Onze ans après le premier opus sur Nintendo 3DS, Fantasy Life fait son grand retour avec La Voleuse de temps, une suite plus qu’ambitieuse ! Entre RPG, simulateur de vie et jeu de craft multi-carrières, elle promet d’offrir l’opportunité de mener une vie rêvée, faite d’aventures et d’eau fraîche.
LEVEL-5, qu’on connaît surtout pour les Professeur Layton, s’est démené avec Fantasy Life i : La Voleuse de temps. Rebondissant sur des formules qui ont fait leurs preuves ces dernières années, à l’instar d’Animal Crossing New Horizons et Stardew Valley, le jeu va plus loin que son prédécesseur tout en préservant son esprit cosy et mignon. Cependant, parvient-il à se démarquer suffisamment pour devenir un nouvel incontournable ? Disponible sur PC et consoles, nous avons eu l’opportunité de le tester sur PS5. Voici notre verdict.
Fantasy Life i, de la grande quête au turbin
L’aventure commence sur les chapeaux de roue ! Alors que vous pensiez vivre une grande expédition archéologique, le voyage vire à la catastrophe. Vous voilà propulsé dans le passé sur l’île de Mystéria. Il vous faut alors trouver comment retourner dans le présent et rallier vos compagnons de route, mais on a encore besoin de vous dans le passé. Accompagné par l’oiseau bavard Merlebleu, un tas de péripéties vous attend à travers les époques de cet univers de fantasy.

Le pitch de Fantasy Life i : La Voleuse de temps part d’une base toute simple et bon enfant. L’ambiance est légère et pleine d’humour avec une galerie de personnages hauts en couleur. Le scénario principal court sur une vingtaine d’heures en ligne droite. En revanche, en s’investissant vraiment, la durée de vie devient impressionnante ! Vous pouvez monter jusqu’à une centaine d’heures si le cœur vous en dit. C’est là qu’on comprend que l’histoire sert plus de prétexte pour libérer progressivement tout un éventail de possibilités. Une tonne de mécaniques se débloque petit à petit. Le démarrage est donc longuet et l’histoire passe au second plan, mais la promesse autour est énorme ! D’une époque à l’autre, tout devient un terrain de jeu.
Cela est rendu possible grâce à une myriade d’activités disponibles en parallèle de la quête principale dans ce bac à sable grandissant. Car à Mystéria, on ne chôme pas ! Tout bon citoyen est un citoyen qui travaille. Voilà qui prend le contre-pied du postulat habituel des jeux cosy à la Stardew Valley et Story of Seasons. Ces jeux prônent généralement la tranquillité contre un gameplay qui mise sur la productivité.
Fantasy Life i, lui, ne joue pas sur les faux-semblants. En poussant à choisir une carrière, il encourage à mettre la main à la patte. C’est là qu’on se rend compte de tout ce qu’on peut faire. Les métiers s’organisent en catégories et se complètent les uns les autres pour créer des objets ou remplir des missions annexes. La dynamique est hyper stimulante ! On a toujours envie de progresser dans une profession ou de se lancer dans une autre afin d’aller encore plus loin. Le système est très fluide et on apprivoise chaque nouveau pan de gameplay sans difficulté.

Votre carrière avant tout !
Pas question de lézarder dans Fantasy Life i ! Le cœur du jeu réside dans les quatorze “vies”, soit les différents choix de carrière proposés, ce qui représente deux de plus que dans le précédent opus. Les professions se répartissent en trois catégories : Combat (Paladin, Mercenaire, Mage et Chasseur), Récolte (Bûcheron, Pêcheur, Mineur et Agriculteur) et Création (Cuisinier, Alchimiste, Forgeron, Menuisier, Tailleur et Artiste). Cela forme un écosystème où chaque activité en alimente une autre. Pas de contraintes toutefois : à nous de voir quel métier exercer, si on veut tous les faire ou se concentrer que sur certains. Ainsi, notre expérience est vraiment modulable à souhait et la cohésion d’ensemble est à la fois fluide et gratifiante. Le sentiment de liberté qui en découle est vraiment agréable !

Ce système de métier a été pensé de façon très complète. On choisit son métier auprès d’une Guilde, puis à nous de jouer ! En “travaillant”, c’est-à-dire en effectuant des tâches propres à notre profession, on s’améliore dans celle-ci et on gagne en efficacité. Par exemple, plus on coupe de bois, plus on progresse en tant que bûcheron. Ensuite, le bois récolté peut servir pour la carrière de menuisier. Cette fois, c’est en fabriquant des meubles qu’on perfectionne nos compétences. Mais on peut aussi devenir menuisier sans passer par la case bûcheron. Les matériaux peuvent alors s’acheter auprès des marchands. C’est aussi cette flexibilité qui rend l’expérience aussi plaisante : on ne vit pas seulement une histoire, on construit la sienne au gré de nos métiers et des objectifs qu’on se fixe nous-mêmes.
D’autant plus qu’on jongle d’une carrière à l’autre en un clin d’œil. Il suffit d’approcher d’un élément avec lequel interagir et de lancer l’action pour changer de casquette. Par exemple, si on interagit avec un arbre, on devient bûcheron. Si c’est avec un minerai, alors on endosse le rôle de mineur. De même, attaquer un monstre nous donne le statut de chasseur. Évidemment, il faut avoir entamé le parcours d’une profession pour pouvoir effectuer certaines actions. Mais, tout a été pensé de manière ergonomique pour ne pas freiner l’aventure avec des menus fastidieux. Ils sont au contraire épurés avec juste ce qu’il faut d’informations pour ne pas nous submerger. Tout se fait simplement, de manière instinctive pour être facile d’accès et nous immerger d’autant mieux.

On se repère aussi relativement bien dans l’espace grâce à la mini-map qui nous indique les points d’intérêt alentour. LEVEL-5 a même pensé à un détail ingénieux : on peut accepter toutes les quêtes annexes disponibles, mais un code couleur nous indique lesquelles nous sommes en mesure de remplir immédiatement selon nos carrières. En outre, même si la progression liée à la narration peut sembler rébarbative pour une part du public, elle permet au moins de se familiariser une à une aux fonctionnalités. C’est une belle idée, car on n’est jamais perdu dans ce qu’on peut faire à l’instant et on se laisse agréablement surprendre par les nouvelles possibilités qui s’offrent à nous.
Une personnalisation poussée encore plus loin
Fantasy Life i est vraiment un jeu au croisement des genres, à commencer par le RPG. En plus de pouvoir choisir des carrières, elles s’accompagnent toutes d’un arbre de compétences unique. À nous alors de grimper de niveau pour d’obtenir des points à répartir pour améliorer nos aptitudes. Plutôt qu’une progression monolithique, c’est une manière astucieuse d’ajuster chaque profession à l’envie. Certaines profiteront mieux d’actions plus puissantes quand d’autres auront tout à gagner si on opte pour des points de vie supplémentaires par exemple. Là encore, la flexibilité apparaît comme un des points forts du titre !
Côté look, on peut relever la même chose : chaque métier dispose de sa propre tenue. On peut alors faire en sorte qu’ils soient tous assortis en appuyant sur une seule touche ou préférer jouer roleplay (RP) en choisissant un costume spécifique pour chacun. En plus, votre apparence peut être différenciée de votre équipement, qui lui joue directement sur vos statistiques. En somme, malgré ses airs de jeux enfantins, Fantasy Life i a très bien su s’approprier les codes du RPG moderne en incluant des mécaniques devenues incontournables. Preuve qu’il ne faut pas se fier aux apparences !
Ça ne s’arrête d’ailleurs pas là. De plus en plus en vogue, le « housing » fait partie intégrante de l’expérience Fantasy Life i. Il sera rapidement possible de débloquer une nouvelle île sur laquelle établir notre “base” avec notre maison. Cette partie va beaucoup plaire à celles et ceux qui avaient aimé l’expérience de personnalisation de l’île dans Animal Crossing New Horizons ! Tout ce territoire vierge s’offre à nous pour l’aménager avec du mobilier, des infrastructures et même en changeant sa topographie et en invitant des habitants. On est malheureusement plus limité que sur le jeu de Nintendo, mais ça n’empêche pas de s’amuser et de se relaxer en prenant soin de cet espace insulaire rien qu’à nous.
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© AUR pour Gameblog. -
Jouez-la collectif dans Fantasy Life i
Fantasy Life i : La Voleuse de temps n’est pas qu’une expérience solo, elle peut se vivre en coopération locale. Le second joueur peut rejoindre la partie à n’importe quel moment, à la manière d’un Cat Quest, pour prendre le contrôle de Merlebleu. J’ai pu tester tout cela avec ma conjointe et même si c’est un peu limité, dès lors que le volatile n’est pas personnalisable, ça ne retire pas le plaisir de s’entraider pendant cette grande aventure !
Le multijoueur peut aussi se vivre jusqu’à 4 en ligne, avec votre propre personnage cette fois. Pour faire simple : c’est une façon de remplacer les alliés qui vous accompagnent par moment quand vous jouez en solo. L’avantage c’est que le mode coopératif est cross-plateforme. En revanche, le gros bémol, c’est qu’il est plus que limité. Il ne permet pas d’avancer ensemble dans le scénario. On aurait aimé aussi pouvoir gérer ensemble l'île servant de base, comme c’est possible en local dans Animal Crossing New Horizons ou en ligne dans Stardew Valley. Ce n’est malheureusement pas le cas. Il faut donc se résoudre à profiter uniquement de l’exploration libre pour chiller à distance à plusieurs sur Fantasy Life i.

Fantasy Life i, un jeu charmant et bien huilé
Graphiquement, Fantasy Life i : La Voleuse de temps reste fidèle à l’esthétique douce et colorée du premier opus. Le character design « chibi » (style mignon et arrondi des personnages) colle très bien aux couleurs pastel et à l’ambiance cosy du titre. On reste également dans un esprit JRPG à l’ancienne, avec des animations discrètes pendant l’exploration, mais tout de suite vivifiées dans les cinématiques. Le recours à des expressions dignes de manga ou aux quelques échos de voix (en japonais ou en anglais) font tout le charme de l’expérience.
Pour autant, la richesse visuelle est plus modeste quand on s’attarde sur les environnements. Les lieux importants ont été travaillés, c’est indéniable. En revanche, les décors se répètent souvent à l’extérieur. L’ensemble manque même de personnalité. En tout cas, par rapport aux autres propositions du genre sur le marché et au sein même de l’expérience Fantasy Life i. Même si LEVEL-5 a prêté attention à différencier visuellement les époques, les biomes se renouvellent trop peu et se montrent même génériques. C’est vraiment dommage, car il risque de moins marquer les esprits que ce qu’il aurait pu.

À défaut, on appréciera la bande-son très à propos, à la fois enjouée et entêtante. Elle s’accorde très bien avec les environnements, tout en participant de l’ambiance légère et drôle de nombreuses situations. Là encore, les thèmes ne font pas preuve d’une grande personnalité. Pour autnat, ils fonctionnent très bien et nous immergent d’autant mieux dans cette aventure.
Enfin, on ne peut pas dire que nous ayons rencontré de gros bugs sur la version PS5. Fantasy Life i tourne très bien, sans baisses de framerate notables. Le jeu connaît quelque temps de chargement quand on passe d’une zone à l’autre, mais ils sont si rapides qu’ils semblent presque superflus. Aussi, il a pu arriver que certaines interactions ne soient pas accessibles, notamment pour des quêtes annexes. Mais LEVEL-5 a déjà déployé plusieurs patchs qui ont permis de régler la plupart des problèmes soulevés par les joueurs, en particulier en multi en ligne où la stabilité est encore un peu à revoir.