La première chose qu'il faut savoir, et qui risque d'expliquer pas mal de choses sur "les critiques de cette critique", c'est que le jeu à été à l'origine développé pour tourner sur Samsung Gear VR. Nous sommes donc bel et bien en présence d'un jeu "VR mobile" adapté pour un support "de salon". Mais que vaut donc ce titre disponible pour la modique somme de 10€ sur le PSN (mais aussi sur Steam via HTC Vive ou Occulus Rift) ?

Victimes de torticolis, s'abstenir

C'est cet aspect de jeu originalement "mobile" qui explique en partie son gameplay basé sur la vision. Car dans Gunjack, vous êtes un pilote de... tourelle statique, posée sur une station spatiale. Ouaip. Tout un programme. Et c'est donc depuis un emplacement fixe que vous allez mitrailler à la chaîne les méchants pirates de l'espace qui vont venir attaquer votre station. Notons d'ailleurs au passage une mini-scénarisation, puisque votre instructeur va venir vous donner quelques consignes pendant les missions, mais aussi lâcher quelques petites catch-phrases assassines en début et fin de mission.

Mais revenons à nos moutons, nous parlions "vue". En effet, c'est en tournant la tête et en plaçant votre ennemi au centre de votre champ de vision que vous allez pouvoir le toucher et l'envoyer rejoindre la cohorte de vaisseaux spatiaux que vous aurez dégommés plus tôt. Si le système est réactif et précis, il va falloir se servir des muscles de votre coup pour déplacer votre vision. Les sticks de la manette DualShock 4 ne servent donc à rien. Et si ce mécanisme est amusant au départ, il devient malheureusement un peu lassant à l'usage, et peu pratique si les ennemis viennent d'en dessous de votre position, surtout si vous êtes avachi dans votre canapé...

À partir de là, trois boutons : un pour tirer, un pour recharger et un pour les armes secondaires que vous pourrez ramasser sur les cadavres encore fumants de vos ennemis. Au menu des réjouissances, si vous disposez de munitions illimitées pour votre grosse sulfateuse, vous aurez aussi des accès temporaires à un canon de type "mortier", un rayon laser destructeur, des missiles autoguidés, un champ temporel qui ralentit le mouvement de vos ennemis et une traditionnelle bombe qui détruira tout ce qui se trouve à l'écran.

Arcade & Old School

En lisant mon dernier paragraphe, et si comme moi vous êtes un vieux de la vieille, vous aurez reconnu les items "power up" que l'on retrouve dans un genre si particulier et cher à mon coeur : le Shoot'em'up ! En effet, chaque épreuve va proposer le même challenge, à savoir un ballet prédéfini de vaisseaux qui vont tournoyer, voltiger, en suivant un schéma que ne renierait pas la patrouille de France. À vous de connaître par coeur ce défilé si vous voulez viser le 100% et le score le plus haut ! Comme dans les autres jeux du genre, Gunjack possède donc un aspect arcade et hardcore très prononcé, ou chaque ennemi possède ses propres "patterns" qu'il faudra décoder et apprendre pour parer à toutes les situations !

Il faudra donc s'accrocher et avoir les nerfs solides si jamais vous désirez débloquer le rang "maître" sur chacune des 22 missions que compose le jeu. Mais si ce n'est pas le score ultime et la première place aux classement en ligne que vous visez, alors le jeu va assez vite montrer ses limites, avec une durée de vie du coup très moyenne, associée à une difficulté somme toute relative puisque vous aurez suffisamment de "Continue" pour terminer la plus dure des missions... Seule la dernière m'a posé souci, contre le second et dernier Boss du jeu dont je n'ai pas compris le pattern immédiatement... Pour débloquer les 3 étoiles sur ma seconde tentative ! Pas de vrai challenge autre que la course au score donc, ce qui associé à une durée de vie plutôt faiblarde, viendra forcément plomber le bilan final de ce EVE - Gunjack.

Surtout que ce n'est pas le dernier point noir à aborder. En effet, si la technique est plutôt convaincante sur PlayStation VR, malgré un fond en image BMP des années 80-90, c'est dans son immersion que le jeu pêche le plus. Car si les scènes dans les menus sont plutôt bien réalisées, vous vous rendrez assez vite compte en entrant dans la tourelle que vous êtes en fait un golgothe de 2 mètres 50 pour 187 kilos (pas du tout à l'échelle quoi), et dès que votre tourelle passe en mode "visée", votre gigantesque corps disparaît et vous devenez alors une "tourelle-tête", entité démoniaque sortie des enfers qui aurait tout à fait eu sa place aux côtés des âmes perdues de Doom.