Fidèle à ses illustres aînés, Fire Pro Wrestling World met en scène des catcheurs en 2D s'affrontant sur un plan en 2D isométrique. Si les personnes qui ont déjà joué à un épisode de la série savent à quoi s'en tenir, le choc risque d'être grand pour ceux dont la seule exposition aux jeux de catch se limite aux WWE 2K. Et ce choc ne devrait pas se limiter à l'aspect visuel du jeu de Spike Chunsoft. En effet, Fire Pro Wrestling montre le catch sous sa forme de représentation artistique et non pas comme un sport de combat. Il n'est donc pas uniquement question de massacrer son adversaire et gagner le match.

Pour véritablement réussir un match, il faut que ce dernier soit palpitant et plein de rebondissements. À la fin de chaque match, un pourcentage est attribué. Plus le chiffre est élevé, plus le combat était réussi. Un match perdu par le joueur peut très bien recevoir un pourcentage élevé (bien évidemment, certains modes peuvent demander au joueur de remporter certains matchs). À certains moments d'un combat, le joueur doit donc volontairement lever le pied et laisser son adversaire prendre le dessus sur lui. Et il doit bien jauger la durée de sa période de "soumission" et déterminer quand et comment effectuer son comeback. Enfin, si possible, terminer le match sur un finisher est également recommandé pour gonfler la note finale.

Mais attention à ne pas courir dans tous les sens car l'épuisement guette. Dans Fire Pro Wrestling World, la touche "L1" sert à respirer/reprendre son souffle. Ne pas penser à le faire fait courir le risque de se retrouver totalement essoufflé, immobilisé et donc vulnérable. Car même si l'aspect coopératif d'un combat de catch est implicitement pris en compte dans le jeu, l'adversaire incarné par l'intelligence artificielle a toujours pour objectif de battre le joueur.

Hardcore dans tous les sens du terme

À l'instar de ses prédécesseurs, Fire Pro Wrestling World accorde une place extrêmement importante au timing. Si le joueur veut réussir sa prise, il doit appuyer sur les boutons liés à cette prise au bon moment. Mal calculer son coup, c'est s'assurer de se prendre une prise de l'adversaire. Ici, il est question d'un bouton pour les coups faibles, un bouton pour les coups moyens et un bouton pour les coups forts. Les prises ou techniques effectuées dépendent du positionnement de l'adversaire, du joueur et de la direction pressée au moment du coup. Et chaque technique dispose d'un pourcentage de dégâts effectués qui lui est propre.

Dans un vrai match de catch, hors cas exceptionnels, tenter une prise de soumission ou une grosse prise (ces dernières sont liées au bouton des coups forts) dès le début du match ne se fait pas. Il faut faire monter la mayonnaise (et de toute façon, l'adversaire ne se laisse pas faire pendant les premières minutes du combat). La façon de représenter le catch qu'a Fire Pro Wrestling World est donc sensiblement différente de ce que proposent les jeux WWE 2K. Si le jeu demande une certaine pratique pour maîtriser toutes les subtilités de son gameplay, ce dernier est véritablement intéressant et a de quoi captiver les fans de catch les plus hardcore. Ce sont ces derniers qui comprendront le plus rapidement les subtilités du gameplay du jeu.

Les Superstars du Puroresu

Depuis ses débuts, la série des Fire Pro Wrestling met en scène des catcheurs fictifs inspirés de catcheurs bien réels. Il revenait au joueur de modifier ces lutteurs pour créer un roster composé des personnalités existantes. C'est toujours le cas ici. Mais pas seulement. Si la fédération fictive SWA et ses catcheurs sont bien présents ils sont accompagnés par la New Japan Pro Wrestling (NJPW), la ligue numéro un au Japon, et ses combattants les plus célèbres (Kenny Omega, Kazuchika Okada, Tetsuya Naito, Hiroshi Tanahashi, etc.). La présence de ces grands noms dans des jeux sortant officiellement en Europe, le fait qu'il soit jouable dans Fire Pro Wrestling World est particulièrement appréciable.

Et si le roster de base du jeu ne suffit pas, le joueur peut créer ses propres catcheurs à l'aide d'un moteur très complet permettant de gérer de très nombreux éléments et, pourquoi pas, de recréer des noms connus. Pour les joueurs pour qui la création de catcheurs n'est pas vraiment fun, Spike Chunsoft a lancé un site permettant de télécharger dans son jeu les créations des autres joueurs. Ainsi, il est aisé d'avoir un FPWW rempli de légendes du catch, de catcheurs de la WWE ou d'autres lutteurs venus des quatre coins du monde et très souvent extrêmement bien réalisés.

Petit catcheur deviendra grand

Outre la présence de ces catcheur dans le roster du jeu, New Japan Pro Wrestling joue également un rôle dans le mode histoire du jeu, intitulé Fighting Road. Dans ce mode, le joueur incarne un catcheur de sa création qui essaye de se faire recruter par New Japan Pro Wrestling. Outre sa présentation graphique façon Visual Novel qui ne manquera pas de faire sourire les amateurs de ce genre de jeu très nippon, Fighting Road est particulièrement intéressant pour les personnes qui s'intéressent au catch car il montre le processus très spécifique suivi par les nouveaux catcheurs de la NJPW (ils débutent au Dojo, deviennent ensuite des Young Lions, etc.). À différents moments, le héros va être amené à faire des choix, choix que nous ne spoilerons pas ici.

De plus, il est également intéressant de par sa façon plus réaliste de présenter le catch au sens où le côté prédéterminé et coopératif entre un catcheur et son adversaire est sous-entendu (ce qui est paradoxal vu que le catch est encore traité de manière très sérieuse au Japon). Enfin, le troisième intérêt de ce mode est qu'il permet au passage d'en apprendre plus sur les catcheurs de NJPW. Il est en revanche dommage que les dialogues écrits de ce Fighting Road soient, comme le reste du jeu, uniquement proposés en Anglais. Même s'il est possible de profiter du gameplay sans comprendre la langue de Shakespeare, les anglophobes passeront certainement à côté d'une partie du mode Fighting Road à cause de cette absence de traduction.

Du point de vue du gameplay et de la progression, le héros de Fighting Road débute avec des statistiques au ras des pâquerettes et gagne des points à l'issue de chaque match. Ces points sont ensuite à dépenser dans des entraînements. Ces entraînements nombreux et variés ne se contentent pas d'améliorer, l'endurance ou la puissance des coups du catcheur. Ils influent sur des statistiques très et spécifiques. Il est par exemple possible d'améliorer la respiration de son catcheur, d'augmenter la résistance de son coup, ou encore de faire gagner en puissance certain type d'attaques. Le côté extrêmement technique du gameplay de Fire Pro Wrestling World se ressent donc également dans la gestion de son avatar. Les développeurs de Spike Chunsoft sont pointilleux, et cela se ressent.

Du catch mais pas que

En parallèle au mode Fighting Road, Fire Pro Wrestling World propose une multitude de modes de jeux allant du simple tournoi au championnat en passant par le mode Missions dans lequel le joueur progresse en remplissant des objectifs spécifiques dans chaque match (ce mode contient au passage des missions tutorielles bien utiles pour ceux qui n'ont jamais joué à un Fire Pro Wrestling). En parallèle à ça se trouvent un grand nombre de variantes de matchs dont certaines totalement absentes des jeux estampillés WWE.

Ici, il y a par exemple du catch hardcore avec un ring dont les cordes ont été remplacées par des barbelés, un ring entouré d'explosifs, ou encore un ring dans lequel des tubes néons très coupants ont été placés dans les coins. Mais ce n'est pas tout. Le jeu propose également une arène de MMA façon UFC mettant en scène des affrontements avec des spécificités aussi bien dans le déroulement (avec système de rounds par exemple) que dans les actions réalisables par les catcheurs. Les grands fans de catch et de sports de combat japonais ont vraiment de quoi faire ici. Et le niveau de soin accordé à chaque type d'affrontement fait véritablement plaisir à voir.

La version de Fire Pro Wrestling World utilisée pour les besoins de ce test était une version commerciale ayant déjà reçu plusieurs patchs. Malgré cela, la version européenne du jeu souffre de bugs, déjà signalés en ligne par des utilisateurs, qui rendent tout simplement inaccessible certains modes (temps de chargement qui ne se terminent jamais) ou empêchent de progresser dans le mode Fighting Road. En attendant un correctif officiel de ces bugs, le seul moyen de les contourner, et donc de jouer, est de mettre la langue de la PS4 utilisée à l'Anglais. Une personne qui ne parle pas Anglais et qui n'arrive pas à trouver cette solution sur Internet, peut aisément penser que son jeu est défectueux. Il est incompréhensible que le jeu ait pu être commercialisé avec des tels problèmes et que ces derniers n'aient pas encore été corrigés. Heureusement que des internautes ont réussi à découvrir par eux-mêmes comment esquiver ces bugs. Reste à espérer que Spike Chunsoft rectifiera le tir rapidement.