Ready At Dawn, le studio de Lone Echo II, est un studio au parcours atypique : après avoir réalisé des portages de prestigieuses licences telles que God of War ou Okami sur PSP ou Wii, les californiens nous présentaient en 2015 une belle exclusivité PS4, The Order : 1886, un jeu très spectaculaire. Malheureusement pas exempt de tous défauts, et qui avait beaucoup divisé à sa sortie. 

Lone Echo II image de Gameplay

Lone Echo II : Reality at Dawn

Depuis The Order, ils nous ont proposé un autre jeu original, et uniquement destiné à la réalité virtuelle : Lone Echo. Ce qui était un pari risqué en 2017 tant la technologie n’était alors pas très répandue, et les premiers modèles de casques commerciaux performants assez récents. Mais ce fut un réel succès ! Au point de proposer ce qui était à l’époque une des expériences les plus complètes, les plus longues et les plus concluantes du moment, si ce n’est la meilleure ! Et maintenant que sa suite sort, est-on toujours en présence d’un jeu démentiel, ou de l’eau a- t-elle coulé sous les ponts de la VR et rendu le tout désuet ? C’est une véritable possibilité !

Spoiler : sans inventer l’eau tiède ni revenir sur les bases proposées par le premier épisode, ce Lone Echo II continue avec un certain brio le travail commencé 4 ans plus tôt. Attention, spoiler, sur l’histoire, cette fois-ci. Passez d’ores et déjà au paragraphe suivant si vous ne voulez rien savoir du scénario...

Déjà, rassurez-vous, vous serez accueilli par un court résumé de l’épisode précédent. Et voilà que nos deux héros, Amanda et Jack, sont coincés dans le futur, avec un bond de 400 ans en avant ! Ils sont alors placés à “l’isolement” par la seule IA qui semble subsister dans la station spatiale délabrée dans laquelle ils se trouvent… Que s’est-il passé ? Pourquoi tout est en si mauvais état ? Le parasite extraterrestre qui nous avait causé tant de problèmes dans le premier épisode a-t-il fait le voyage avec nous ? Non, c’est pire : Il s’est développé pendant 400 ans. Il faudra donc réparer tous les systèmes de la station pour les rendre opérationnels à nouveau, et pourquoi pas, sauver le monde à base de voyages dans le temps...

Lone Echo II image de Gameplay

Avec mon antenne et mon couteau

Fin du spoiler. Si le scénario de Lone Echo II ne brille donc pas par la plus grande des originalités, on prend tout de même pas mal de plaisir à en découvrir ses enjeux et ses quelques rebondissements. De plus, le casting se dote d’une vraie petite galerie de personnages secondaires - parfois mécaniques - qui vont interagir avec nos deux héros et ajouter du cachet à l'ensemble, avec des personnalités plutôt marquées. Et il le faudra bien car le jeu est en général très bavard.

Par contre attention, une bonne compréhension de la langue de Shakespeare sera nécessaire puisque les textes et les doublages ne sont disponibles qu’en anglais… Sachez qu’il vous faudra environ une petite dizaine d’heures pour en voir le bout, et le final se montre bien plus optimiste et définitif que celui du premier épisode ! 

Le tout est soutenu par une direction artistique réussie, avec un univers convaincant, mais aussi et surtout des graphismes à la hauteur des ambitions du jeu. En réalité virtuelle, on est face à ce qui se fait de mieux. Dans Lone Echo II les visages sont très réalistes, les décors grandioses, les panoramas superbes, et les passages en extérieur, impressionnants. Et si les sous-titres ne sont pas super bien incrustés la plupart du temps, on prend vraiment beaucoup de plaisir à voir ce monde s’animer devant nous. De plus, avec le Quest que nous avons utilisé en le branchant au PC, les sensations dans Lone Echo II étaient similaires à celles vécues 4 ans plus tôt sur HTC Vive. Tout répond au doigt et à l'œil, les commandes sont précises et ne défaillent presque jamais. 

Lone Echo II image de Gameplay

En apesanteur devant son PC 

Lone Echo II vous propose toujours de vous déplacer dans un univers sans gravité, où vous flottez, et où les déplacements s'effectuent principalement en vous accrochant quelque part puis en vous propulsant dans la direction désirée. Vous aurez, à vos poignets, des petits propulseurs qui vont permettre d’ajuster sa trajectoire en vol. Sans oublier le jetpack qui permet de se propulser sans l’aide d’un mur, mais cet item n’arrive pas tout de suite dans le jeu. Pour la préhension, c’est toujours aussi efficace : un bouton pour l’index, un autre pour le combo majeur-annulaire-auriculaire. Vous agrippez et c’est bon. Si les mouvements du pouce - sans bouton, mais avec un capteur de position - sont assez spectaculaires, ils ne servent au final pas vraiment à grand-chose dans le jeu… 

Avec cette jouabilité, Lone Echo II s’affranchit toujours du corps du propriétaire, puisque les jambes peuvent ne pas servir en apesanteur. On peut donc profiter des joies des lois de la gravité assis sur son fauteuil. Et là dedans, vous vous servez des quelques outils mis à votre disposition - cutter, extracteur de données et même, piou piou gun - pour vous frayer un chemin. Mais également réparer tous les systèmes de cette station spatiale à la dérive pour espérer vous en sortir. Les tâches sont parfois un poil répétitives, mais sont suffisamment variées pour apporter toujours un peu plus de surprises et des mécaniques de jeu supplémentaires au fil de la progression du joueur.

L’exploration se fait de façon linéaire, même si le jeu nous laisse parfois le choix de l’objectif prioritaire, mais on est globalement happés et on a toujours envie d’aller un peu plus loin. Vous l’aurez compris, c’est très similaire à ce qui faisait dans le premier épisode, mais après tout, pourquoi changer une équipe qui gagne ?