street. Et dans un premier temps, c'est avec le meilleur joueur du monde et ses collègues de ballon rond que l'on affichera ses plus beaux tricks, sur les petits terrains "street" du monde entier. Pas aussi exhaustive que chez le grand frère FIFA, la sélection d'équipes proposée est tout à fait honnête, avec la présence des clubs (enfin plus exactement des meilleurs éléments de chaque club) des ligues allemande, anglaise, espagnole, italienne et française, à laquelle s'ajoute la MLS de David Beckham et Thierry Henry. Côté sélections, vingt équipes nationales sont disponibles, on regrettera cependant l'absence du Japon ou de la Belgique ne serait-ce que pour les interjections en match.

"Non, non, castaR !! J'passerai pas la balle à un Flamand !"

Parce que s'il y a un point qui séduit d'emblée quand on rentre en match, ce sont les petites phrases si caractéristiques du foot de rue qui fusent en français, en espagnol, en anglais ou en allemand. Ainsi les "passe ton ballon !", "tout seul, tout seul !" ou encore le fameux "QUE BO-NI-TO !!", scandé par les Ibériques, mettent vraiment dans l'ambiance. OK, on perd les savoureux commentaires de Kool Shen qu'on a pu avoir par le passé, mais force est de reconnaître que le travail d'ambiance sonore fonctionne à merveille, même si le manque de "chupon de mierda !" ou encore de "tire, putain !" se fait sentir. Eh ouais, c'est aussi ça le football. L'ambiance musicale n'est pas en reste non plus avec des titres eurodance qui habillent les rencontres d'une aura façon boîte de province, un cachet beauf qui fait toujours mouche. On regrettera cependant des graphismes bien en deçà de ce que l'on peut attendre de matchs opposant au maximum dix joueurs. Même constat pour les arènes de jeu qui manque un peu de vie, de folie, un défaut caractéristique de l'ensemble du jeu.

"J'lai pas touché !! Nan, nan !!"

Tout comme Brandao, la folie est un effet relativement absente de ce nouveau FIFA Street, un titre qui propose une expérience de simulation exacerbée, avec pléthore de feintes, de jongles, de passements de jambes à réaliser.Très agréables à réaliser, ces petits grigris sont vraiment très finement animés et demandent du doigté. A ce petit jeu, les experts du versus fighting auront un avantage tellement les combinaisons sont nombreuses. Peut-être même un peu trop... Ce qui n'est pas vraiment le cas des modes de jeu : du classique 5 contre 5, aux matchs "petit-pont" qui récompensent les belles feintes en permettant au joueur de mettre en banque ses points pour les valider en marquant un but, en passant par le mode Elimination où dès qu'un joueur marque il sort du terrain, le tour des propositions est finalement vite fait.

Dans le mode multi, c'est encore plus radical, seules des confrontations simples jusqu'à huit joueurs pouvant être disputées, ainsi qu'une saison live, à la manière de ce qui se passe déjà dans FIFA. A cette nuance d'importance que l'on ne peut pas incarner les stars du ballon rond en ligne, mais seulement le personnage que l'on se sera façonné dans le mode solo. Un mode qui n'est pas sans rappeler le premier mode Carrière du premier Virtua Tennis, sans tout le fun des mini-jeux du titre SEGA. En effet, il s'agira ici seulement de faire gagner de l'expérience à son personnage, afin de débloquer de nouveaux tricks, de nouvelles tenues, dans des épreuves redondantes, dans un premier temps à un niveau local, puis national, continental et mondial. On appréciera cependant de pouvoir jouer au futsal, de quoi changer un peu des joutes de rue, sans murs, avec des règles qui diffèrent.

Sans convaincre totalement, ce FIFA Street nouveau relance la série sur de bonnes bases. Encore pauvre techniquement, assez redondant, pas aussi fun qu'on aurait pu l'espérer, ce FIFA possède tout de même de belles animations, une ambiance soignée et une certaine profondeur de jeu, qui se retrouve parfois un peu handicapé par un moteur de jeu justement trop... simu ! On attendra donc avec impatience une version qui aura su apprendre de ses erreurs.