Accusé de concurrence déloyale par un collectif de joueurs et de revendeurs américains, l’affaire Sony prend un tournant inattendu avec le premier verdict rendu par la justice.
Ces dernières années, les joueurs comme les revendeurs ont plus que largement prouvé qu’ils n’étaient pas disposés à se laisser faire face aux grandes multinationales. Dans leur viseur notamment : Sony, qui est régulièrement accusé de concurrence et autres pratiques déloyales par les consommateurs, en témoigne par exemple l’attaque en justice récemment lancée par l’association Stichting Massaschade et Consument pour les joueurs PS5 aux Pays-Bas. Et elle n’est pas seule, puisqu’un verdict vient tout juste d’être rendu dans une affaire similaire aux États-Unis.
Sony accusé de concurrence déloyale, la justice américaine rend un premier verdict
En effet, trois ans après le lancement d’un recours collectif visant à empêcher Sony de continuer à proposer des prix « supra-compétitifs » déloyaux pour les jeux PS5 sur le PlayStation Store, la juge américaine Araceli Martínez-Olguín a finalement rendu son premier verdict dans cette affaire le 17 juillet dernier. Et malheureusement pour toutes les parties impliquées, cela ne va pas beaucoup faire avancer les choses, puisque celle-ci a tout simplement décidé de bloquer le règlement à l’amiable de 7.85 millions de dollars qui avait été convenu entre Sony et les plaignants.
Elle invoque alors le fait que cet accord, négocié en décembre 2024 et finalisé en mars dernier, manque encore de clarté et ne suit pas les lignes directrices établies par le tribunal fédéral du district nord de Californie. Car selon elle, il reste en l’état « ni équitable, ni raisonnable, ni adéquat » au vu du préjudice invoqué par les plaignants, en sachant que l’accord ne précise pas non plus comment ladite somme sera ensuite redistribuée aux quelques 4.4 millions de joueurs PS5 concernés dans cette affaire.
De fait, les plaignants disposent désormais d’un délai de 30 jours pour remédier aux lacunes soulevées dans leur plainte, sauf s’ils décident finalement d’engager un procès contre Sony. Auquel cas, le processus n’en sera alors que plus long et plus coûteux, chose que la firme japonaise tient précisément à éviter. Car même si cette dernière estime n’avoir rien à se reprocher dans cette affaire, l’objectif de cet accord était justement d’éviter d’en passer par là, au risque de devoir se lancer dans une bataille très coûteuse de longue durée.

Un monopole de la PS5 qui fait peur
Lancé en 2021 par un collectif de joueurs, ce recours fait suite à l’annonce par Sony, en avril 2019, de l’arrêt de la possibilité pour les boutiques (GameStop, Best Buy, etc.) de vendre des codes de jeux numériques pour le PlayStation Store. En effet, les revendeurs estiment que cela contribue à créer un monopole déloyal pour la firme, qui peut ainsi proposer des prix supra-concurrentiels par rapport au marché physique où les prix sont plus élevés et où la concurrence fait rage. Sans compter que cela contribue, selon eux, à détourner davantage encore les joueurs PS5 des boutiques.
Source : Reuters