Romain Mahut

La génération qui s'achève, je m'en souviendrai, et pas que pour des raisons liées au jeu vidéo. Professionnellement déjà, entre 2013 et aujourd'hui, j'ai rejoint la rédaction de Gameblog, couvert sur place cinq E3, deux PlayStation Experience, la conférence d'annonce de la PS4 Pro, un Jump Festa et un Tokyo Game Show. Ça en fait des rêves de gosse réalisés ! Et personnellement, j'ai rencontré et épousé ma femme et eu deux enfants ! On peut donc parler d'une période pour le moins stimulante et chargée dans le bon sens du terme (même si 2020 ne permet pas vraiment de finir les choses en beauté).

Du point de vue strictement vidéoludique cette génération a été extrêmement chargée, bien plus que je ne le prévoyais à son démarrage. Même s'il n'apparaît pas dans la liste ci-dessous, je ne peux évidemment pas manquer de parler de Shenmue III. C'est pendant cette génération qu'a pris fin cette attente de près de 20 ans. Et même si j'espérais son annonce année après année, je n'aurais pas imaginé en 2013 que cette fois ça serait la bonne. À côté de ça, je dois bien admettre que cette génération m'a donné l'occasion d'essayer et d'adorer des titres auxquels je n'aurais pas nécessairement accordé de temps par le passé. Je note également l'arrivée de la réalité virtuelle grand public avec des jeux vraiment convaincants. Et je me réjouis bien évidemment du gain en popularité en occident de la licence Yakuza.

Mon seul regret finalement, c'est que je n'ai pas eu le temps de jouer à tous les jeux sur lesquels j'ai envie de me pencher (et qui auraient peut-être changé le classement que vous allez pouvoir découvrir ci-dessous). En tout cas, si la génération PS5-Xbox Series X|S se contente d'être aussi intéressante que celle qui prend fin ce mois-ci, alors j'aurai de quoi m'estimer heureux.

MON TOP 10 DE LA GENERATION PS4/Xbox One

1. Astro Bot : Rescue Mission

Quelques minutes à peine après avoir lancé ma première partie, Astro Bot : Rescue Mission m'a procuré un moment Super Mario 64. Et je ne m'attendais sincèrement pas à recevoir une telle claque. Le titre de l'ASOBI Team a été un enchantement de chaque instant dont j'ai eu beaucoup de mal à décrocher. Il déborde d'idées d'utilisation de la réalité virtuelle et utilise l'association entre cette dernière et le level design avec une ingéniosité époustouflante. La réussite de ce jeu est telle que je me demande bien comment ils pourront faire mieux s'ils décident de lui donner une suite un jour. Un monument.

2. Yakuza 0

Même si mon amour pour la série des Yakuza est plus que documenté, je suis généralement repoussé par les préquelles (je veux voir les histoires avancer par reculer). Mais la reproduction de la bulle économique japonaise des années 80 est incroyable et cet épisode est le point culminant des jeux Yakuza "à l'ancienne."

3. God of War

J'ai toujours apprécié la série des God of War sans en être un fan absolu. Mais le God of War de 2018 m'a scotché de A jusqu'à Z. Ce voyage initiatique père-fils sur fond de deuil est sublimé par une réalisation de haut niveau et un travail des comédiens (j'y ai joué en V.O.) remarquable.

4. Persona 5

Cela faisait des années que je surveillais la licence Persona du coin de l'oeil. Et je me suis enfin lancé grâce à Persona 5. Et je ne le regrette pas. De l'interface, aux environnements, en passant, évidemment, par la musique, le RPG d'Atlus transpire la classe.

5. The Last of Us Part II

Au cours des 20 dernières années, il n'est pas rare de voir sur Internet des dessins humoristiques montrant la vie "hors caméra" des méchants du jeu vidéo. The Last of Us Part II pousse le concept encore plus loin dans un jeu magnifique qui m'a forcé à me poser des questions qu'aucun autre jeu vidéo n'avait soulevées.

6. Monster Boy et le Royaume Maudit

Je n'aurais certainement pas joué à Monster Boy et le Royaume Maudit sans les vives recommandations de Plume. Et il n'avait pas tort le bougre. En plus de se dérouler dans un univers diablement charmant, le jeu de Game Atelier est une réussite à tous les niveaux : gameplay, level et puzzle design, graphismes, musiques, etc.

7. Yakuza 6 : The Song of Life

Yakuza 6 a beau être relativement court (pour un Yakuza) et essuyer les plâtres du Dragon Engine, c'est un épisode qui m'a marqué. La fin de la saga de Kazuma Kiryu est particulièrement touchante et voir le héros s'occuper du petit Haruto alors que je vivais la même chose (dans des contextes évidemment différents) avec ma fille m'a laissé un sacré souvenir.

8. Resident Evil 7 biohazard

Je faisais partie de ceux qui n'étaient pas ravis que Resident Evil passe en FPS. Et pourtant, j'ai adoré Resident Evil 7. Le jeu m'a fait frémir comme la série n'avait pas réussi à le faire depuis un long moment et sa structure en fait un vrai Resident Evil. Et si on ajoute à ça sa manière d'exploiter la réalité virtuelle, on obtient une vraie réussite.

9. 428 : Shibuya Scramble

Techniquement, 428 Shibuya Scramble est un jeu Wii. Mais il a fallu attendre la PS4 pour qu'il sorte en occident. Et je n'ai pas regretté d'avoir attendu. Le visual novel exploite une structure vraiment sophistiquée avec énormément d'embranchements et d'issues. Et j'ai adoré me plonger dans le Shibuya de la seconde moitié des années 2000.

10. What Remains of Edith Finch

What Remains of Edith Finch est un jeu auquel je n'aurais certainement pas joué si Julo n'avait insisté pendant des mois pour que toute la rédac' lui donne sa chance. Je n'ai à ce jour jamais pleuré en jouant à un jeu vidéo, mais je ne suis pas passé loin en jouant à ce jeu. J'ai encore une boule au ventre quand je repense à la scène de la baignoire.