Avec Dune Awakening, Funcom s’attaque à un défi de taille : adapter l’un des univers les plus riches et les plus cultes de la science-fiction dans un MMO de survie en monde ouvert. Après Conan Exiles, le studio norvégien revient avec une formule bien rodée, qu’il applique ici à la planète Arrakis, dans toute sa cruauté. Entre tempêtes de sable, vers géants, soif permanente et rivalités entre factions, le jeu mise tout sur l'immersion et la fidélité à l’œuvre de Frank Herbert. Mais Dune Awakening ne se contente pas de coller au matériau d’origine, il y injecte une structure ambitieuse mêlant survie pure et endgame PvP à grande échelle. Alors, coup de maître pour Funcom ou simple mirage vidéoludique ?
Note préalable : Dune: Awakening est un jeu en développement actif, avec des mises à jour régulières qui corrigent des bugs, équilibrent le gameplay et enrichissent le contenu. À l’instar de Conan Exiles, le titre de Funcom évoluera encore dans les mois et années à venir. Ce test reflète l’expérience telle qu’elle était en début juillet 2025, mais certaines mécaniques ou aspects pourraient être améliorés ou modifiés avec le temps.
Dès le début de l’aventure, avant même de fouler le sable d’Arrakis, Dune Awakening vous invite à façonner votre personnage grâce à un éditeur assez complet. Au-delà de l’apparence physique, vous sélectionnez aussi des éléments de background, comme votre planète d’origine ou votre formation initiale. Ces choix ne se limitent pas à l’esthétique, ils impactent certaines missions et modifient la manière dont certains PNJ interagissent avec vous, ajoutant instantanément une couche d’immersion.
Une histoire alternative, mais un respect de l’univers malgré tout
Ce soin apporté à la création s’inscrit dans une vision plus large. Dune Awakening se déroule dans une version alternative de l’univers de Frank Herbert. Dans cette réalité, un événement clé ne s’est jamais produit : le héros principal des romans, Paul Atréides, n’est pas né. À cause de ce changement, la célèbre Maison Atréides n’a pas été détruite, les grandes familles nobles continuent à se faire la guerre et la planète Arrakis reste un territoire disputé.
Ce scénario alternatif permet au jeu de préserver les éléments emblématiques de l’univers de Dune, comme les vers géants, les luttes d’influence entre Grandes Maisons, les pouvoirs intrigants du Bene Gesserit (un ordre de femmes maîtrisant génétique, manipulation et perception) ou encore les troupes d’élite de l’Empereur. Mais il offre surtout aux joueurs une grande liberté pour explorer, choisir leurs alliances, et façonner leur propre destinée sur Arrakis. On y rencontre des figures inédites, mais aussi des personnages familiers dans des rôles inattendus. Un équilibre bien trouvé, qui rend l’expérience accessible aux néophytes sans trahir les attentes des fans.

Une histoire qui progresse petit à petit
La trame principale reste assez discrète dans les premières dizaines d’heures. Elle avance par bribes, à travers des missions scénarisées qui se débloquent au fil de votre progression. L’ensemble reste à ce stade moins structuré qu’un MMO classique comme Star Wars The Old Republic, mais plus narratif que la moyenne des jeux de survie. Et même si le rythme est lent, il finit par installer une vraie ambiance faite de complots, d’alliances bancales et de manipulations en cascade Ces quêtes sont généralement données par des PNJ clés, situés dans les principales zones neutres ou auprès des factions.
Elles prennent souvent la forme d’objectifs isolés comme enquêter sur une anomalie, retrouver un artefact, escorter un convoi ou infiltrer une base ennemie. Ce n’est donc qu’après de longues sessions de survie et d’exploration que le récit prend plus d’ampleur, avec l’introduction de nouveaux personnages, de cinématiques et d’un véritable enjeu narratif. Ce rythme lent pourra dérouter certains joueurs, mais il épouse parfaitement le ton de l’univers. Si le contexte narratif pose un cadre solide, c’est surtout dans sa structure de progression que Dune Awakening prend véritablement forme. Le jeu n’est pas qu’un décor fidèle à l’œuvre d’Herbert, il procure aussi une montée en puissance exigeante et gratifiante.

Une progression bien rythmée
L’aventure débute dans une zone sécurisée où un petit tuto vous enseigne les bases de la survie. Vous y apprenez à récolter des matériaux, à construire un abri et à gérer vos premières ressources vitales. L’un des objectifs principaux est de fabriquer un véhicule de fortune, indispensable pour quitter cet espace protégé. Ce premier jalon, simple mais bien structuré, introduit les grands principes du jeu sans vous prendre par la main.
Une fois sorti de cette bulle rassurante, vous arrivez dans la Hagga Basin, la première grande zone ouverte du jeu. Il s’agit d’un désert où les joueurs passent plusieurs dizaines d’heures à explorer, construire, combattre et progresser. Ce territoire vaste et semi-montagneux est parsemé de camps ennemis, de ruines technologiques, de ressources à extraire et d’événements dynamiques. C’est aussi ici que Dune Awakening vous lâche vraiment la main.
Les dangers du désert
Très vite, le moindre déplacement devient une question de survie. La chaleur, par exemple, ne se contente pas d’user votre barre de vie : rester quelques secondes en plein soleil sans protection peut littéralement vous tuer. Il faut donc chercher constamment de l’ombre ou porter une combinaison adaptée. Et ce n’est pas le seul danger. Chaque action, chaque sprint ou escalade entame votre endurance, ce qui limite votre mobilité dans les moments critiques. Il faut apprendre à doser ses efforts, car tomber à court d’énergie au milieu des dunes revient à signer son arrêt de mort.
L’eau, elle, est au cœur du gameplay. Il n’y a pas de rivières à boire ni de sources naturelles. Il faut collecter l’humidité au petit matin, extraire les fluides des cadavres ou recycler sa propre sueur grâce aux fameuses tenues de distillation. La moindre goutte compte. Sans hydratation suffisante, votre santé décline, vos mouvements se font plus lents, et vos chances de survie fondent comme neige au soleil.
À cela s’ajoutent les tempêtes de sable, qui surgissent sans prévenir et peuvent vous balayer si vous ne trouvez pas un abri à temps. Dans les zones les plus avancées du jeu, comme le Deep Desert, elles prennent une tout autre ampleur. Une fois par semaine, une gigantesque tempête coriolis balaie toute la région, détruit les structures construites par les joueurs et génère une nouvelle carte procédurale à explorer.
Quant aux vers géants, ils apparaissent dès que vous passez trop de temps sur les dunes, attirés par les vibrations de vos déplacements. Ces créatures légendaires ne laissent aucune seconde chance. Il faut alors jongler entre vitesse, discrétion et chance pour atteindre son objectif sans finir avalé.

Un jeu qui fait chauffer le PC ?
Cette rudesse constante est portée par une direction artistique cohérente. Sans être un monstre de technique, Dune Awakening parvient à créer une vraie ambiance. Le désert paraît vivant, oppressant, parfois sublime. Le sable tourbillonne, les cieux s’assombrissent à l’approche des tempêtes, et les cris des vers résonnent au loin. Même si certains modèles manquent de détails et que l’animation n’est pas toujours fluide, l’ensemble fonctionne. Les performances sont correctes sur une bonne configuration, même si quelques baisses de framerate peuvent survenir dans les zones les plus peuplées ou pendant les affrontements de grande ampleur. Même si l’immersion fonctionne, elle ne fait pas tout. Sur Arrakis, la contemplation ne dure jamais bien longtemps, car l’environnement finit toujours par vous mettre au défi. Il faut donc s’équiper pour survivre. Et pour s’équiper, il faut récolter, transformer et fabriquer.
Un équipement obligatoire
Le jeu repose sur une boucle de progression simple mais efficace où chaque matériau récolté ouvre la voie à un nouvel objet, chaque objet fabriqué permet d’explorer un peu plus loin. Certaines zones exigent une tenue résistante à la chaleur extrême, d’autres des filtres contre les radiations. À mesure que l’on progresse, on débloque des outils spécialisés, des modules tactiques, des véhicules volants comme les ornithoptères, et des technologies plus rares, parfois à usage unique. Et c’est là que la magie opère, malgré ce décor stérile, le gameplay fourmille d’idées. Cette montée en puissance s’appuie sur un équilibre bien trouvé. La progression ne se fait pas à marche forcée, mais au rythme des découvertes et des choix.

Une progression bien dosée
Chaque session apporte son lot de nouveautés. Un plan rare, une amélioration inédite, un outil qui change la donne… Très vite, on se surprend à enchaîner les expéditions simplement pour voir ce qu’on va pouvoir crafter ensuite. Et quand le jeu vous propose un objet puissant qui engloutira la moitié de vos ressources rares, l’hésitation est réelle. Par exemple, fabriquer un ornithoptère de combat ou une pièce d’armure avancée peut demander des matériaux difficiles à obtenir, comme du stravidium, de la poussière d’épice ou de l’aluminium raffiné, parfois en grande quantité. Ces ressources ne sont pas seulement rares, elles peuvent aussi servir à d’autres projets tout aussi cruciaux.
Dépenser son stock pour une arme unique, c’est parfois renoncer à améliorer sa base ou à construire un second véhicule. Ces choix, parfois douloureux, donnent du poids à chaque décision. Et c’est justement ce qui rend l’ensemble aussi engageant : rien n’est gaspillé, tout a une valeur. En revanche, le système de fabrication n’est pas toujours aussi limpide que son design le laisse penser. L’interface peut vite devenir confuse, surtout dans l’urgence. Certains objets sont difficiles à repérer dans l’inventaire et le tri automatique laisse à désirer. Mais en dehors de ces accrocs, le système tourne vraiment bien. C’est le genre de jeu où l’on se dit : “je construis juste cette pièce, et j’arrête”… et deux heures plus tard, on est encore là, à courir après une ressource ou à comparer deux versions d’un module de refroidissement pour notre abri.
Dune Awakening réussit ce que beaucoup de jeux de survie ratent : il donne envie d’avancer, non pas parce qu’il y a des niveaux à grimper, mais parce que chaque étape a un sens. Là où des titres comme Ark Survival Evolved finissent souvent par transformer le crafting en corvée mécanique, le jeu de Funcom garde toujours une forme de tension et de clarté. Chaque nouvel outil permet d’aller un peu plus loin, chaque plan rare ouvre des perspectives inédites.
Un simple détecteur de minerais peut révéler un filon caché sous une falaise. Un nouveau filtre thermique vous autorise à pénétrer une zone jusque-là trop chaude. Et une amélioration de véhicule vous pousse à revenir explorer un ancien site abandonné pour récolter des composants spécifiques. Même dans un désert vide, on ne s’ennuie jamais, car le prochain objectif est toujours à portée de main… ou juste derrière une tempête. Mais survivre sur Arrakis ne se résume pas à courir d’un point A à un point B. Encore faut-il avoir un endroit où souffler, stocker ses ressources, bricoler ses équipements et planifier la suite. C’est là que la construction entre en jeu.

Construire, c’est survivre dans Dune Awakening
Le besoin de bâtir un abri s’impose naturellement. Face aux tempêtes imprévisibles, aux températures extrêmes et à la nécessité de transformer ses matériaux, disposer d’un espace à soi devient vite indispensable. Ces bases servent à la fois d’ateliers, de points de réapparition et de lieux de stockage sécurisé dans un monde où mourir peut coûter cher. En cas de décès, on perd une partie du contenu de son inventaire, tout ce qui n’est pas équipé reste au sol ou peut être récupéré par d’autres joueurs.
D’où l’importance cruciale d’avoir un endroit sûr pour stocker ses ressources rares. Le système de construction, plutôt souple, permet de créer des structures rudimentaires comme de véritables avant-postes, en empilant modules techniques, stations de fabrication, défenses automatiques et éléments décoratifs. On peut même s’amuser à personnaliser son abri avec un minimum de style ou d’humour, comme en témoignent certaines créations un peu douteuses visibles dans le désert.

La vie de nomade
Mais là où Dune Awakening se distingue, c’est dans la nature éphémère de ces installations. Le jeu ne propose aucun moyen simple de déplacer sa base. Pour s’installer ailleurs, il faut tout démonter, transporter les pièces une à une, puis reconstruire manuellement. Une opération fastidieuse, surtout quand l’équipement s’est complexifié. Et pourtant, cette mobilité constante fait partie intégrante de l’expérience. En progressant, on découvre de nouvelles zones plus riches, mais aussi plus hostiles. Rester au même endroit trop longtemps n’a donc aucun sens.
Funcom pousse ce principe à son paroxysme dans le Deep Desert. Chaque semaine, la fameuse tempête coriolis efface toutes les constructions et génère un nouveau terrain à explorer. Il faut alors tout reconstruire, réinstaller ses ateliers, trouver un emplacement stratégique et repartir de zéro. Une approche radicale qui maintient une tension constante et renforce l’aspect dynamique du endgame.
Ce système favorise une véritable approche nomade, où chaque base n’est qu’un camp temporaire, un relais avant la prochaine étape. Dans ce contexte, les guildes ne se contentent pas de survivre, elles s’organisent pour bâtir de véritables villages communautaires provisoires, mêlant hubs de fabrication, bastions PvP et points de ravitaillement essentiels. On ressent là toute l’ADN MMO de Funcom, avec une dimension sociale forte et vivante : les joueurs se regroupent pour recruter, échanger, défendre leurs acquis, et même admirer les bases bien conçues. Cette coopération devient souvent indispensable, que ce soit pour mener des raids, gérer la politique locale ou simplement assurer la survie collective.
Ce fonctionnement ne fera pas l’unanimité, notamment chez ceux qui aiment bâtir pour durer. Mais c’est justement cette précarité qui donne du sens à chaque construction. Rien n’est éternel sur Arrakis. Et quand on replie sa dernière tente pour fuir une zone devenue invivable, il y a un petit pincement, suivi d’une fierté discrète : on a survécu, un peu plus longtemps. Mais l’un des moments où cette précarité se fait le plus sentir, c’est au contact des ennemis, car sur Arrakis, les menaces ne viennent pas seulement du climat.
Du combat classique mais efficace dans Dune Awakening
Dès les premiers affrontements, Dune Awakening affiche clairement sa volonté de coller à l’univers imaginé par Frank Herbert. Le meilleur exemple, ce sont les boucliers Holtzman. Ces champs de force personnels, utilisés par les élites et les combattants expérimentés, neutralisent toute attaque rapide, en particulier les projectiles. Pour les contourner, il faut frapper lentement avec précision à l’aide d’une lame ou d’un coup chargé. Une idée directement tirée des romans, qui impose un rythme plus méthodique, très loin des combats frénétiques de la plupart des jeux multijoueurs.
Les ennemis que l’on rencontre en exploration viennent de différentes factions. Il y a des pillards, des groupes de mercenaires, des soldats Sardaukars isolés, ou encore des bandits contrôlés par les Harkonnens ou d’autres Maisons ennemies. Certains lieux abritent également des drones autonomes, des systèmes de défense activés par des ruines technologiques, ou des créatures mutées par l’exposition prolongée à l’Épice. Le monde n’est pas peuplé de PNJ neutres ou amicaux : la plupart des entités croisées sont hostiles, parfois dès le premier regard.
Au début, on alterne entre tirs à distance et attaques au corps à corps selon le type d’adversaire. Certains n’ont pas de bouclier et tombent rapidement tandis que d’autres foncent sur vous, bien protégés, et exigent une approche plus patiente. Il faut jongler avec son arsenal, choisir le bon moment pour esquiver, contre-attaquer, casser la garde adverse. Sur le papier, cela donne de la richesse,mais en pratique, les combats manquent de mordant. Les animations sont parfois flottantes, les impacts manquent de poids et les affrontements finissent par tous se ressembler, surtout contre l’IA.

Des mini-donjons mous du genou sur Dune Awakening
Même dans les Eco Labs, ces donjons semi-instanciés disséminés dans les régions les plus hostiles, le constat reste globalement le même. Présentés comme des zones fermées mêlant exploration, combat et loot rare, ils offrent des défis un peu plus structurés, avec à la clé des ressources précieuses, des schémas technologiques rares et parfois des modules tactiques uniques. On y découvre par exemple des équipements spécialisés, des filtres thermiques avancés, ou encore des améliorations pour véhicules. L’ambiance visuelle fonctionne bien, les environnements changent de l’ordinaire, mais les combats contre des vagues d’ennemis assez basiques finissent rapidement par tourner en rond. Malgré des récompenses utiles, la tension s’estompe et l’on aurait aimé plus de diversité ou de mise en scène.
Le PVP pour sauver le combat ?
Pour que le système de combat prenne vraiment tout son sens, il faut s’aventurer au-delà de ces affrontements contre l’IA. C’est là que le PvP entre en jeu. Il ne se déclenche pas immédiatement. Dans les premières régions comme la Hagga Basin, les interactions entre joueurs restent limitées. On peut échanger, s’entraider, parfois se croiser autour de camps de ressources, mais les véritables affrontements ne débutentqu’une fois le Deep Desert atteint. C’est là que les choses sérieuses commencent.
On y trouve les matériaux les plus rares, les filons d’Épice les plus concentrés, et les fameuses zones de contrôle liées à la Landsraad, une forme de pouvoir politique propre à l’univers de Dune. Forcément, cela attire les plus grandes guildes, qui se disputent sans relâche les meilleurs spots. Ici, le PvP est constant, brutal, et souvent déséquilibré. Un serveur pouvant accueillir 100 joueurs, on vous laisse imaginer les groupes possibles…
Les affrontements entre joueurs révèlent néanmoins le potentiel du système de combat. Il faut surveiller son endurance, bien se positionner, anticiper les parades et déclencher ses capacités spéciales au bon moment. Certaines armes ou modules technologiques changent la donne : les grenades anti-gravité suspendent un groupe d’adversaires en plein vol, les gadgets inspirés du Bene Gesserit désorientent ou affaiblissent l’ennemi, et le Disrupteur désactive brièvement les boucliers Holtzman.
Un arbre technologique complet sur Dune Awakening
Ce potentiel tactique s’appuie également sur un arbre technologique assez complet, que l’on développe au fil des sessions. Chaque branche offre des spécialisations claires : renforcement des boucliers, efficacité des armes à énergie, modules passifs, gadgets à effets ou bonus de déplacement. À mesure que l’on débloque de nouveaux schémas, le jeu propose une véritable personnalisation du style de combat. On ne se contente pas d’équiper les meilleurs objets, on construit une approche, on façonne une synergie. Cette profondeur technique fait toute la différence en PvP, où un choix bien pensé peut renverser un duel tendu.
Le système s’étoffe donc avec les heures. On débloque des technologies rares, on améliore son équipement, on expérimente des combinaisons inédites. Ce n’est pas juste une montée en puissance, mais une vraie réflexion stratégique. En PvP, cela se traduit par des escarmouches tendues, où chaque décision compte.

Prometteur malgré de gros défauts
Mais tout n’est pas encore au point. Malgré un premier gros patch, le déséquilibre est flagrant entre les joueurs bien équipés et les autres, surtout dans les combats de groupe où certaines guildes dominent grâce à leur organisation et à leurs ornithoptères surarmés. Ces appareils volants permettent de bombarder à distance ou de fuir presque instantanément, rendant parfois l’affrontement au sol inutile. Et malgré un système de loot partiellement protégé (on ne perd que son sac à dos, pas tout son inventaire), les joueurs solitaires ou mal préparés ont peu de chances de s’en sortir. Un peu comme dans Ark.
Dans Dune Awakening, le PvP reste donc un terrain prometteur, mais instable. Funcom semble encore chercher l’équilibre entre sa fidélité à l’univers et les attentes d’un gameplay compétitif. Pour l’instant, l’expérience vaut surtout pour les groupes organisés, capables d’exploiter toutes les subtilités du système. Les autres devront se montrer prudents ou patients.
Mais le PvP pur ne représente qu’un pan de ce que le Deep Desert a à offrir. Car au-delà des duels et des escarmouches, c’est un autre champ de bataille qui s’ouvre aux joueurs, celui du pouvoir, de l’influence, et du contrôle territorial. Dune Awakening intègre une couche politique ambitieuse, qui prend toute sa mesure une fois que l’on s’investit dans le contenu endgame.

Une politique de la conquête
Dans certaines zones avancées, les joueurs peuvent s’affilier à une Maison majeure, une faction puissante au cœur des luttes d’Arrakis, et participer à la guerre d’influence au sein de la Landsraad. Ce conseil politique, directement issu des romans, structure le pouvoir sur la planète et influence le contrôle des ressources stratégiques. En jeu, ce système se traduit par un mécanisme d’allégeance où chaque Maison dispose de ses propres objectifs, alliances et rivalités.
Les joueurs peuvent ainsi tenter de conquérir et de défendre des secteurs stratégiques du désert, lesquels procurent des bonus passifs à leur faction, des ressources rares comme de l’Épice, ou des points d’influence utilisables pour peser sur des décisions politiques majeures qui affectent tout le serveur. Cette guerre d’influence est rythmée par des campagnes régulières où les guildes soumettent des motions, votent pour ajuster des paramètres du gameplay, comme les taxes sur l’extraction d’Épice, la régulation des zones protégées ou même la modification temporaire des règles de conflit et s’affrontent pour le contrôle des avant-postes et des routes commerciales.
Cette dimension politique confère une vraie profondeur MMO à Dune Awakening. Les décisions prises par une poignée de joueurs organisés peuvent remodeler l’équilibre des forces sur tout un serveur. Ce système favorise clairement les guildes capables de coordination poussée, tant dans la gestion des ressources que dans les stratégies militaires.
Mais même les joueurs solitaires ou moins impliqués peuvent avoir un rôle. En soutenant une Maison, ils participent à la dynamique globale, via des missions d’espionnage, des sabotages ciblés ou en contribuant à la défense locale. Cette approche donne un sentiment d’appartenance et d’impact, que l’on soit acteur principal ou soutien discret.
Un endgame en constante évolution
Le endgame de Dune Awakening repose donc autant sur la survie, le PvP que sur cette guerre d’influence permanente entre factions. Chaque semaine, avec la tempête, les zones de contrôle sont à nouveau disputées. Ce mécanisme radical empêche toute domination prolongée. Il faut sans cesse rebâtir, replanifier ses routes, repositionner ses avant-postes. Le confort n’existe pas sur Arrakis.
Les objectifs de haut niveau vont bien au-delà du simple craft ou du combat. Il faut maîtriser des schémas technologiques avancés, protéger des points d’extraction d’Épice, capturer des relais stratégiques ou défendre des installations sensibles face aux autres guildes. Certaines zones, inaccessibles durant les premières dizaines d’heures, n’ouvrent qu’en fin de progression. On y trouve des ennemis plus puissants, des donjons à plusieurs niveaux, des tempêtes plus fréquentes… mais aussi des récompenses rares : des modules prototypes aux effets uniques, et même des améliorations de véhicules exotiques.
À ce stade, Dune Awakening devient presque un jeu de stratégie multijoueur. On ne joue plus seulement pour survivre, mais pour s’imposer,pour prendre le dessus et laisser une empreinte, aussi fragile soit-elle. C’est grisant, quand ça fonctionne. Participer à une opération de reconquête, défendre un relais face à une autre faction, ou réussir à extraire une cargaison d’Épice sous le nez d’un peloton adverse, procure une vraie satisfaction. On a l’impression de faire partie d’un monde vivant, régi par ses propres règles et ses propres luttes de pouvoir.
Reste que cet équilibre est fragile. Tout cela ne tiendra que si Funcom parvient à maintenir une base de joueurs active et une certaine équité entre les guildes. Car pour l’instant, les plus organisés dominent clairement les débats. Mais sur le papier, le jeu réussit là où bien des MMO de survie échouent : il donne un sens aux conflits, aux alliances, aux trahisons. Et surtout, il propose un endgame qui ne se résume pas à du farming stérile ou à de la chasse au loot. Ici, chaque victoire, même temporaire, demande de la préparation, de la stratégie et une sacrée dose de courage.