Adapter un film d'action en jeu vidéo ça peut souvent tourner au fiasco, surtout quand il s'agit d'œuvres cultes des années 80. Preuve en est Rambo The Video Game en 2014 qui fut une véritable catastrophe. Forcément, à l'annonce du jeu Robocop : Rogue City il y avait de quoi se poser des questions. Pourtant notre première approche du jeu fut très positive. Déjà car le film original est totalement respecté dans le FPS, à tel point que l'on a l'impression d'assister à la continuité directe du long-métrage de 1987. Totalement décomplexé, violent à souhait et politiquement incorrect. Bref, tout ce que l'on attend d'une œuvre Robocop digne de ce nom.

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Une adaptation qui fait honneur à la franchise

Pour commencer, comment ne pas mentionner d'emblée la présence de Peter Weller, acteur culte incarnant Robocop dans les films ? En effet, l'acteur désormais âgé de 75 ans replonge dans son rôle pour le doublage intégral du jeu vidéo Rogue City. Se faisant, la VO est tout simplement fabuleuse, avec des dialogues et un acting digne d'un film d'action des années 80. Avec sa dose de testostérone et de punchlines bien placées, on sent tout l'amour des développeurs pour cette période faste du cinéma hollywoodien. C'est bien simple, lors des cinématiques on a presque l'impression d'assister à une scène du film, on s'y croirait et les fans vont adorer. L'aventure commence alors qu'une prise d'otage a lieu dans une chaîne de TV. Évidemment l'officier de police Alex J. Murphy, alias Robocop, est envoyé sur les lieux. Mais alors que la police locale somme notre héros de faire attention à la présence de civils innocents dans la zone, celui-ci marche d'un pas décidé dans l'enceinte du bâtiment pour mettre les pieds dans le plat dans tous les sens du terme, armé de son fidèle Beretta M93R compensé. Ça va saigner. Les premiers voyous qui gardent l'entrée principale vont comprendre leur douleur quand notre première rafale de 9mm va les mettre à terre.

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Old school et sans pitié

FPS old school oblige, on commence à mitrailler à tout va sans vraiment prendre garde à notre couverture. Les ennemis hurlent, et on continue notre progression sans broncher. Premier détail et non des moindres, notre arme principale possède étrangement un nombre illimité de munitions, c'est dommage. Puis très vite on va ramasser un pistolet-mitrailleur Uzi pour avoir de plus gros chargeurs et se sentir surpuissant, pour finalement terminer avec un AK-47 dans les mains après 15 minutes de jeu. Totalement désinhibé sur la violence, notre personnage arrache des bras à grands coups de rafales de 7,62 sans sourcilier. Petit détail important, une partie du décor est destructible et nos balles traversent les murs (fins) et autres éléments de l'environnement et on se retrouve dans des décors en miettes en quelques secondes. Les balles fusent, les adversaires se mettent à couvert et tentent de nous encercler, c'est un désastre pour le camp d'en face car Robocop est une machine de guerre, littéralement. Ou plutôt une machine policière finement rodée. Notre barre de vie descend finalement assez peu en tout début de partie et on trouve des kits de soins sous forme de piqûres un peu partout dans les salles du bâtiment principal.

Pas fin pour un sou, on peut par exemple attraper des écrans d'ordinateur ou de télé à pleine main pour les projeter sur les adversaires, idem pour certaines chaises et tables. Si vous recherchez de la tactique et de la finesse, il va falloir aller voir ailleurs. Robocop assume son côté film d'action des années 80 et FPS des années 90 façon Duke Nukem. On avance, on explose un ennemi, on assiste à une cinématique, fin de l'histoire. Ou presque. La prise d'otage se conclut finalement par un bullet time où l'on doit sauver chacun des otages en tirant dans la tête du plus de bandits possible. Ce qui est particulièrement savoureux, c'est que les cinématiques et globalement l'ensemble des dialogues apportent pas mal de précisions sur l'univers de Robocop et sur la "psychologie" du personnage. L'homme derrière la machine est toujours là quelque part, et il a des sentiments malgré le fait qu'il n'éprouve aucune pitié pour les criminels et autres méchants de la ville de Detroit.

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Humour et violence

Non dénué d'humour, le jeu nous propulse par la suite dans le commissariat de la ville dans lequel un collègue nous demande de faire du remplacement à l'accueil. Cela donne lieu à une scène ubuesque dans laquelle Robocop en personne doit résoudre une affaire de voisinage insignifiante. Pour l'occasion Rogue City nous laisse la possibilité de choisir entre plusieurs options de réponses pour orienter la conversation dans la direction que l'on souhaite. Libre à vous d'être un flic intraitable ou au contraire conciliant même si ce n'est pas forcément cette dernière notion qui caractérise le plus notre protagoniste. Un peu plus tard, après quelques péripéties dont on vous épargne les détails pour vous éviter tout spoil, on se retrouve à enquêter sur un enlèvement dans la banlieue sordide de Detroit. Si le jeu propose des environnements assez fermés pour plusieurs missions, il possède aussi un monde semi-ouvert dans lequel il est possible d'explorer librement la ville pour accomplir des quêtes annexes. Après une centaine de mètres au milieu des rats et des détritus, Robocop arrive dans un immeuble à mi-chemin entre une salle de jeu clandestine et une maison de passe dans lequel on va assister (ou plutôt commettre) un véritable carnage. Notre lourd et puissant bras mécanique détache une gatling de son pied qui servait à protéger une rue pour arroser tout ce qui bouge dans le périmètre. C'est une hécatombe, en pleine nuit, dans cette nauséabonde ville de Detroit dystopique dans laquelle le crime règne en maître.

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Une ville américaine tout à fait respectueuse de ce que l'on peut voir dans le film. Un véritable délice visuel à tous les niveaux puisque le jeu est particulièrement beau. Textures des visages et des environnements, animations, effets de lumière, tout est là pour vous donner l'impression d'être dans le film et ça marche du tonnerre. Le seul point de réserve que l'on a pour l'instant concerne l'aspect assez brut de décoffrage des combats. S'ils sont assez jouissifs on regrettera peut être une IA un peu stupide par moment et la sensation d'avoir des mécaniques de jeux d'un autre âge. C'est assez old school et tant que nous n'avons pas une version définitive entre les mains, il est difficile de savoir si c'est volontaire ou non. Mais force est de constater que l'on a tout simplement adoré notre démo sur Robocop : Rogue City. Finalement le old school marche parfaitement bien à l'adaptation d'un film de cette décennie fabuleuse en termes d'action (1980).

ATTEND Robocop : Rogue City... BEAUCOUP !

Robocop : Rogue City ne va clairement pas révolutionner le genre du FPS, mais c'est une belle claque virile dans les gencives, et un merveilleux hommage au film de 1997 et globalement à tous les films d'action des années 80/90. L'anti 2023 à tous les niveaux où on se retrouve avec un protagoniste à l'ancienne avec des bras gros comme des mollets de rugbyman qui se permet d'assassiner de sang froid les criminels avant toute forme d'interrogation. Que dire de plus ? Tout est encore possible du côté des déceptions, mais pour le moment on a hâte d'y mettre les mains.