Après une première session de démo de près de trois heures, nous avons eu l'occasion de redécouvrir le très anticipé FPS RoboCop Rogue City pendant 45 minutes supplémentaires. Une durée idéale pour confirmer ou nuancer notre enthousiasme initial. Mais avant de plonger dans le vif du sujet, offrons une petite introduction pour ceux qui découvrent seulement maintenant ce FPS. L'intrigue du jeu se situe chronologiquement entre RoboCop 2 et 3, créant un terrain propice pour une aventure assez riche. Bien qu'il fasse de multiples références aux films, rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une redite des événements déjà connus. Un point positif notable.

Bien que le jeu rende hommage à l'univers créé par le réalisateur Paul Verhoeven, il a été clairement stipulé à plusieurs reprises que ce dernier n'est pas impliqué dans le développement du jeu. Malgré cela, le FPS réussit à saisir l'essence de la franchise, en respectant l'ultraviolence et l'humour noir qui caractérisent l'univers de RoboCop. Ce respect pour l'original est encore renforcé par la réintégration de Peter Weller, l'acteur emblématique incarnant RoboCop dans les films, offrant ainsi une base solide pour un hommage réussi. Désormais âgé de 75 ans, il reprend son rôle pour le doublage intégral, conférant à la version originale une qualité simplement exceptionnelle, avec des dialogues et une interprétation dignes d'un film d'action des années 80.

Une autre mission intense pour RoboCop

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Mi-homme Mi-machine.

Au cours de notre première démo, la mission consistait à sauver des otages dans une station de télévision. Cette fois, bien que le sauvetage reste le thème central, le contexte change radicalement : nous sommes dans une banque appartenant à l'OCP (Omni Consumer Products). Le directeur y est retenu en otage avec d'autres personnes dans la salle des coffres, le bâtiment ayant été complètement pris d'assaut par un gang local. Mais avant de nous lancer dans cette mission, nous avons dû "ajuster" — c'est le terme qui convient — RoboCop grâce à un système d'amélioration qui nécessite d'interchanger des puces modulaires dans la carte mère du personnage. Un système stratégique qui encourage la réflexion, poussant les joueurs à résoudre des mini-puzzles pour optimiser les capacités de RoboCop, permettant d'améliorer instantanément la santé du personnage ou les caractéristiques de ses armes.

Comme c'était déjà le cas lors de l'attaque de la station TV, l'assaut sur la banque de l'OCP met en avant les compétences de RoboCop, notamment sa force phénoménale et son arsenal, y compris son légendaire pistolet Auto-9, une adaptation du réel Beretta 92. Le jeu préserve de manière fidèle la démarche lente distinctive du personnage principal, incitant à une stratégie de combat plus calculée plutôt que fondée sur la vélocité. Le studio polonais Teyon va ainsi à contre-courant des tendances actuelles des FPS.

Ici, il n'est pas question de courir hystériquement dans un couloir en faisant des 360 no scope. Non, avec RoboCop on avance d'un pas lourd vers l'adversaire et, comme le puissant marteau de la justice dystopique du film, on écrase sans pitié le visage des criminels. Sans vraiment se poser de question sur le respect des droits de l'homme. Idem pour la convention de Genève, que RoboCop utilise pour essuyer son visage plein d'hémoglobine et de sueur. Quel plaisir, en pleine fusillade, d'avancer de manière déterminée vers un brigand en arrosant la zone avec une arme automatique. On est vraiment en plein film d'action des années 80/90, à mi-chemin entre Rambo et Terminator. Rien que pour cette prise de risque qui pourrait ne pas plaire à un très jeune public habitué à la vitesse d'un Call of Duty, on ne peut que féliciter le studio.

Hommage aux années 90

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Tout est destructible. Cela donne une véritable impression de puissance.

Comme ultime hommage aux FPS des années 90, on retrouve aussi plusieurs compétences à l'ancienne comme le fameux Bullet-Time. Ainsi, parfois, au détour d'une porte, on pénètre dans une pièce en défonçant l'entrée et en ayant que quelques secondes pour faire le plus de victimes possible. On ne peut pas dire que RoboCop fasse dans la dentelle. Chaque fusillade laisse le lieu en champ de ruines et les locaux de la banque deviennent en quelques minutes une zone de guerre.

On soupçonne presque le jeu de rendre hommage à Matrix dans cette scène puisqu'on se retrouve dans le même genre de configuration que la scène qui se déroule avant la libération de Morpheus. Avec le fameux passage au détecteur de métaux. La configuration de la salle est presque la même et lors des échanges de tirs, on fait littéralement exploser les diverses colonnes décoratives du hall d'entrée. Une fois dans les bureaux, on attrape une chaise qu'on lance sur la tête d'un ennemi, et entre deux coups de rafales d’Uzi, on brise la nuque d'un autre adversaire en le projetant contre une table. C'est totalement décomplexé. Et on doit bien l'admettre, jouissif.

Si l'on ajoute à cela les dialogues désopilants et les choix scénaristiques au fil des conversations, on a vraiment un très beau jeu d'action/aventure entre les mains. Tout, jusque dans le son des véhicules (mécas, armes, etc), est une ode aux 3 films. On a vraiment l'impression d'incarner le bras armé de la justice tel qu'il est pensé dans une société totalement dystopique où la police a presque tous les pouvoirs. C'est un ravissement en termes de nostalgie. Le jeu promet en plus d'offrir plusieurs fins, tant pour l'histoire principale que pour les quêtes annexes. De plus, les actions des joueurs peuvent influencer la perception des autres personnages à leur égard, débloquant ou cachant des récompenses et des éléments de lore. Un autre excellent point.

Une belle claque

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Un héros est toujours seul.

Évidemment, RoboCop oblige, il ne faut pas espérer trop de tactiques dans les combats, mais on oublie tout ça très vite car on a surtout un jeu qui se présente comme un formidable défouloir. Reste à voir ce que cela donnera sur la longueur, car l'IA semble tout de même un peu bête à manger du foin par endroits. Espérons que ça ne gâche pas totalement le contenu des combats sur la durée. Le choix de proposer de jouer littéralement un tank est à double tranchant. D'un côté on admire le côté presque invulnérable (pas tant que ça dans les faits) et de l'autre, on a un peu peur que le manque de finesse puisse nuire lors des affrontements.

ON L’ATTEND… IMPATIEMMENT !

Deuxième avis très positif pour ce RoboCop Rogue City. Tout est encore possible, mais notre impression sur cette nouvelle démo est très positive. On sent qu’il y a un amour profond pour la franchise, c’est presque palpable. À ce niveau, on ne peut que saluer le travail réalisé. Reste à voir maintenant si la brutalité et le peu de finesse des combats seront tenables sur le long terme. Réponse le 2 novembre prochain sur PC, PS5 et Xbox Series.