C'est en tout cas ce qu'il a indiqué dans une interview partagée sur le site officiel de Sony. Pour rappel, l'homme supervise des adaptations des titres PlayStation en films et séries. Il a ainsi participé à celles de Uncharted et The Last of Us. S'agissant de l'industrie du jeu vidéo, celui-ci prédit, pour les 10 prochaines années (et donc potentiellement entre autres sur PS6) une évolution technologique qui n'ira pas nécessairement dans le sens des graphismes, mais de l'expérience narrative.

La fin de la course aux graphismes à partir de la PS6/Xbox Series 2 ?

Jusqu'à présent, chaque nouvelle génération de hardware était entre autres l'occasion de pousser toujours plus loin les prouesses graphiques, surtout dans les jeux AAA. Strauss Zelnick, PDG de Take-Two, l'éditeur de GTA 6, prévoyait lors de l'arrivée des PS5 et Xbox Series que les graphismes pourraient arriver à un niveau photoréaliste dans une dizaine d'années. Une vision qui ne semble pas partagée par Asad Qizilbash dans l'interview qui nous intéresse ici.

Selon lui, les dix ans à venir verront plutôt des avancées technologiques du côté de l'expérience narrative. « Le focus va se détacher des graphismes pour aller vers des histoires immersives qui vont marquer les joueurs longtemps après avoir posé la manette ». Qui dit prédiction sur dix ans dit donc forcément que notamment la PS6 pourrait être une première pierre vers cet édifice que le directeur de PlayStation Productions envisage. Selon lui, avec l'état technologique actuelle, une baffe narrative serait à l'avenir plus judicieuse qu'une baffe graphique. Des jeux comme Hellblade 2 pourraient donc selon lui ne plus être la norme. Cela dit, le titre de Ninja Theory porte également une énorme emphase sur sa narration, en plus de graphismes de haute volée.

C'est acté, les jeux (notamment AAA) coûtent de plus en plus cher et demandent des temps de développement toujours plus longs, notamment en voulant pousser l'enveloppe graphique toujours plus loin. Revoir ses ambitions à la baisse sur ce terrain pour se concentrer sur d'autres problématiques permettrait sur le papier d'optimiser de tels cycles de production.

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Des claques graphiques comme Hellblade 2, c'est bientôt fini ? © Ninja Theory

L'essor de l'IA pour le meilleur... comme pour le pire ?

Asad Qizilbash poursuit son raisonnement en prédisant qu'une telle évolution sera notamment motivée par l'essor de l'intelligence artificielle, que la PS6 pourrait par exemple supporter selon le hardware qu'elle embarque. « Les évolutions dans l'IA vont créer des expériences plus personnalisées et des histoires plus impactantes pour les consommateurs. Les PNJ en jeu pourront par exemple interagir avec les joueurs en fonction de leurs actions, pour rendre le tout plus personnel. C'est important pour les jeunes des générations Z et Alpha, les premiers qui ont grandi numériquement et recherchent la personnalisation à tous les niveaux ». De telles ambitions ont également été partagées par Neil Druckmann, co-président de Naughty Dog et directeur de la franchise The Last of Us.

Il va même jusqu'à dire que l'IA pourrait aider les créateurs à offrir ce genre d'expérience narrative d'une manière encore plus convaincante qu'avec les moyens actuels. Alors que de nombreux gros noms de l'industrie commencent à s'intéresser de très près à l'IA, il se pourrait bien que celle-ci finisse par prendre une place prépondérante au sein de la création de jeux vidéo. Mais si un tel futur venait à devenir réalité, on peut légitimement se demander ce qu'il en serait de la place de l'humain. Si des géants tels que PlayStation, Square Enix ou autres souhaitent à l'avenir mettre le paquet sur l'IA pour optimiser leurs coûts, qu'en est-il des employés de chair et d'os ? Rendez-vous d'ici dix ans pour le découvrir ?