Passons rapidement sur l'histoire qui est la même que d'habitude, on commence par Raditz pour aller ensuite défier tous les gros bills de la série éponyme (si vous ne voyez pas de qui je parle, vous n'avez rien à faire ici...). Soulignons néanmoins deux aspects : la réalisation dans la veine de la série animée, qui fait plaisir, il faut le reconnaitre, et le manque de mise en scène, réduite au strict minimum, pour raconter le scénario entre les combats. Alors même si tout le monde sait pourquoi ces braves guerriers se tapent dessus, on sent bien que les développeurs ne se sont pas foulés côté narration. Remarquez, ce n'est pas plus mal puisque tout se passe ici au niveau de l'action.

Kamebras, mes bras !

Comme beaucoup, j'ai moi aussi fantasmé à l'idée de balancer des Kaméhaméha avec mes petits bras velus à la tronche des ennemis de Goku. Mais malgré de jolies scènes à regarder, directement durant les affrontements, avouons que côté gameplay, Spike Chunsoft ne s'est pas vraiment retroussé les manches. A contrario, c'est surtout le joueur qui va le faire puisque la majeure partie des rixes se résument à frapper bêtement dans le vide pour mimer des séries de coups de poings, reproduites à l'écran par le biais de la caméra Kinect. Pas de déplacements, hormis de légères esquives. Autant dire que nous sommes loin de ressentir physiquement la puissance des joutes dantesques de la série... En effet, il s'agit la plupart du temps d'enchainer assez vite les frappes au moment opportun pour déclencher une cinématique, dans laquelle il faudra encore et toujours taper dans le vide, pour conclure sur une jolie attaque finale. Même si le rendu a vraiment la pêche à l'écran et fait honneur à la série, on est vite exténué et, surtout, on fait constamment la même chose (ce qui en plus des bras fatigue aussi l'esprit...). Ah pardon, je suis mauvaise langue : il arrive parfois que l'on doive relever les coudes pour se protéger, esquiver en balançant les épaules, contrer avec un coup de coude, que l'on recharge son énergie en prenant la pose du Sumo ou que l'on réalise des mouvements en deux étapes pour lancer les fameux Kaméhaméha et autres Genkidama, les attaques spéciales dévastatrices. Même si on se lasse très vite de cette répétition quasi-systématique de mouvements récurrents, le rendu à l'écran fera pourtant baver tout fan de la série, grand ou petit. C'est d'ailleurs la grande force du jeu, un rendu fidèle au maga. Mais flatter les yeux ne suffit pas. L'ensemble manque de profondeur et surtout de challenge, tant les ennemis sont mous, comme c'est souvent le cas dans un jeu Kinect, histoire de faciliter la tâche aux joueurs et d'adapter la réactivité du périphérique à celle demandée par le jeu.

DBZ, c'est pour les enfants ?

Mais soyons un rien tolérants, il suffit de quelques minutes pour comprendre que DBZ for Kinect s'adresse évidemment aux plus petits, qui ne s'offusqueront sans doute pas de la facilité générale du jeu ou de son absence de profondeur. Pris pour ce qu'il est, un peu à la manière de Kinect : Star Wars, DBZFK peut alors éventuellement amuser nos marmots mais d'autres carences viennent tristement gonfler la note, un rien salée. D'abord aucun mode à deux joueurs n'a été ajouté, que ce soit en ligne ou en local. Un peu idiot, car pour le coup cela aurait surement été apprécié par nos chères petites têtes blondes, même avec un gameplay approximatif. Et puis quitte à faire de la figuration et du mime, autant partager ça à plusieurs... Ensuite, on aurait pu espérer qu'un mode combats à la carte allait combler le manque de contenu, mais rien non plus de ce côté là. Seule compensation, refaire les combats du mode scénario avec le personnage de son choix pour comparer ses scores sur la toile. Heureusement qu'il y a un peu plus de 50 lutteurs (dont certains à obtenir via des QR Codes), sans quoi on aurait eu l'impression d'être un rien abusé. En parlant des personnages, sachez que Bardock, le père de Goku, est de la partie et apparait dans une version Super Guerrier (les cheveux jaunes) avec un film d'animation, fourni sur le disque, qui explique sa présence dans le jeu. C'est mignon mais l'animé est loin de casser des planètes briques et Bardock a quand même pas mal de similitudes avec ses descendants (Goku, Goten, etc.). Un peu facile donc d'essayer de vendre le jeu avec ça, d'autant que beaucoup de fans n'apprécient guère cette forme du personnage, récemment ajoutée dans la série et qui chamboule un peu trop l'univers pour certains.

Dragon Ball Z For Kinect aurait pu permettre au rêve de gosse de prendre vie, mais il n'y parvient guère. Pour être clair : balancer des Kaméhaméha de façon aussi limitée ne pourra plaire qu'aux plus jeunes. D'autant que le l'offre, rachitique en termes de modes de jeu et de contenu général, pourrait agacer les plus grands fans en manque de jeux Kinect. Alors si vous cherchez à fatiguer occuper vos enfants, et qu'il sont sensibles aux charmes de DBZ, n'hésitez pas, ils s'amuseront surement, à moins qu'ils ne soient déjà des joueurs expérimentés. Mais si vous cherchez à assouvir votre rêve d'adulescent, allez plutôt voir du côté de la salle de sport pour avoir, peut-être un jour, des muscles de Super Guerrier, ça vous fera moins mal au porte-feuille e tau fondement.