Il n’y a pas qu’avec le PSG en Ligue 1 - même si ça ne régale pas vraiment et franchement les yeux (encore ?) chaque week-end - que l’expression “trop facile” peut être collée. Dans l’univers du jeu de sport, de foot en général et de gestion de football en particulier, cela vaut aussi et très bien pour Football Manager. Oui, trop facile, parce que pas ou plus de concurrence déjà. Les temps des Guy Roux, Roger Lemerre ou LFP Manager semblent bien trop loin désormais. Surtout pour un titre qui n’a de cesse de se bonifier avec le temps et qui marche toujours avec la même recette : la passion.

Oui parce qu’une fois encore, le jeu des studios anglais de Sports Interactive ne s’adresse finalement qu’à l’amoureux du ballon rond. Le frapadingue du foot, celui qui analyse tout, regarde tous les matches (ou presque) et ne cesse de critiquer ou d’encenser tel ou tel entraîneur et de supporter. Ou de rager contre tel ou tel club. Il en faut de la passion depuis des dizaines d’années pour s’extasier devant un titre qui pour beaucoup se résument à de simples successions de tableaux de données.

Mais ce sont probablement les tableaux de données les plus importants de l’histoire de ce sport, vu la hype autour de Football Manager 2022 et les interactions. De plus en plus certaines, réelles et authentiques entre ce jeu de gestion et le monde qu’il est censé retranscrire fidèlement à la lettre chaque année.

Un centre de données… pour les diriger. Toutes

Une fois encore, Football Manager 2022 est une réussite et cet opus ne puise pas dans une autre marmite que celle de ses prédécesseurs. En clair, ne vous attendez pas à une révolution XXL. Il n’y en a pas et les équipes de SI avaient fait passer le message très tôt par l’intermédiaire de leur patron, Miles Jacobson. En raison du Covid, les développeurs ont dû passer le plus clair de leur temps en télétravail. Ce qui a tout de même sacrément impacté les possibilités d’update de cette version. Ce n’est pas pour autant que FM 2022 est dénué de nouveautés, il en a quand même quelques-unes à offrir.

Outre une interface et un skin qui surprendront au premier abord - avant de se laisser apprécier sur la durée d’une partie - avec une accessibilité accrue. Et toujours un système d’assistance et de premiers pas assistés pour les néophytes de la licence et du genre. Du coup, on a pu remarquer l’arrivée d’un nouveau centre de data, le centre de données, censé compiler toutes les informations relatives au jeu de votre équipe et aux performances de vos joueurs.

En clair, au lieu d’avoir toutes ces informations disséminées aux quatre coins de votre interface (un peu sur l’historique de vos joueurs, un peu sur l’historique de vos matches…) tout est centré au même endroit. Et de manière assez claire, pour peu que l’on prenne le temps de s’y pencher.

Une fin de mercato enfin plus haletante dans Football Manager 2022

Autre nouveauté, la possibilité d’établir un plan de jeu type pour son équipe, selon qu’elle soit menée ou qu’elle mène. Une feature agréable, notamment lorsqu’on veut suivre sa saison en faisant autre chose à côté (il faut bien se nourrir entre deux matches épiques de FM, n’est-ce pas). Ou avoir un contrôle plus établi sur certains types de rencontres (celles censées être facile ou du moins à votre portée) ou, au contraire, lorsqu’on craint un adversaire et s’attend à un scénario bien particulier contre lui.

Dans le domaine du réalisme, on pourra aussi mettre en avant le dernier jour du mercato, toujours aussi excitant dans la vraie vie. Mais véritablement atroce (pour peu qu’on acceptait de la suivre à l’époque) dans le jeu jusqu’à alors. Là, on suit un timer qui égraine le temps d’heure en heure, avec un habillage spécifique et un dialogue permanent avec les agents de joueurs, ceux qui font véritablement l’actualité du marché des transferts.

Evidemment, ces derniers feront gonfler les rumeurs autour de leurs poulains, avec l’aide des médias, et n’hésiteront pas à tenter de placer leurs protégés, en fonction des besoins des uns et des autres. On a apprécié la feature, tout comme un certain réalisme dans le mercato et dans le comportement des joueurs. Ces derniers boudent un peu moins en cas de refus de transfert et privilégieront alors un transfert libre plus tard. Comme un certain Kylian Mbappé, véritable machine à scorer dans notre partie, à l’aise au PSG. Mais aussi dans le vestiaire. Et parfaitement enclin à attendre la fin de saison pour rejoindre le Real Madrid. Du virtuel au réel, hein, il n’y a probablement qu’un pas. Réponse en juin prochain.

Une Draft plus alléchante, un moteur de match plus lisible

D’ici là, les parties de FM 2022 devraient s'enchaîner à un rythme soutenu. En solo, en ligne, en draft, qui bénéficient de quelques ajustements bienvenus. La première et la plus notable est la possibilité pour l’hôte de déterminer qui “tirera” le premier, autrement dit, qui aura le first pick et donc, la possibilité de recruter en premier. On peut désormais mettre des restrictions en matière de recrutement (par âge, pays, championnat) et ce, à n’importe quel moment de la partie “mercato” de la Draft. Enfin, outre la possibilité de jouer avec un budget max et de stopper le recrutement quand on le souhaite, on appréciera enfin cette saison l’arrivée d’un format de compétition avec des poules et un arbre final. Enfin.

Ce qui n’a pas forcément bougé, c’est le moteur de match, qui reste le même. On l’aime ou on ne l’aime pas, toujours est-il que ce dernier fait tout de même le job et il le fait même un peu mieux que les versions précédentes. Pas de révolution en soi, puisque graphiquement, rien ne change. En revanche, on sent un réel effort sur les animations des joueurs, leurs déplacements et leurs prises de décisions, qui collent beaucoup mieux à ce que vous souhaitez mettre en place… ou pas. Les actions sont plus lisibles, ce qui permet notamment d’apprécier une des nouveautés cette année, l’arrivée du poste de défenseur central excentré, de plus en plus à la mode avec les compositions d’équipe à trois défenseurs.

En soi, au moment de poser un peu le bilan de Football Manager 2022, le constat est le même que les années précédentes. Une fois encore, Sports Interactive, même avec une pandémie qui a fortement impacté son pouvoir de créativité et de production, nous livre ce qui se fait de mieux en matière de gestion de football. Une fois encore, on cherchera à dénicher les talents de demain. On s'offusquera devant l’obstination de Kylian Mbappé à quitter le Paris Saint-Germain à tout prix et on tentera de gagner la Ligue des champions avec le PSG. Une fois encore.